Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 57
Temps de recherche: 0.0453s

puberté

Les homards, quand ils changent de carapace, perdent d’abord l’ancienne et restent sans défense, le temps d’en fabriquer une nouvelle. Pendant ce temps-là, ils sont très en danger. Pour les adolescents, c’est un peu la même chose. Et fabriquer une nouvelle carapace coûte tant de larmes et de sueurs que c’est un peu comme si on la “suintait”. Dans les parages d’un homard sans protection, il y a presque toujours un congre qui guette, prêt à le dévorer. L’adolescence, c’est le drame du homard ! Notre congre à nous, c’est tout ce qui nous menace, à l’intérieur de soi et à l’extérieur, et à quoi bien souvent on ne pense pas.

Auteur: Dolto-Tolitch Catherine

Info: Paroles pour adolescents ou le complexe du homard. Ecrit en collaboration avec sa mère Françoise

[ métamorphose ]

 

Commentaires: 0

mythologie

En ce temps-là, Echo avait un corps ; ce n’était pas seulement une voix et pourtant sa bouche bavarde ne lui servait qu’à renvoyer, comme aujourd’hui, les derniers mots de tout ce qu’on lui disait. Ainsi l’avait voulu Junon ; quand la déesse pouvait surprendre les nymphes qui souvent, dans les montagnes, s’abandonnaient aux caresses de son Jupiter, Echo la retenait habilement par de longs entretiens, pour donner aux nymphes le temps de fuir. La fille de Saturne s’en aperçut : "Cette langue qui m’a trompée, dit-elle, ne te servira plus guère et tu ne feras plus de ta voix qu’un très bref usage." L’effet confirme la menace ; Echo cependant peut encore répéter les derniers sons émis par la voix et rapporter les mots qu’elle a entendus.

Auteur: Ovide Publius Ovidius Naso

Info: Dans "Les métamorphoses", Livre III, v. 359-369, traduction Gr. Lafaye

[ malédiction ] [ punition ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

mémoire

J'étais tombé amoureux d'elle, de sa peau de pêche bronzée toute l'année, de sa silhouette à vous réveiller un mort, de sa longue et rousse chevelure, de ses sourcils et de ses yeux très noirs à Lima, un soir que je chantais dans une fête à l'université catholique où elle était "Miss Faculté", ou quelque chose comme ça, et moi une sorte de Nat King Cole en espagnol, et à force de viens plus près de moi, plus près, plus près encore, je finis par tant la rapprocher de moi que je n'ai pas encore réussi à l'écarter complètement, bien que plus de mille ans, bien plus encore aient passé depuis ce temps-là, ce qui fait que je crois pouvoir répondre à l'auteur de ce boléro que oui, il semble bien que l'amour existe dans l'éternité.

Auteur: Bryce-Echenique Alfredo

Info: L'Amygdalite de Tarzan

[ souvenir ] [ nostalgie ] [ femme-par-homme ]

 

Commentaires: 0

accoutumance

Son goût pour le jazz venait de l'époque où il travaillait aux Stups, il y avait de cela une éternité. Dans ce temps-là, les clubs de jazz étaient légion et la plupart étaient des repaires de dealers. On les trouvait surtout sur Sunset, parfois sur Western, et quelques-uns sur Washington Boulevard, à la frontière du ghetto noir. Gold avat passé d'innombrables nuits dans ces caves enfumées, traquant les dealers, épiant les camés, à l'affût des moindres transactions. Il avait fini par s'imprégner de la musique qu'on jouait dans ces bouges et l'appréciait plus que tout autre. L'arabesque des solos abstraits, impénétrables aux oreilles profanes, lui semblait à la fois logique et d'un lyrisme achevé. Le swing, le tempo - qu'il avait d'abord trouvé grossier et sauvage - était devenu pour lui la pulsation même de la vie.

Auteur: Montecino Marcel

Info: Crosskiller

[ pulsation ] [ rythme ]

 

Commentaires: 0

jumeaux

Savez-vous que quand Temps X a démarré, Igor Bogdanoff est parti aux USA pour essayer de récupérer Bonnie, son amie, mannequin, que je connaissais bien ( il y a toujours eu des filles superbes dans leur entourage ). Une Américaine qui avait fini par se lasser d'attendre qu'il se décide à convoler. Elle était partie et Igor, un peu mordu quand même, était allé là-bas pour essayer de la récupérer. Pendant ce temps-là Grichka avait fait l'émission à lui seul... tenant les deux rôles. Personne ne s'en était aperçu. Le réalisateur : - Mais... si votre frère est parti aux Etats-Unis c'est une catastrophe ! Comment allons-nous faire ? - Ne vous faites aucun souci, tout de passera très bien, je tiendrai nos deux rôles... Et tout s'est très bien passé. Les téléspectateurs n'y ont vu que du feu.

Auteur: Petit Jean-Pierre

Info: sur son site

[ anecdote ]

 

Commentaires: 0

patronyme

Baudelaire est le nom d’une ouverture sobre, d’une passe, d’un passage à travers l’épaisseur du 19e. Sans lui, nous n’aurions pas de nom pour désigner l’autre côté de la dixneuviémité, son extériorité bizarre et sa conjuration sans cesse répétée dans l’ironie et la solitude. Ça doit d’ailleurs être la raison pour laquelle on a commencé par le déformer, ce nom, quand il est apparu dans les journaux, les médias de ce temps-là. En lui mettant un e pour faire plus beau. Or, le nom de Baudelaire vient de l’ancien français badelaire qui désigne une épée à deux tranchants (voir Rabelais dans le prologue du Tiers Livre de Pantagruel : les Corinthiens occupés à "affiler cimeterres, brancs d’acier, badelaires"). En écrivant Beau, on retire les tranchants. On émousse le fil, les choses rentrent dans l’ordre. Dans le tas. Les Fleurs du Mal redeviennent de la botanique poétique.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 208

[ affadissement ] [ modification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

cénacle

En ce temps-là l'esprit de la littérature soufflait sur les bocks du cabaret de la Mère Clarisse, appelé familièrement ainsi par ses habitués. Un cabaret dit alsacien, où la bière de Strasbourg venait de Strasbourg même ! Petit coin de la rue Jacob, un peu sombre, tranquille, n'accrochant pas le regard par des tons violents, seulement orné de bons tableaux du peintre Feyen-Perrin, barques de pêche et vues du large sans trop de houle pour les promenades berceuses de la rêverie. Se réunissant là, autour de cinq ou six tables, des hommes faits pour s'entendre à mi-voix : Van Muyden, graveur de talent, qui esquissait les têtes de ses amis sur un album, malheureusement perdu, Charles Cros, Beauclair, Montaigu, le peintre Alfred Poussin, Paul Morisse, Albert Samain, Georges Lorin, Marsolleau, Paul Arène, Metcalff, Willam Vogt, Edouard Dubus, Louis Denise, Ratez, Raoul Dumon, Bonheur, l'ami et conseiller d'Albert Samain, Alfred Vallette...

Auteur: Rachilde Marguerite Eymery dite

Info: Portraits d'Hommes

[ Paris ]

 

Commentaires: 0

abrutissement

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil ; et, s'ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système, ni un lit. Ne vous lassez pas d'examiner et de comprendre. [...] Lisez, écoutez, discutez, jugez ; ne craignez pas d'ébranler des systèmes ; marchez sur des ruines, restez enfants. [...] Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui vous avez compris, en l'écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l'aune, et que les conclusions ne sont pas l'important ; rester éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n'est point mort ; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s'asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n'est point mort ; Socrate n'est point vieux. [...] Toute idée devient fausse au moment où l'on s'en contente.

Auteur: Koninck Thomas De

Info: La nouvelle ignorance et le problème de la culture, p.38, PUF, 2001

[ Grèce antique ]

 

Commentaires: 0

nostalgie

Le croira-t-on, nous avons été nourris dans un peuple gai. Dans ce temps-là un chantier était un lieu de la terre où des hommes étaient heureux. Aujourd’hui un chantier est un lieu de la terre où des hommes récriminent, s’en veulent, se battent ; se tuent.

De mon temps tout le monde chantait. (Excepté moi, mais j’étais déjà indigne d’être de ce temps-là.) Dans la plupart des corps de métiers on chantait. Aujourd’hui on renâcle. Dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n’avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élevait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui à présent d’année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien ; on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait.

Auteur: Péguy Charles

Info: L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008

[ simplicité joyeuse ] [ musique spontanée ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

romantisme

À ce moment-là, il satisfaisait une curiosité voluptueuse en connaissant les plaisirs des gens qui vivent par l’amour. Il avait cru qu’il pourrait s’en tenir là, qu’il ne serait pas obligé d’en apprendre les douleurs ; comme maintenant le charme d’Odette lui était peu de chose auprès de cette formidable terreur qui le prolongeait comme un trouble halo, cette immense angoisse de ne pas savoir à tous moments ce qu’elle avait fait, de ne pas la posséder partout et toujours ! Hélas, il se rappela l’accent dont elle s’était écriée : "Mais je pourrai toujours vous voir, je suis toujours libre !" elle qui ne l’était plus jamais ! l’intérêt, la curiosité qu’elle avait eu pour sa vie à lui, le désir passionné qu’il lui fît la faveur — redoutée au contraire par lui en ce temps-là comme une cause d’ennuyeux dérangements — de l’y laisser pénétrer ; comme elle avait été obligée de le prier pour qu’il se laissât mener chez les Verdurin ; et, quand il la faisait venir chez lui une fois par mois.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, tome 1, 2ème partie : Du Côté de chez Swann II : Un amour de Swann

[ femmes-hommes ] [ théorie-pratique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel