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vieillir

Un aveugle n'apprend pas à voir malgré tout ce qu'on peut lui dire de la lumière, des couleurs, des formes. De même, nul ne comprendra la nature qui ne possède l'organe nécessaire, l'instrument intérieur qui crée et analyse; nul ne la comprendra qui spontanément ne la reconnaît et ne la distingue en toutes choses... Mais celui qui possède vraiment le sens de la nature et qui l'a exercé en jouit tandis qu'il l'étudie et prend plaisir à sa complexité infinie et à ses joies inépuisables... Le chercheur véritable ne devient jamais vieux; toute passion éternelle est hors du domaine du temps et plus l'enveloppe extérieure se fane et se dessèche, plus le noyau devient éclatant et puissant.

Auteur: Novalis

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vieillir

[...] mais je

dois vous dire que j’ai maintenant 70 piges et c’est

une surprise pour moi aussi mais si je continuais à écrire sur

l’art de reluquer le cul des femmes je n’aurais plus le temps

d’écrire sur la manière dont mon chat traverse la pièce avec l’air

de porter les secrets de l’Eternité à mon attention, je veux dire,

c’est simple, on peut creuser un sillon jusqu’à la mort, la plupart le font quand

ils découvrent que ça fait vendre des livres mais je n’écris pas pour vendre

des livres j’écris pour éviter que ma Psyché se noie

dans les eaux farcies d’excréments de cette soi-disant Existence.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " un lecteur m'a écrit"

[ écriture ] [ thèmes de prédilection ] [ liberté ] [ thérapie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

Comment un corps peut-il être détruit aussi vite ? m’a souvent demandé mon père au cours des derniers mois, comme s’il en restait ahuri, comme s’il ne pouvait pas croire que son corps, le sien justement, lui faisait cela, ce corps qu’il n’avait jamais maltraité, envers lequel il ne se montrait jamais négligent ou indifférent, pas d’excès, pas de drogues, peu d’alcool, mais du sport, du mouvement, de l’air frais, ce corps envers lequel il avait toujours fait preuve de bonté. Chaque fois que nous discutions, ou presque, il me posait cette question : comment mon corps peut-il se dégrader aussi vite ? Non, il n’y a pas de bonne fin. Oui, toute fin est cruelle. Ma cousine ressent la même chose avec sa mère démente.

Auteur: Bànk Zsuzsa

Info: Mourir en été

[ dégradation ] [ physique ] [ mentale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vieillir

Passé quatre-vingt ans

il sentit venir comme le dernier des moments

que la terre et les lettres

pouvaient encore lui avancer.

Chaque jour l’étonnait

d’être toujours de ce monde

et d’entendre encore les corbeaux

en chœur croasser sur la plage.

Passé quatre vingt-ans

il se donnait dix ans encore

à taquiner la muse

avec ses cheveux blancs

qui quittaient doucement

son chef dégarni

et ses mains qui tremblaient de plaisir

quand il frôlait sa croupe.

Passé quatre vingt-ans

il cherchait beaucoup ses mots

pour cerner les images

qui le fuyaient daredare

et lonlaine et lonlare

les images de son enfance

qui revenaient en flots

sans qu’il puisse les saisir.

Auteur: Lesieur Jean-Pierre

Info:

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

Ces deux mois ont été très longs. Elle était beaucoup plus jeune, il y a deux mois. Elle avait traversé la soixantaine et dépassé les soixante-dix-ans en marchant, régulièrement sur un plateau des années durant, mais, maintenant, elle a brusquement descendu une marche. Voilà ce qui se passe. Elle sait tout là-dessus. Elle a été avertie plusieurs fois de l'existence de cette marche vers le bas, de cet étage inférieur. Ce n'est pas une falaise de la chute, mais une descente vers un nouveau genre de plateau, vers un niveau inférieur. On espère rester sur ce terrain plat encore quelques années, mais on peut ne pas avoir cette chance.
Durant les décennies de l'âge moyen, on est sur des montagnes russes. En haut, en bas, parfois sans être prévenu. Quand on est septuagénaire, ce n'est plus vraiment exact.

Auteur: Drabble Margaret

Info: Quand monte le flot sombre, p.444

[ sénescence ]

 

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vieillir

[...] par la vertu du grand mystère de la vie humaine, l’ancien chagrin se transforme progressivement en une douce joie attendrie ; à la place du jeune sang bouillant, vient une vieillesse douce et sereine ; je bénis le lever quotidien du soleil et mon cœur lui chante comme jadis, mais déjà je préfère son coucher, ses longs rayons obliques, et avec lui de doux souvenirs paisibles, attendris, les chères images de toute une vie longue et bénie, et au-dessus de tout la vérité divine qui attendrit, apaise, qui absout ! Ma vie s’achève, je le sais et je le perçois, mais pour chaque jour qui me reste, je sens ma vie terrestre rejoindre déjà une vie nouvelle, infinie, inconnue, mais toute proche et dont le pressentiment fait vibrer mon âme de ravissement, resplendir mon esprit et pleurer mon cœur d’allégresse...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 375

[ mort ] [ perception du monde ] [ crépuscule ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

C'est là que Pari entrevoit son reflet dans la vitrine. D'habitude - surtout ces derniers temps -, un processus mental automatique se met en branle quand elle s'avance devant un miroir afin de la préparer à cette vision plus âgée d'elle-même. Cela la protège. Cela atténue le choc. Mais dans cette devanture, elle se surprend à l'improviste, totalement démunie face à une réalité non déformée par son propre aveuglement. Elle aperçoit une femme d'un certain âge vêtue d'une tunique lâche et terne et d'une jupe de plage qui ne cache pas assez les bourrelets sur ses genoux. Le soleil fait ressortir ses cheveux gris, et malgré son eye-liner et son rouge à lèvres, son visage est de ceux sur lesquels le regard d'un passant ne se pose que pour s'en écarter, comme devant un panneau de signalisation ou un numéro de boîte aux lettres.

Auteur: Hosseini Khaled

Info: Ainsi résonne l'écho infini des montagnes

[ miroir ] [ reflet ] [ dédoublement ]

 

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vieillir

Au-delà de trente ou quarante ans, tout homme libre est une sorte de survivant qui regarde se dissoudre dans le néant ceux qui furent les prochains de sa jeunesse. Certains sont morts, d’autres errent dans ces limbes où ils attendent le terme d’une existence déjà révolue. Tout est consommé, ils portent le masque définitif de la quarantaine. Ce sont des fonctionnaires ou des commerçants, des pères ou des communistes : leur définition les épuise. A moins qu’ils ne deviennent Un Tel, c’est-à-dire leur buste. [...]

Le temps de la camaraderie est fini. Disparus en haut ou en bas, les copains sont perdus de vue. Après la trentaine les relations de sympathie laissent place aux relations sociales : de classe et de métier. Et la femme travaille patiemment à cette insertion. L’individu qui s’impose malgré tout de revoir ses anciens camarades a l’impression de remplir une sorte de rite, comme ceux qui s’accomplissent sur les tombes.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 101-102

[ liens sociaux ] [ persona ] [ réduction des possibles ] [ pessimisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

Je me demande à quel moment j'ai compris qu'il fallait faire beaucoup plus d'efforts qu'auparavant pour continuer à vivre. Simplement à vivre. Je m'étais toujours figuré, je ne sais pourquoi, que l'existence avait la forme d'une montagne. L'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte correspondaient à la montée. Ensuite, arrivé à quarante ou cinquante ans, la descente s'amorçait, une descente vertigineuse, bien entendu, vers la mort. Cette idée, assez commune je crois, est fausse. Je le découvre un peu plus précisément chaque jour. C'est par la descente qu'on commence, en roue libre, sans effort. On dispose de tout son temps pour contempler le paysage et se réjouir des parfums - c'est pourquoi les odeurs d'enfance sont si tenaces.
Ce n'est que plus tard que la véritable côte nous apparaît, et l'on met bien du temps à la reconnaître pour ce qu'elle est : une pénible ascension qui a la même issue que la folle pente sur laquelle on s'imaginait projeté à pleine vitesse.

Auteur: Desarthe Agnès

Info: Mangez-moi

[ effort ]

 

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vieillir

Dans l'enfance, le temps passe si lentement qu'il semble immobile. Vers l'âge adulte, le rythme s'accélère mais on ne s'en aperçoit pas encore car on est obsédé par le futur, ce gisement inépuisable. Et puis vient l'âge mûr et alors le temps file à toute allure, comme la corde d'un arc qu'on avait tendue à l'extrême depuis sa naissance, pour la retenir, et qui lâche brusquement. Le temps fonce alors si vite que les années durent des minutes. comme si Dieu avait appuyé sur la touche "avance rapide". Les enterrements s'enchaînent, les anniversaires aussi. Soudain les bébés des autres passent le baccalauréat, le permis de conduire, se marient ou meurent. Passé cinquante ans, l'accélération vers le tombeau donne le tournis. Le futur n'est plus une richesse infinie. On croise des copains de l'adolescence devenus chauves comme des sénateurs. Nous sommes ridés parce qu'il est tellement fatigant d'essayer de retenir le temps ; c'est comme empêcher les chutes du Niagara de couler avec les deux paumes écartées.

Auteur: Beigbeder Frédéric

Info: L'homme qui pleure de rire

[ augmentation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel