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république française

Avec l’extension du suffrage et l’envahissement de la scène politique par la démocratie, l’Europe est menacée de voir se renouveler la plupart des abus que le libéralisme se flattait d’avoir supprimés à jamais. On risque de voir renaître, sous le manteau de la démocratie et le couvert de la liberté, les pires défauts de l’ancien régime, le favoritisme, le népotisme, la vénalité, l’agiotage, la mendicité officielle, le pillage de la fortune publique, le trafic des places et des faveurs, en un mot, tout l’écœurant cortège des monarchies absolues. La grande différence, c’est qu’au lieu de nourrir les aristocraties d’antichambre et les gens de cour, les abus repaissent des appétits plébéiens et engraissent les courtisans du peuple.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ droit de vote ] [ démagogie ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

quand elle ouvrait la porte

comme l’orée d’un bonheur

le soleil se levait

sans regarder l’heure



quand elle ouvrait la bouche

dans une moue de désir

les mots tus faisaient taire

les phrases de l’univers



quand elle ouvrait les jambes

une nuée de rouges-gorges

qui sentaient bon les champs

s’envolaient dans mon sang



quand elle fermait les yeux

criant de tout son corps

les anges chantaient la vie

louant la petite mort

………………………



on renaît dans une ombre

effaçant tout son sort

un seul souvenir demeure :

l’amour n’a jamais tort

Auteur: Radu Bata

Info: ode à la joie

[ poème ] [ plaisir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

maintenant

Le présent est une prison sans barreaux, un filet invisible, sans odeur et sans masse, qui nous enveloppe de partout. Il n'a ni apparence ni existence, et nous n'en sortons jamais. Aucun corps, jamais, n'a vécu ailleurs que dans le présent, aucun esprit, jamais, n'a rien pensé qu'au présent. C'est dans le présent que nous nous souvenons du passé, c'est dans le présent que nous nous projetons dans l'avenir. Le présent change tout le temps et il ne cesse jamais d'être là. Et nous en sommes prisonniers. Passagère et précaire, affreusement temporaire, coincée entre un avenir qui l'envahit et un passé qui la ronge, notre vie ne cesse jamais de se dérouler dans un présent éternel - ou quasi éternel - toujours en train de s'évanouir et toujours en train de renaître.

Auteur: Ormesson Jean d'

Info: C'est une chose étrange à la fin que le monde

[ instant ] [ réalité ]

 

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métamorphose

"Elle était quelqu'un mais elle ne le savait pas, il lui a fallut devenir personne, pour se rendre compte qu'elle était quelqu'un." FS 

Elle était "quelqu'un" (Vie), il lui a fallut devenir "personne" (Mort), pour se rendre compte qu'elle était "quelqu'un" (Renaissance).

Par cette transformation intérieure, perdant ce que nous étions et dont nous n'avions pas conscience, nous pouvons renaître, consciemment, de qui nous étions (et de toute la Force et la Puissance cachée qui était en nous), révélant à nous-mêmes et au monde, celui que nous étions, mais en mieux ! Car nous n'en avions pas Conscience, alors que maintenant oui !

Il faut parfois perdre ce que l'on avait, pour se rendre compte de la chance que nous avions, pour chercher à le récupérer, en mieux !

Auteur: Scuotto Franck

Info:

[ réflexion philosophique ] [ triade ] [ palier existentiel ]

 
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Ajouté à la BD par Scuotto

couchant

Le vent d’automne, aux bruits lointains des mers pareil,

Plein d’adieux solennels, de plaintes inconnues,

Balance tristement le long des avenues

Les lourds massifs rougis de ton sang, ô soleil !



La feuille en tourbillons s’envole par les nues ;

Et l’on voit osciller, dans un fleuve vermeil,

Aux approches du soir inclinés au sommeil,

De grands nids teints de pourpre au bout des branches nues.



Tombe, Astre glorieux, source et flambeau du jour !

Ta gloire en nappes d’or coule de ta blessure,

Comme d’un sein puissant tombe un suprême amour.



Meurs donc, tu renaîtras ! L’espérance en est sûre.

Mais qui rendra la vie et la flamme et la voix

Au cœur qui s’est brisé pour la dernière fois ?

Auteur: Leconte de Lisle Charles-Marie

Info: La Mort du Soleil

[ poème ] [ crépuscule ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

confirmation céleste

Cette Comète eût pu nous échapper sans doute, passer par son périhélie dans des mois où sa distance à la Terre eût été très-grande, elle pouvoit descendre dans les temps, où enseveli dans les brouillards, le ciel cesse d'exister pour nos yeux, alors nous eussions été réduits à la seule confiance qu'inspire une connoissance approfondie de l'ordre naturel, à une persuasion qu'en vain peut-être nous nous serions efforcés de faire passer dans le Public ; nous eussions vu renaître les questions dans les Colléges, les dédains parmis les ignorans, & les terreurs parmi le Peuple, le retour que nous venons d'annoncer nous affranchit de ces incertitudes ; il met une barrière éternelle entre les hypothèses des tourbillons, dont une Physique naissante s'étaya pour quelques temps, & les heureuses découvertes dont elle s'est accrue depuis ; enfin cette Comète, je ne crains pas de le dire, est venue assurer le triomphe de l'Astronomie & la gloire de l'esprit humain.

Auteur: Lalande Joseph Jérôme Lefrançois de

Info: in "Histoire de l'Académie royale des sciences", 1759

[ science ] [ Halley ] [ aléas ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

réincarnation

Le Cent-Têtes est un poisson créé par le karma de quelques paroles, par leur répercussion posthume dans le temps. Une des biographies chinoises du Bouddha rapporte que celui-ci rencontra quelques pêcheurs qui tiraient sur un filet. Au bout d’efÏorts infinis, ils amenèrent sur la rive un énorme poisson, avec une tête de singe, une autre de chien, une autre de cheval, une autre de renard, une autre de porc, une autre de tigre et ainsi jusqu’au nombre de cent. Le Bouddha lui demanda :

— N’es-tu pas Kapila?

— Je suis Kapila, répondirent les Cent-Têtes avant de mourir.

Le Bouddha expliqua à ses disciples qu’en une incarnation antérieure, Kapila était un brahmane qui s’était fait moine et qu’il avait dépassé tout le monde dans l’intelligence des textes sacrés. Quelquefois, ses compagnons se trompaient et Kapila leur disait "tête de singe, tête de chien", etc. Quand il mourut, le karma de ces invectives accumulées le fit renaître monstre aquatique, accablé par toutes les têtes qu’il avait attribuées a ses compagnons.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre des êtres imaginaires

[ fausse légende ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

L'homme ne peut jamais connaître la solitude qu'une femme connaît. L'homme se couche dans le ventre de la femme uniquement pour rassembler des forces, il se nourrit de cette fusion, puis il s'élève et va dans le monde, dans son travail, dans la bataille, dans l'art. Il n'est pas seul. Il est occupé. Le souvenir de ce bain dans le liquide amniotique lui donne de l'énergie, de la plénitude. La femme peut aussi être occupée, mais elle se sent vide. La sensualité pour elle n'est pas tant une vague de plaisir qui la submerge et l'enveloppe et une charge de joie électrique au contact de l'autre. Lorsque l'homme est dans son ventre, elle est comblée, chaque acte d'amour est prise d'homme en elle, un acte de naissance et de renaissance, d'éducation d'enfants et de naissance de l'homme. L'homme passe un temps dans son ventre et renaît chaque fois avec le désir d'agir, d'être. Mais pour la femme, l'apogée n'est pas dans la naissance, mais dans le moment où l'homme se repose en elle. 

Auteur: Nin Anaïs

Info: Le journal d'Anaïs Nin, Vol. 1 : 1931-1934. Trad Mg.

[ différents ] [ sexualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Mon amie,
Je vous ai élue entre toutes, pour recueillir mes dernières volontés. Je sais en effet que vous m'aimez assez pour les faire respecter de tous. On, vous dira que je suis morte inutilement, bêtement, en exaltée. Ce sera la vérité... historique. Il y en aura une autre. J'ai péri pour attester que l'on peut à la fois aimer follement la vie et consentir à une mort nécessaire.
À vous incombera la tâche d'adoucir la douleur de ma mère. Dites-lui que je suis tombée pour que le ciel de Belgique soit plus pur, pour que ceux qui me suivent, puissent vivre libres comme je l'ai tant voulu moi-même; que je ne regrette rien malgré tout. À l'heure où je vous écris, j'attends calmement les ordres qui me seront donnés. Que seront-ils? Je ne le sais pas et c'est pourquoi je vous écris l'adieu que ma mort doit vous livrer. C'est à des êtres tels que vous qu'elle est tout entière dédiée, à des êtres qui pourront renaître et réédifier. Et je songe à vos enfants qui seront libres demain. Adieu.

Auteur: Bervoets Marguerite

Info: Dans sa une lettre du 13 11 41, à Mme Lucienne Balasse de Guide. A n'ouvrir qu'à l'annonce de ma mort.

[ femmes ] [ résistance ] [ sacrifice ] [ altruisme ] [ don de soi ]

 

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questions

Il fut un temps où je considérais les montagnes différemment, où je voyais en elles quelque chose de permanent. Même en les approchant avec déférence (les défier comme le font les alpinistes est une autre affaire), cette permanence m'effrayait; leur caractère irréfutablement minéral semblait intensifier la conscience que j'avais de ma nature éphémère. N'est-ce pas à cause de cette angoisse devant ce qui passe que nous nous concentrons sur les quelques fragments d'expérience brute de la vie moderne? Ne peut-elle pas expliquer pourquoi la violence est lubrique, pourquoi la concupiscence nous dévore, pourquoi les soldats choisissent de ne pas oublier leurs jours d'horreur? Nous nous cramponnons à ces moments extrêmes où nous croyons mourir pour renaître cependant. Dans l'abandon sexuel comme dans le danger, nous sommes confondus, si brièvement que ce soit, avec un présent vital où nous collons à la vie réelle, où nous sommes la vie, où le sentiment d'exister nous pénètre; dans une extase partagée avec un autre être, la solitude s'évanouit, l'éternité la remplace. Mais en ce temps-là une telle union pouvait être atteinte par la seule angoisse.

Auteur: Matthiessen Peter

Info: Le léopard des neiges

[ existence ] [ affres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel