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judaïsme

Le juif serait le seul qui, devant l’hommage rendu à l’homme en tant qu’homme dans une société sans aliénation, demeurerait insatisfait.

Auteur: Jankélévitch Vladimir

Info: Dans "La conscience juive", Editions de l’Herne, Paris, 2023, page 27

[ imperfection ] [ grain dans le rouage ] [ inconfort ] [ péché originel ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

voyage sur place

Si un invalide me raconte juste comment, en tant qu’homme, il a bougé sur son siège, comment il a regardé par la fenêtre tantôt au sud tantôt au nord, avant de contempler le feu, ce sera aussi intéressant que le récit d’un périple à travers le continent ou dans les prairies. Car je mesure la distance intérieure et non la distance extérieure. A l’intérieur du corps d’un homme, se trouve suffisamment d’espace et de paysage pour une biographie.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Journal (I) octobre 1837- décembre 1840 d

[ monde intérieur ] [ rencontre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transmutation

[…] la sublimité ouvre sur de tout autres horizons culturels que ceux de la sublimation freudienne. Travaillant en effet à la dérivation de l’énergie libidinale vers des objets socialement recevables, voire produisant des chefs-d’œuvre, la sublimation ainsi entendue ne peut opérer conjointement un travail d’incarnation puisqu’elle contribue au contraire à renforcer le hiatus entre le créateur, demeuré vulnérable en tant qu’homme, et ses créations ; ce hiatus étant colmaté en surface par un double consensus plaisir-réalité : du créateur et de son vampire, et d’un "social" n’attendent pas non plus que les créations travaillent à renforcer sa vitalité […].

Auteur: Bonardel Françoise

Info: Dans "Antonin Artaud ou la fidélité à l'infini", éd. Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2014, page 382

[ psychanalyse-alchimie ] [ critique concept psychanalytique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

socialisme

Le communisme est l’abolition positive de la propriété privée (elle-même aliénation humaine de soi) et par conséquent l’appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme. Donc retour total de l’homme pour soi en tant qu’homme social, c’est-à-dire humain, retour conscient et qui s’est opéré en conservant toute la richesse du développement antérieur. Ce communisme en tant que naturalisme achevé = humanisme. En tant qu’humanisme achevé = naturalisme. Il est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution de la lutte entre existence et essence, entre objectivation et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolue de l’histoire et il se connaît comme cette solution.

Auteur: Marx Karl

Info: Dans "Les manuscrits économiques et philosophiques", page 87

[ défini ] [ abolition des classes ] [ nouveau paradigme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exploitation

En régime capitaliste, dans le cadre de la propriété privée, tout homme s’applique à créer pour l’autre un besoin nouveau pour le contraindre à un nouveau sacrifice, le placer dans une nouvelle dépendance et le pousser à un nouveau mode de jouissance et, par suite, de ruine économique. Chacun cherche à créer une force essentielle étrangère dominant les autres hommes pour y trouver la satisfaction de son propre besoin égoïste […]. Tout produit nouveau renforce encore la tromperie réciproque et le pillage mutuel. L’homme devient d’autant plus pauvre en tant qu’homme, il a d’autant plus besoin d’argent pour se rendre maître de l’être hostile, et la puissance de son argent tombe exactement en raison inverse du volume de la production, c’est-à-dire que son indigence augmente à mesure que croît la puissance de l’argent.

Auteur: Marx Karl

Info: Dans "Les manuscrits économiques et philosophiques", pages 100-101

[ vampirisme ] [ marché de l'offre et de la demande ] [ inflation-déflation ] [ marchandisation déshumanisante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manifestation divine

Cette théologie de l’Incarnation mutation magique de l’être humain me paraît insoutenable. Théologie du "déjà accompli" sans tenir aucun compte du "pas encore" et que nous vivons sous la Promesse dont nous avons seulement des "arrhes"… […] Mais rien n’est encore réalisé, universellement. Nous ne sommes pas encore ressuscités, nous ne sommes pas encore saints et bienheureux, la réconciliation n’est pas visible, si elle est accomplie avec Dieu. L’homme n’est, en tant qu’homme et hors de la foi, ni assuré de son salut, ni pénétré de la vérité, ni libéré, ni juste dans ces entreprises. Autrement dit il n’y a pas le fameux coup de baguette magique car c’est exactement ce que représente la théologie triomphaliste que je combats […]. […] rien n’a changé, sinon la foi. Rien n’a changé ontologiquement, mais tout au niveau du sens, du signe, de l’évolution. Rien n’a changé du mal et du malheur de l’homme sinon en espérance et en vérité. Mais vérité cachée. […] La mutation produite est celle de l’entrée de la vérité de l’amour dans le monde qui l’a toujours exclu. Mais entrée aussi discrète que la parole de vérité.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 129-131

[ christianisme ] [ quête spirituelle inachevée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

foi

Je ne peux te prier puisque tu n’existes pas. Une bagatelle. Je contiens à la fois l’existence et son contraire. Tu t’annules toi-même. Tu absous trop de meurtres commis en ton nom. Je n’absous rien. Je suis au-dessus de ces choses. Mon nom n’est pas mon être. Quand les hommes usent de mon nom, cela signifie qu’ils ne me connaissent pas. Que dois-je faire ? Ce que tu es forcé de faire. Et si je refuse de croire en toi ? Mon existence ne dépend pas de ta croyance. Donc tu es détaché des hommes. Que signifie alors l’amour de Dieu ? L’acceptation passionnée de moi-même comme mon plus haut accomplissement, tel qu’il se manifeste à des sensibilités nées ou à naître dans cet univers tenu pour mon vêtement palpable. Les hommes sont un brin de ce vêtement. Pourquoi es-tu descendu sur terre en tant qu’homme ? Je fais ce que je veux. Les hommes doivent apprendre. La communauté humaine d’amour doit être l’image de la perfection de l’ordre divin. Les hommes n’ont rien appris. Est-ce que cela ne prouve pas un défaut dans la substance divine ? Quand les hommes auront accompli leur totale destruction, il en subsistera un qui, lui, aura appris. Cela suffira. Et je puis attendre. Ce n’est pas toi qui parles. Tu n’es qu’une voix parmi toutes celles qui, comme flèches de vent, soufflent par les fissures de ma cervelle. T’attendais-tu à ce qu’il en fût autrement ?

Auteur: Burgess Anthony

Info: Mort à Deptford p 64

[ provocation ] [ incarnation ] [ réfutation ] [ prosopopée ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

intelligence artificielle

[...] au début de la guerre de Corée, le général McArthur a proposé des mesures dont l’application aurait pu déclencher une troisième guerre mondiale. Tout le monde sait aussi qu’on lui a retiré le pouvoir de décider s’il fallait ou non prendre un tel risque. Ceux qui lui ont retiré cette possibilité ne l’ont pas fait pour prendre eux-mêmes les décisions à sa place ou pour les confier à d’autres hommes politiquement, économiquement ou moralement qualifiés. Ils l’ont fait pour remettre le pouvoir de décider à un instrument (puisque le "dernier mot" doit être objectif et qu’on ne considère aujourd’hui comme "objectifs" que les jugements prononcés par des objets). Bref, on a confié la responsabilité suprême à un "electric brain", un cerveau électrique. On n’a pas retiré le pouvoir de décision à l’individu McArthur, mais à McArthur en tant qu’homme, et si on a préféré le cerveau-instrument au cerveau de McArthur, ce n’est pas parce qu’on avait des raisons particulières de se méfier de l’intelligence de McArthur mais parce qu’il n’avait, précisément, qu’un cerveau humain.

Dire qu’on lui a "retiré" sa responsabilité en tant qu’homme, c’est bien sûr employer une expression trompeuse. Car la puissance qui l’a privé de son pouvoir de décision n’était pas une instance surhumaine, ce n’était ni "Moïra" (le Destin), ni "Tyché" (la Fortune), ni "Dieu", ni l’ "Histoire", mais c’était l’homme lui-même qui, dépouillant sa main gauche avec sa main droite, déposait son butin – sa conscience morale et sa liberté de décision – sur l’autel de la machine et montrait par cet acte qu’il se soumettait à celle-ci, à ce robot calcultateur qu’il avait lui-même fabriqué et qu’il était prêt à considérer comme une conscience morale de substitution et une machine à oracles, bref une machine littéralement providentielle.

En subordonnant le général à cet instrument, l’humanité s’est en quelque sorte porté atteinte à elle-même. Qu’on ne se méprenne pas. Rien n’est plus éloigné de nos intentions que de nous solidariser avec McArthur. Que l’histoire, en cet instant exemplaire, se soit justement servie de lui pour tenir ce rôle est un pur caprice : n’importe quelle autre personnalité publique aurait aussi bien fait l’affaire. Nous voulons seulement dire que celui qui transfère la responsabilité d’un homme à un instrument lui transfère aussi, par là même, la responsabilité de tous. En cette occasion, l’humanité s’est pour la première fois humiliée elle-même de façon significative et a ouvertement déclaré : "On ne peut pas compter sur nous puisque nous comptons plus mal que nos machines. Qu’on ne tienne donc pas "compte" de nous." Elle n’a, pour la première fois, ressenti aucune honte d’avoir ouvertement honte.

On a donc "nourri" - to feed est le terme technique qu’on emploi pour désigner l’opération par laquelle on introduit dans l’appareil les éléments nécessaires à la décision – cette machine à oracles de touts les données relatives à l’économie américaine et à celle de l’ennemi. "Toutes les données", c’est beaucoup dire. Car les machines possèdent par essence leurs "idées fixes" : le nombre de paramètres qu’elles prennent en compte est artificiellement limité. [...] On les a ainsi exclusivement "nourries" de données susceptibles d’être facilement quantifiées – des données portant donc sur le caractère utile ou dommageable, rentable ou non rentable de la guerre en question. [...]

On sait bien que l’assimilation des données par les intestins mécaniques prend un temps ridiculement court. A peine avait-on nourri l’appareil qu’il délivra son oracle. Sa conclusion ayant valeur de décision, on sut alors si l’on pouvait se lancer dans cette entreprise et déclarer la guerre sainte, ou s’il fallait renoncer à cette mauvaise affaire et la condamner comme immorale.

Après quelques secondes de réflexion ou de digestion électrique, le "brain" donna une réponse qui se révéla, par hasard, plus humaine que les mesures suggérées par l’homme McArthur. Il proclama haut et fort que cette guerre serait une "mauvaise affaire", une catastrophe pour l’économie américaine. Ce fut sans aucun doute une grande chance, peut-être même la chance de l’humanité, puisqu’elle était déjà entrée dans l’ère atomique lorsque l’oracle sortit de la bouche de la machine. Mais le choix de ce mode de décision fut aussi la plus grande défaite que l’humanité se soit jamais infligée à elle-même : car jamais auparavant elle ne s’était abaissée à ce point et n’était allée jusqu’à confier à une chose le soin de statuer sur son histoire – et peut-être même sur son être ou son non-être. Que le jugement ait été cette fois-là un veto, une grâce, cela ne change rien à l’affaire. Ce n’en fut pas moins une sentence de mort puisqu’on avait placé dans une chose la source de toute grâce possible. [...] Si nous voulions bien réaliser que des milliers d’hommes, au nombre desquels nous figurons peut-être nous-mêmes, ne doivent ce que nous appelons aujourd’hui la "vie" - c’est-à-dire leur chance de n’avoir pas encore été tués  - qu’au "non" calculé par un instrument, à ce "non" sélectionné par l’électromécanique, alors nous voudrions rentrer sous terre pour cacher notre honte.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 78-81

[ historique ] [ délégation de la responsabilité humaine ] [ instrument médiumnique ]

 
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