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intello

Il prit le livre de Camus "Actuelles"... lut quelques pages. Camus parlait de l'angoisse, de la peur, et de la misérable condition de l'Homme, mais il en parlait d'une manière si confortable et fleurie... son langage... qu'on avait l'impression que rien ne l'affectait, ni lui, ni son écriture. En d'autres termes, tout pourrait aussi bien aller pour le mieux ; Camus écrivait comme un type qui vient juste de finir un bon steak avec des frites et de la salade, complété par une bonne bouteille de vin. L'humanité souffrait peut-être, mais lui pas. Un sage, sans doute, mais Henry préférait ceux qui criaient quand ils se brûlaient. Il laissa tomber le livre par terre et essaya de dormir.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Je t'aime, Albert"

[ inauthentique ] [ révolutionnaire de salon ] [ hors-sol ]

 

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manger

regarde la ciboulette chinoise tu vas voir comme elle est bonne mais n'oublie pas tu la mettras dans la salade parce que comme tu as beaucoup de saumon et de poulet il faut relever les légumes verts c'est une autre ciboulette alors tu coupes tu ne jettes pas c'est des oignons n'oublie pas d'en mettre dans la salade tu en mets dans tout ça aussi épluche-le finement et coupe-le dans la salade mets à côté des endives ou à côté de la scarole comme ça des avocats j'en ai pris quatre dans les avocats il y a beaucoup de vitamines ne les mets pas au frigo les avocats ça ne se met pas au frigo tu vas les durcir ils vont perdre tout le goût les gens les emballent dans le journal s'ils ne sont pas bien mûrs pour les mûrir

Auteur: Doppelt Suzanne

Info: "Mange", in "Revue de littérature générale", éd. P.O.L.

[ oralité ] [ conseils ] [ cuisine ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

percevoir

La discrimination, on rougit de le rappeler, est à l'origine, et littéralement, l'action de distinguer des objets de pensée, ou de discerner les choses les unes des autres. Il n'y a donc pas un propos, dans quelque langue que ce soit, il n'y a pas une phrase issue d'une pensée un peu construite, qui ne soit, en son essence, discriminatoire. La parole ne s'énonce que pour distinguer ou différencier. Toute opinion est un tri. Toute remarque, même la plus évasive, commence par écarter ce dont elle ne parle pas et que, par conséquent, elle "discrimine". Au-delà, ou en deçà, de cette verbalisation par laquelle l'être humain adulte se distingue de toutes les autres espèces, s'étend le vaste domaine des borborygmes, gargouillis, onomatopées et autres baragouins. Disons : le parler-bébé. Ou la glossolalie, qui est une verbigération particulière, dépourvue de structures et inintelligible, une salade de mots informe et sonore ne renvoyant à aucune réalité anthropologique, cosmique ou historique.

Auteur: Muray Philippe

Info: Causes toujours

[ entendre ] [ cognition ] [ formulation fermeture ]

 

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propos de comptoir

- Avez-vous un sandwich au fromage ?

- Oui, monsieur.

Prendrais volontiers quelques olives, s'il y en avait. Préfère celles d'Italie. Bon verre de Bourgogne ; enlève ça. Lubrifie. Une brave salade fraîche comme l'innocence. Tom Kernan sait la faire. La relève comme il faut. Huile d'olive pure. Milly m'avait servi cette côtelette avec un brin de persil. Prendre un oignon d'Espagne. Dieu a fait l'aliment, le diable l'assaisonnement. Crabe à la diable.

- Femme va bien ?

- Très bien, merci... Alors un sandwich au fromage. En avez-vous au gorgonzola ?

- Oui, monsieur.

Blair Flynn expédiait son grog à petits coups.

- Chante-t-elle ces temps-ci ?

Sa bouche est à voir. Pourrait arriver à siffler dans sa propre oreille. Oreilles décollées pour faire pendant. Musique. Aussi calé là-dessus que l'épicier du coin. Tout de même il vaut mieux lui dire. Pas d'inconvénient. Annonce gratuite.

- Elle est engagée pour une grande tournée à la fin de ce mois. Vous en avez peut-être entendu parler.

Auteur: Joyce James

Info: in "Ulysse", éd. folio-poche, p. 250-251 - trad. Auguste Morel

[ cuisine ] [ monologue intérieur ] [ théologie ] [ art lyrique ] [ dialogue ]

 
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homme-femme

Tout d'abord, j'allais à la pêche. Je prenais mon poisson à l'arbalète, juste ce qu'il fallait pour deux personnes. A cette heure-là la mer sentait le goémon, les coquillages et les étoiles, elle pénétrait dans ma bouche et laissait ces odeurs dans ma mémoire. Encore sous l'eau, je sentais le goût qu'aurait mon poisson, accompagné d'un vin "sang de lièvre" et de la salade piquante que préparait Barbara. Son petit restaurant, flanqué d'un kiosque à musique, était dans les pins, juste derrière la plage.

"Barbara, tu veux bien me faire frire ce poisson ?" lui demandais-je. Elle regardait les bords de mes talons couverts de résine, mes cheveux parsemés d'aiguilles de pin, et elle humait le vent salé que je portais dans mes narines. On venait dans son restaurant quand on était las de faire la fête. Elle mettait une vraie passion à accommoder le produit de ma pêche. Elle connaissait par coeur mes vêtements et mes chaussures et la couleur de mes chemises. Tandis que je dînais, assis à une petite table dans un coin où l'on entendait le bruit de la mer, elle me regardait à travers ses cils, par-dessus le comptoir, et elle sentait dans ma bouche le goût du poisson qu'elle venait de faire cuire.

Auteur: Pavic Milorad

Info: In "Les chevaux de Saint-Marc", éd. Belfond, p. 59-60

[ cuisine ] [ appétit ] [ complicité ] [ femme-par-homme ]

 
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ragots

[Bobard] C'est le terme venu des armées qui sert aujourd'hui dans la société parisienne – celle de Paris comme celle des provinces – pour désigner des nouvelles à sensation. Inutile d'ajouter, que ces nouvelles ne s’appuient d'aucune garantie officielle. Leur prix et leur saveur consistent, au contraire, dans leur caractère confidentiel et privé. Pourtant, il ne faudrait pas confondre le bobard avec les ersatz de vérité qui l'ont précédé : le racontar, le tuyau, le canard. Le racontar pâtissait toujours de l'humilité, de ses origines, qu'il avait le tort d'avouer. Issu de chez l'épicier ou de chez la crémière, il était généralement rejeté avec méfiance et dérision par les gens de bonne compagnie. Le tuyau présentait la faiblesse opposée. Comme il s'autorisait de documents censément puisés en haut lieu ou fournis par une personnalité en vue, on n'avait qu'à remonter jusqu'à sa source pour le voir crever incontinent. Quant au canard, troublé dans son vol par les hammerless de la censure, s'il parvenait cependant à gagner une gazette, l’étrangeté et l'extravagance de son plumage ne tardaient pas à le dénoncer. Parmi les communiqués et les nouvelles des agences, il détonnait comme le mensonge dans la réalité. Le contraste entraînait aussitôt sa ruine que consacrait dès le lendemain, un démenti du journal même qui lui avait fait accueil…

Auteur: Vanderem Fernand

Info:

[ nuances ] [ champ lexical ] [ historique ] [ potins ] [ salades ]

 

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souk

Pour arriver chez moi, il fallait monter des rues et des rues mauresques, tortueuses, coupées de couloirs sombres sous la forêt des porte-à-faux moisis.
Devant les boutiques inégales, on côtoyait des tas de légumes aux couleurs tendres, des mannes d’oranges éclatantes, de pâles citrons et de tomates sanglantes. On passait dans la senteur des guirlandes légères de fleurs d’oranger ou de jasmin d’Arabie lavé de rose avec, au bout, des petits bouquets de fleurs rouges.
Il y avait des cafés maures avec des pots de romarin et des poissons rouges flottant dans des bocaux ronds sous des lanternes en papier, des gargoulettes où trempaient des bottes de lentisque.
À côté, c’étaient des gargotes saures avec des salades humides et des olives luisantes, des étalages de confiseurs arabes avec des sucres d’orge et des pâtisseries poivrées, des fumeries de kif où on jouait du flageolet.
On frôlait des Mauresques en pantalons lâches et en foulards gorge-de-pigeon ou vert Nil, des Espagnoles avec des roses de papier piquées dans leurs crinières noires.
On pouvait acheter de tout, on entendait tous les langages, tous les cris de la vie méditerranéenne, bruyante, toute en dehors, mêlée aux réticences et aux chuchotements de la vie maure.
Enfin, au fond d’une impasse, par une porte branlante, on entrait dans un patio frais, plein d’une ombre séculaire.

Auteur: Eberhardt Isabelle

Info: Pages d'Islam, Le mage

[ marché ] [ foire ]

 

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gastronomie

Ce deuxième fils d'un marchand de tissus en gros de Kyoto, qui avait étudié la cuisine Kaiseki auprès d'un grand maître, avait conçu pour ce soir-là le menu suivant. L'ensemble des hors-d'œuvre, appelés Hassun dans la cuisine Kaiseki, était composé de champignons dits "Rosée de pins", accompagnés d'aiguilles de pin, de bulbes de lys grillés à la sauce de jeunes pousses, de kakis dits "de Hachiya", qu'il avait fait venir de chez un ami de Gifu, de soja fermenté du temple de Daitoku, de crabes grillés à la Saraça. Il y avait ensuite une soupe de miso rouge teintée de moutarde avec des boulettes de viande de petits oiseaux hachée. De fines tranches transparentes de platycéphale étaient servies sur une grande assiette rouge élégante de l'époque des Song, décorée de dessins de pivoines. Le poisson grillé était un ayu d automne en sauce. Une salade de champignons hatsutaké était assaisonnée avec une sauce bleue et une salade de coques avec une sauce blanche. Du tôfu à la dorade était accompagné de fougères marinées. Enfin des garances bouillies étaient proposées dans un pot. Comme dessert, il proposait un "Petit Poucet" de chez Morihachi, gâteau en forme de petite poupée blanc et rose, enveloppée dans du papier de soie. Mais aucun de ces mets précieux ne flattait le jeune palais de Yûichi. Il voulait manger une omelette.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Dans "Les amours interdites"

[ repas ] [ description ] [ raffiné ]

 
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apprentissage

Une de mes voisines, au village,
Aime raconter qu'un matin de printemps,
Quand elle était jeune fille à la ferme,
Elle se conduisit comme une enfant.

Un jour elle demanda à son père
De lui donner un bout de jardin
Pour qu'elle sème, cultive et récolte elle-même,
Et elle l'obtint.

Prospectant alentour, il se souvint
D'une parcelle à l'abandon,
Entourée par le mur d'un ancien atelier,
Et il dit : "Bon."

Puis il dit : "Voilà qui devrait te faire,
Pour toi toute seule, une belle ferme,
Et te donnera l'occasion de rendre
Tes bras un peu plus fermes."

Il n'y avait pas assez de terrain
Pour passer la charrue, dit son père.
Aussi dut-elle tout faire à la main,
Mais elle ne s'en souciait guère.

Elle portait le fumier dans une brouette,
Le long d'une petite route,
Mais toujours elle partait, laissant
Ce chargement qui dégoûte,

Et se cachait de quiconque passait.
Puis elle demanda des semis.
Elle dit qu'elle pense qu'elle a planté
De chaque espèce, sauf l'ortie.

Un rang pour les pommes de terre,
Un pour les radis, les salades, les fraisiers,
Les tomates, les haricots, les citrouilles, le maïs,
Et même les arbres fruitiers.

Et, oui, elle a longtemps suspecté
Avoir aussi planté le pommier à cidre
Qu'on voit actuellement -
En tous cas, c'est possible.

Sa récolte fut un miscellanée,
Quand arriva la fin :
Un petit peu de tout,
Et beaucoup de rien.

Alors, quand elle voit, au village,
Comment vont les affaires,
Quand tout semble aller pour le mieux,
Elle dit : "Comme quand j'étais fermière,

Je sais bien !"
Oh, jamais pour donner un conseil -
Et elle ne commet jamais l'erreur, aux mêmes personnes,
De dire deux fois pareil.

Auteur: Frost Robert

Info: Ma traduction (assez libre) du poème "A girl's garden", in "The collected poems", éd. Vintage, p. 110-111

[ projet ] [ jardinage ] [ leçon ] [ poème ] [ parabole ]

 
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coup d'un soir

[...] elle m’a ramené

chez elle, un endroit très chic

avec deux lits, parquet ciré

dans la cuisine, et une télé qui se déplaçait

comme un tigre, alors j’ai déposé les steaks,

le whisky et les bières sur la table,

ensuite on a mangé, elle a fait une bonne salade,

on a descendu quelques verres en regardant

le tigre se déplacer et puis j’ai cassé l’ambiance

j’ai dit à l’abeille que j’étais en train de mourir,

qu’ils m’avaient brisé les ailes,

que poursuivre me semblait peine perdue,

que la picole me conduisait juste

d’échec en échec,

mais ça elle ne l’a pas compris,

et plus tard sur le lit,

elle m’a grimpé dessus

cette abeille

je lui ai empoigné les fesses

et c’était assez réel, elle avait le dard

baissé, et j’ai dit,

magnifique o magnifique

mais je pouvais rien faire,

j’étais en train de mourir et elle était morte,

et plus tard une fois rhabillés,

je lui ai dit au revoir à la porte,

j’ai dit pardonne-moi, et puis la porte

m’a claqué au nez

alors j’ai traversé le hall en courant         j’ai couru

dehors en mal d’oxygène

ces petits yeux de pierre cliquetaient dans

ma tête, alors j’ai pris la route

30 bornes vers le sud jusqu’à la plage

arrivé là je me suis posté sur la jetée

j’ai regardé les vagues,

imaginé de gigantesques batailles navales,

je me suis changé en sel en sable en son,

et rapidement les yeux ont disparu

alors j’ai allumé une cigarette,

j’ai toussé, et marché

vers la voiture.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019

[ baise ] [ impuissance ] [ femmes-hommes ] [ terreur ]

 
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