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météo

Le froid m'a longtemps préoccupée, en qualité d'intrigue / Récits d'explorateurs polaires, contes enfantins... Il devenait sujet et dictait l'ordre des fictions. Le froid est un état d'abstraction : la neige en est une de ses manifestations, légère et molle par opposition au givre ou au gel. Le froid n'est pas une métaphore de la mort (comme chez Dante), ou de l'enfer, il est un état de fixité, qui arrête le temps, et donne une durée à l'objet. C'est un état de pause - comme la pause vidéo. C'est un état de sensation : il se mesure aux frissons ou à la gelure.
C'est un état de dualité : il brûle quand il est trop fort (sous la glace, le feu). C'est un état d'absorption : il absorbe les sons, les odeurs, les formes. Et c'est aussi un état des choses, qui se mesure à l'aide du mercure du thermomètre...

Auteur: Tallec Nathalie

Info: L'abécédaire de Nathalie T., catalogue de son expo, Solo intégral, My Way

[ température ] [ fraîcheur ] [ hiver ]

 

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fiction

La beauté c'est celle du geste humain de donner un sens à notre existence.

La beauté n'est pas un idéal séparé de la réalité comme le croient les romantiques, mais un geste humain généreux et quotidien comme le pense Dostoïevski. Représenter le monde n'est pas facultatif. On fabrique des récits dès notre naissance et ce jusqu'à notre mort. Tous les soirs avant de nous endormir nous pratiquons cela.

La littérature est une quintessence de cette capacité commune à tous de créer des récits.

Il y a continuité entre les formes d'arts populaires, les récits du quotidien et la maitrise de l'écrivain.

Nous sommes tous des fabricants de récits, de poésie.

Il y a une continuité du quotidien au sublime.

La notion de rupture a fait beaucoup de mal parce qu'elle a séparé la culture populaire et la haute culture.

Auteur: Todorov Tzvetan

Info:

[ parlêtre ] [ condition humaine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Les gens sont faits d'histoires. Nos souvenirs ne sont pas l'accumulation impartiale de chaque seconde vécue ; ils sont le récit que nous avons assemblé à partir de moments sélectionnés. C'est pourquoi, même lorsque nous avons vécu les mêmes événements que d'autres personnes, nous ne construisons jamais des récits identiques : les critères de sélection de ces moments sont différents pour chacun, reflétant notre personnalité. Chacun de nous a remarqué les détails qui ont attiré son attention et s'est souvenu de ce qui était important pour lui, et ces récits que nous avons construits ont façonné notre personnalité à leur tour.

Mais, me suis-je demandé, si tout le monde se souvenait de tout, nos différences seraient-elles réduites à néant ? Qu'adviendrait-il de notre sentiment d'identité ? Il m'apparut qu'un souvenir parfait ne pouvait être un récit, pas plus qu'une séquence de caméra de sécurité non retouchée pouvait constituer un long métrage.

Auteur: Chiang Ted

Info: Exhalation

[ individuation ] [ mémoire individuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

livres scolaires

À l’école, aucun professeur n’avait jamais su présenter la lecture pour nous la faire aimer. Les livres et les récits qu’ils choisissaient étaient ternes, sans humour, aseptisés. Aucun des personnages dans ces histoires soigneusement choisies pour un jeune public ne pouvait se comparer à Plastic Man ou au capitaine Marvel. Vous croyez sérieusement qu’un chaud lapin d’adolescent (là encore, au risque de contredire Freud, je n’ai jamais connu de période de latence), qui aime les films de gangsters avec Humphrey Bogart, James Cagney et les blondes faciles et sexy, va s’intéresser à fond au Cadeau des Rois mages d’O. Henry ? Bon, l’héroïne vend ses cheveux afin d’offrir à son amoureux une chaîne pour sa montre de gousset, et lui-même vend la montre en question afin d’offrir à sa chérie des peignes pour ses cheveux… Et alors ? La seule morale que j’en aie tirée c’est que rien ne vaut l’argent liquide comme cadeau.

Auteur: Allen Woody

Info: Soit dit en passant

[ démotivants ] [ pensée-d'homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

souvenirs

Il faut commencer à perdre la mémoire, ne serait-ce que par bribes, pour se rendre compte que cette mémoire est ce qui fait notre vie.
Une vie sans mémoire ne serait pas une vie (...) Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action. Sans elle, nous ne sommes rien (...) (Je ne peux qu'attendre l'amnésie finale, celle qui effacera une vie entière, comme cela s'est passé pour ma mère... In : Luis Bunuel, "Mon dernier soupir", Paris, R. Laffont, 1982)
Ce passage effrayant et émouvant tiré des Mémoires de Bunuel pose des question fondamentales, qui sont de nature à la fois clinique, pratique, existentielle et philosophique : quelle sorte de vie (si l'on peut parler de vie), quelle sorte de monde, de soi, peuvent être préservés chez un homme qui a perdu une grande part de sa mémoire et, avec elle, son passé et son ancrage dans le temps ?

Auteur: Sacks Oliver

Info: L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres récits cliniques

[ personnalité ] [ deuil ]

 

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bonne conscience

Vous transportez consciencieusement votre bouteille de Coca-Cola jusqu’à la prochaine poubelle? Coca-Cola s’en frotte les mains: vous êtes un collaborateur gratuit, vous contribuez à perpétuer le modèle qui permet à Coca- Cola de vendre un nombre infini de bouteilles jetables. Vous voilà enrôlé dans la gestion des déchets, sœur jumelle de la production des déchets. La gestion des déchets est toujours une entreprise de communication : elle consiste à produire des récits tranquillisants pour débarrasser les consciences. Les déchets bien gérés disparaissent, certes, mais il est tacitement suffisant, et beaucoup plus facile, de les faire disparaître de notre souvenir plutôt que du monde physique. Ils sont éloignés dans de discrètes décharges, vaporisés dans des incinérateurs peints de frais, ou expédiés (pardon, "recyclés") en Asie ; tout cela est enrobé de slogans réconfortants, mascottes souriantes et logos verts circulaires. Dans cette opération, l’ordure des bords de route est un témoin à charge, une pièce à conviction à éliminer absolument.

Auteur: Le Quéré Eugénie

Info: http://revuelimite.fr/industrie-le-festival-de-canettes?

[ face sombre ] [ développement durable ] [ justification écologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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culture de la dénonciation

Les questions directes sont les pires.  Les flics doivent le savoir : quand quelqu'un vous pose une question, c'est vraiment, vraiment difficile de ne pas y répondre. C'est encore plus difficile lorsque les gens déterrent d'anciens tweets et les mettent côte à côte avec les nouveaux et que vous ne pouvez pas vraiment expliquer la divergence. Et puis d'autres personnes voient la divergence et ils commencent à liker, retweeter et reformuler. Et ils constatent aussi votre silence... qui ressemble à une réponse. C'est une tactique d'interrogatoire extrêmement efficace, du coup la plupart des gens s'excusent en pleurant ou contre-attaquent avec rage.

C'est pourquoi les interventions (callouts) sur Twitter tendent à si mal se terminer. Les excuses ne suffisent jamais (ce qui devrait probablement être le cas), et on en arrive à vous demander de renoncer volontairement à votre pouvoir sans objectif précis. Même les meilleurs le font en fait. Cependant, les vrais connards passent à l'offensive, ce qui amène leurs communautés à s'auto injecter des récits de victimisation, directement dans les veines.

Auteur: Green Hank WIlliam Henry

Info: A Beautifully Foolish Endeavor

[ cancel culture ] [ censure woke ] [ réseaux sociaux ] [ mécanisme ] [ minorités agissantes ] [ politiquement correct ] [ sémantiquement convenu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

suggestion

Tout le monde connaît la fameuse scène où tous, à force de dire à Basile "Vous êtes pâle à faire peur", finissent par lui faire croire qu'il est malade. Cette scène me revient à l'esprit toutes les fois que je me trouve au milieu d'une famille étroitement unie, où chacun surveille la santé des autres. Malheur à celui qui est un peu pâle ou un peu rouge ; toute la famille l'interroge avec un commencement d'anxiété : "Tu as bien dormi ?", "Qu'as-tu mangé hier ?", "Tu travailles trop", et autres propos réconfortants. Viennent ensuite des récits de maladies "qui n'ont pas été prises assez tôt". Je plains l'homme sensible et un peu poltron qui est aimé, choyé, couvé, soigné de cette manière-là. Les petites misères de chaque jour, coliques, toux, éternuements, bâillements, névralgies, seront bientôt pour lui d'effroyables symptômes, dont il suivra le progrès, avec l'aide de sa famille, et sous l'oeil indifférent du médecin, qui ne va pas, vous pensez bien, s'obstiner à rassurer tous ces gens-là au risque de passer pour un âne.

Auteur: Alain

Info: 30 mai 1907

[ rapports humains ] [ miroirs ]

 

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sociologie politique

À compter des années 80 on nous a expliqué que les Trente Glorieuses étaient notre dernier grand récit collectif. Cette aventure-là étant terminée, elle entraînait dans la mort, avec elle, tous les récits collectifs qui lui étaient liés — au nombre desquels le syndicalisme, censé veiller à la redistribution des fruits de cette croissance. Mais l'activité syndicale n'étant pas apparue avec la croissance, elle en était indépendante et la mort de l'une n'aurait pas dû abîmer l'autre, ou la ringardiser — en bonne logique. On en a pourtant profité pour décréter la mort du syndicalisme et de ses visées sociales. Un exemple de cette atrophie des discours collectifs: l'expression "plein-emploi" n'est plus du tout utilisée, elle sonne comme un vieux piano désaccordé. Plus aucun élu ou candidat ne l'utilise. Ils ont tous renoncé à ce projet de société. Les forces de l'ordre ont besoin du chômage de masse, qui crée l'inquiétude, l'insécurité mentale, la précarité matérielle et spirituelle ou psychologique. Quand tu trembles comme une feuille, tu n'es plus en état de combattre (la direction). La guerre de tous contre tous a été entérinée.

Auteur: Bertina Arno

Info: Ceux qui trop supportent, Pp 79-80, Verticales

[ vingtième siècle ] [ France ]

 

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Ajouté à la BD par miguel