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musique

Dans la Ballade no 2, la mesure était à six-huit, une alternance de temps forts et de temps faibles, le rythme du coeur humain. Pas étonnant qu'il n'existe aucun enregistrement significatif. Peut-être cette ballade se révélait-elle tout bonnement impossible à enregistrer. Elle semblait trop insaisissable, trop insondable. Tout était une question de rythme, je le savais, mais l'art de garder le rythme tenait moins au fait de le respecter que de s'en libérer, d'en créer l'illusion plutôt que d'en être prisonnier ; c'était de la magie, au même titre que mettre des éléphants en bouteille, ou attraper la Voie lactée à la main, telle une luciole.

Auteur: Grozni Nikolai

Info: Wunderkind, Ballade n° 2 en fa majeur, op. 38 de Chopin

[ romantisme ] [ classique ]

 
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mise en scène

N’ai-je pas connu une jeune fille, de l’avant-dernière génération "romantique" qui, après plusieurs années d’un amour mystérieux pour un monsieur que, du reste, elle pouvait à tout moment épouser le plus tranquillement du monde, finit cependant par s’inventer des obstacles insurmontables et, par une nuit de tempête, se jeta du haut d’une falaise dans une rivière assez profonde et rapide, où elle périt victime de ses propres caprices, uniquement pour ressembler à l’Ophélie de Shakespeare ; cela même de telle manière que si cette falaise, qu’elle affectionnait et avait élue depuis longtemps, avait été moins pittoresque et qu’à sa place, il y eût un rivage prosaïquement plat, le suicide n’aurait peut-être pas eu lieu.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 10

[ romantisme ] [ imaginaire ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

compte rendu littéraire

Guignol’s Band I et II, écrits pendant la Seconde Guerre mondiale, sont peut-être les livres où éclate le plus fortement la lucidité de Céline sur cette toute-puissance de la guerre dont il a payé de sa propre "mort" le droit de ne pas ressentir la fascination. L’action se déroule en 1915-1916 mais à Londres ; elle prend donc place loin des champs de bataille, loin du front, et c’est justement l’occasion de vérifier à quel point la matrice agite de loin, à distance, de l’autre côté du pont, de l’autre côté de l’eau, la bande de guignols, souteneurs, prostituées, escrocs, flics, la "ribambelle" des Français envoyées là-bas en convalescence et que la guerre à chaque instant peut reprendre, souverainement. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 79

[ résumé ] [ distanciation théâtrale ] [ romans ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

maintenant

L’intérêt de l'amour était de vous aider à survivre.
Son intérêt était aussi qu'il vous permettait d'oublier les significations. De ne plus chercher et de vous mettre à vivre. Tenir la main d'une personne qui vous est chère et vivre dans le présent. Passé et futur étaient des mythes. Le passé n'était que le présent qui était mort, et le futur de toute façon n'existerait jamais, parce que
le temps que nous l'atteignons il serait devenu le présent. Il n'y avait que le présent. Le présent, toujours mouvant, toujours changeant. Et le présent était insaisissable. On ne pouvait l'attraper qu'en lâchant prise.
Par conséquent, je lâchai prise.
Je lâchai prise sur tout ce que contenait l'Univers.
Tout, sauf sa main.

Auteur: Haig Matt

Info: Humains

[ romantisme ] [ rencontre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

révolte

Et que voulait-il faire ? Autant dire rien !... Quelque chose de dérisoire, d'insignifiant, tout à fait dans sa ligne ; quelque chose de calme, qui ne pourrait en rien troubler sa tranquillité. Il voulait écrire des cartes ! Des cartes postales, avec des appels contre le Führer et le Parti, contre la guerre, pour éclairer ses semblables. C'est tout... Et ces cartes, il ne comptait nullement les envoyer à des gens bien déterminés, ni les coller sur les murs comme des affiches. Non, il voulait simplement les déposer dans les escaliers des immeubles où il y avait beaucoup d'allées et venues, les abandonner là, sans savoir aucunement qui les ramasserait, ni si elles ne seraient pas aussitôt foulées aux pieds ou déchirées.

Auteur: Fallada Hans

Info: Seul dans Berlin

[ romantisme ] [ impuissance ]

 

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nomades

Laissant les hommes se reposer en fumant une cigarette, Vera, ses filles et ses soeurs avaient préparé l'ofisa. Elles avaient planté des clous dans les murs, accroché des fils de fer aux clous et suspendu des tentures d'un rouge grenat aux fils tendus. Ainsi en peu de temps l'appartement fut divisé en salles de séjour et salons de thé où les femmes pouvaient faire leur duikkerin, dire la bonne aventure. Trois panneaux, faits d'un tissu grossièrement peint à l'huile, furent suspendus. L'un montrait une main avec le tracé d'une carte, un autre un bouddha et une croix, et le troisième une carte de phrénologie. Le long des murs furent punaisés des horoscopes tirés de magazines, et des coupures de presse sur Django Reinhardt et Yul Brynner. En une heure l'ofisa fut prête.

Auteur: Cruz Smith Martin

Info: Blues pour un tsigane

[ romanichels ]

 

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rapports humains

Je réprimai un soupir. La Hongrie ressemblait de plus en plus à la lecture de Guerre et Paix : de nouveaux personnages apparaissaient toutes les cinq minutes, avec leurs noms inhabituels et leurs locutions particulières, et il fallait leur prêter attention, leur accorder du temps, sachant qu'on ne les reverrait peut-être plus tout le reste du livre. J'aurais préféré parler à Ivan, mon intérêt amoureux, mais je n'ai pas eu l'occasion de décider. En même temps, j'avais l'impression que ces personnages surabondants n'étaient pas du tout sans intérêt, au contraire, et que lorsqu'Ivan m'avait suggéré de me lier d'amitié avec les autres jeunes, il m'avait dit quelque chose d'important sur le monde, sur le fait que le personnage fatidique de votre vie n'est pas celui qui vous fixe quelque part, mais celui qui vous conduit vers d'autres êtres.

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ ouverture ] [ désintéressés ] [ romanesques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

acting-out

La psychanalyse est née d’un malaise dans la culture bien repéré par Freud. On est quand même frappé, lorsqu’on lit les romanciers du XIXe siècle, ceux d’avant Freud, par cette impression qu’ils s’adressent quasiment à un interlocuteur qui n’existe pas, ou plutôt pas encore. On a souvent cherché la psychanalyse dans les romans ; il serait plus amusant de noter que l’écriture romanesque aussi bien que la pathologie semblent dessiner en creux une place, celle de l’analyste à venir, celle que Freud a occupée. Du coup, cela n’a rien d’étrange de penser que la psychanalyse, une fois articulée, et renvoyée dans le milieu social où elle agit comme agent qui interprète ce qui se passe, aurait cet effet dont je parlais il y a un instant. C’est-à-dire de provoquer un passage à l’acte qui la vise pour se débarrasser des questions qu’elle pose.

Auteur: Melman Charles

Info: Dans "L'homme sans gravité", page 91

[ roman moderne ] [ sans destinataire ] [ hypothèse ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gamins

Les enfants tziganes, débraillés, flânaient rue Matejska en faisant la manche pour s'acheter de la barbe à papa et lorgnaient d'un œil envieux les enfants gadjé qui faisaient des tours de manège ou de balançoire. Les enfants tziganes s'arrêtaient près des vitrines des jouets ou devant la pâtisserie, alléchés par l'odeur de tartes qui sortaient du four et du chocolat chaud, le nez collé contre la vitrine derrière laquelle se bousculaient les petits gadjé avec leurs ours en peluche et leurs poupées, les garçons en blouse de marin et les filles en robe rose, avec des nœuds dans les cheveux ; [...] Face à une telle injustice, Andrejko n'arrivait pas à trouver le sommeil et passait des nuits entières à sangloter ; les doigts crispés sur la croix de sa mère, il écrasait ses larmes sur ses joues sales.


Auteur: Smaus Martin

Info: Petite, allume un feu...

[ romanichels ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pulsion

- Tu pourrais m'en parler, de l'amour ?
J'ai pensé à Schopenhauer. L'instinct sexuel qui se grime en romance à l'eau de rose. Les serments sous la lune et les promesses d'une voix tremblante... Tout ça : cache-misère, trompe-couillon pour camoufler la hideur d'un coït bref, moite et violent... Reproduction de l'espèce !... Survie biologique oblige ! Rien d'autre !... Le reste ? Vernis ! Cinéma ! Perlimpinpin ! L'amûr ! Ah l'amûr ! Plein la bouche de l'amûr, qui sert à pas voir comment s'engluent les vits dans les oignes... Tout ça, vaste esclafferie... L'amour s'en va par les gogues avec les glaires épongées au papier toilette que la rombière, s'en tamponnant le coquillard, sentimentalise la larme à l'oeil... Mais tout ça, ce nihilisme schopenhauerien duquel je me sentais si proche, je devais le taire. Ca vexe la petite princesse qui sommeille en chaque femme.

Auteur: Guyard Alain

Info: La zonzon, p. 122

[ romantisme ] [ illusion ] [ femmes-hommes ]

 

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