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baise

Je ne portais rien sous mon peignoir. Mon peignoir s’est ouvert et mon truc a jailli. Seigneur, j’suis dégueulasse, j’ai pensé. J’suis un porc. J’suis un acteur de cinéma. Le futur cinéma des familles. 2490 après J.-C. J’avais du mal à ne pas me moquer de moi, qui me baladais derrière ce rostre stupide. En fait, ce que je désirais, c’était du whisky. Un manoir dans les collines. Un bain de vapeur. Tout sauf ça. Nous étions tous les deux assis, verre en main. Je l’ai embrassée, fourrant ma langue pleine de nicotine jusqu’au fond de sa gorge. J’ai fait une pause pour reprendre mon souffle. J’ai ouvert son peignoir, et hop voilà ses seins. Pas de quoi se taper le cul par terre, pauvre cloche. Ma bouche est descendue et j’en ai chopé un. Il pendouillait, flasque comme un ballon à moitié gonflé. J’ai pris mon courage et l’objet à deux mains, puis j’ai suçoté le mamelon, tandis qu’elle prenait mon rostre dans sa dextre en creusant les reins. On est tombé en arrière sur le lit minable, avec nos peignoirs sur le dos, et je l’ai prise.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Au sud de nulle part" page 185

[ dégoût ] [ ennui ] [ répétition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autocritique

Demain je reprendrai à nouveau cet important poème

A propos de Ferguson [Mara], homme jaloux et trompé

Qui braille la vérité, la vérité, et ne peut en supporter la plus petite lueur. Ce poème m’ennuie, et j’espère qu’il ennuiera

Toute bonne âme qui le lira, étant en quelque sorte

Au plus proche de moi-même mais surtout à mes antipodes ;

Mais ayant ordonné à l’artillerie lourde de faire feu

Je dois pilonner jusqu’au bout.

          Ce soir, ma chère,

Oublions tout ça, ceci et la guerre,

Isolons-nous juste au-delà du temps,

Toi avec ton whisky irlandais, moi avec mon vin rouge,

Tandis que les étoiles passent au-dessus de l’océan qui ne dort jamais,

Et peu après minuit j’en cueillerai certaines pour t’en faire une couronne ; nous parlerons de l’amour et de la mort,

Thèmes solides comme le roc, vieux et profonds comme la mer,

N’admettant rien de plus opportun, rien de moins réel

Tandis que les étoiles passent au-dessus de l’océan qui ne connaît pas le temps,

Et quand elles s’évanouiront nous aurons agréablement passé la nuit.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022

[ littérature-réalité ] [ préoccupations essentielles ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

picoler

Adonner à la boisson (s') v. Biberonner, s'imbiber, se pincer, se noircir, lever le coude, se piquer la fraise, s'arroser la dalle en pente. Au niveau de l'individu, c'est une pratique qui est regardée avec une certaine désapprobation, mais les nations qui consomment de l'alcool restent à l'avant garde de la civilisation et du pouvoir. Quand ils se mesurent aux soiffards de Chrétiens, les sobres Mahométans tombent comme le foin devant la faux. En Inde, cent mille Anglais mangeurs de rosbif et buveurs de brandy-soda tiennent sous leur coupe deux cent cinquante millions de végétariens abstinents, qui sont pourtant de la même race aryenne. Avec quelle gracieuse aisance l'Américain amateur de Whisky n'a-t-il pas jeté hors de ses possessions le tempérant Espagnol ! Depuis le temps où les fous furieux ravagèrent toutes les côtes de l'Europe de l'ouest et s'enivrèrent dans chaque port conquis, c'est toujours la même histoire: en tous lieux, les nations où l'on boit à l'excès se distinguent par leur capacité à se battre assez bien et pas trop honnêtement. C'est pourquoi les estimables vieilles dames qui ont aboli les cantines de l'armée américaine peuvent à juste titre se vanter d'avoir très exactement renforcé la capacité militaire de la nation.

Auteur: Bierce Ambrose

Info:

[ poivrot ] [ alcool ]

 

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antisociale

Les remerciements attendus sont émis ; mais je souhaite également déplorer l’obsession de l’histoire contemporaine qui épingle ces poèmes sur le calendrier comme des papillons sur des cartons. La poésie n’est pas un monologue privé, mais je ne pense pas que ce soit non plus un discours public ; et en général c’est ce qu’il y a de pire pour être opportun. C’est pourquoi, pour le dernier poème de ce livre, j’ai mis en scène un pêcheur soûlard, qui vit en solitaire dans sa hutte sous une falaise, et n’a pas de radio, pas de journaux, pas d’amis intelligents, rien excepté les poissons et le whisky ; ermite bête de somme, son esprit devait être pareil à l’océan, intemporel. Mais il s’est également mis à babiller à propos des affaires publiques, et je l’ai stoppé net.

S’il est juste que la vision d’un homme soit exprimée, la poésie en souffre. La poésie devrait représenter la vision globale de l’esprit ; si une partie de l’esprit est tristement occupée, le pire est à craindre. Et il ne sert à rien de repousser l’échéance poétique en attendant que les tempêtes s’éloignent, car je pense qu’on n’en a vu que le commencement ; le calme à attendre est le calme de l’œil du cyclone.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, page 7

[ privée ] [ anti-mondaine ] [ contradiction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fils-père

La poésie est quelque chose qui vient tout naturellement aux Panofsky. Tenez, mon père, par exemple. Le détective inspecteur Izzy Panofsky a quitté en état de grâce cette vallée de larmes. Ça fait aujourd'hui trente-six ans qu'il est mort d'un arrêt du cœur sur une table de massage, dans le nord de Montréal, tout de suite après avoir éjaculé. On m'a appelé pour venir chercher son corps, et, quand je suis arrivé, j'ai été pris à part par une jeune Haïtienne, visiblement secouée. Ce n'était pas pour me dire qu'elles avaient été ses dernières paroles, mais pour m'annoncer qu'il n'avait pas eu le temps de signer sa facture de carte bleue avant d'expirer. En fils attentionné, j'ai réglé ce dernier élan de passion de mon père, sans oublier d'ajouter un généreux pourboire et de formuler toutes mes excuses à l'établissement pour le dérangement. Et, cet après-midi, anniversaire de la mort de mon père, je me suis rendu comme tous les ans en pèlerinage au cimetière de Chevra Kadisha, et, comme tous les ans, j'ai versé sur sa tombe une bouteille entière de whisky de seigle Crown Royal ; et, au lieu de déposer un caillou comme c'est l'usage, j'ai laissé en partant sur la dalle funéraire un sandwich seigle-pastrami et un gros cornichon.

Auteur: Richler Mordecai

Info: Survivre, etc..., pp. 292-293

[ épectase ] [ deuil ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

il y a dans mon coeur un oiseau bleu qui
veut sortir
mais je suis trop coriace pour lui,
je lui dis, reste là, je ne veux pas
qu’on te
voie.

il y a dans mon coeur un oiseau bleu qui
veut sortir
mais je verse du whisky dessus et inhale
une bouffée de cigarette
et les putes et les barmens
et les employés d’épicerie
ne savent pas
qu’il est
là.

il y a dans mon coeur un oiseau bleu qui
veut sortir
mais je suis trop coriace pour lui,
je lui dis,
tiens-toi tranquille, tu veux me fourrer dans le
pétrin ?
tu veux foutre en l’air mon
boulot ?
tu veux faire chuter les ventes de mes livres en
Europe ?

il y a dans mon coeur un oiseau bleu qui
veut sortir
mais je suis trop malin, je ne le laisse sortir
que de temps en temps la nuit
quand tout le monde dort
je lui dis, je sais que tu es là,
alors ne sois pas
triste.

puis je le remets,
mais il chante un peu
là-dedans, je ne le laisse pas tout à fait
mourir
et on dort ensemble comme
ça
liés par notre
pacte secret
et c’est suffisamment sympa
pour faire
pleurer un homme, mais
je ne pleure pas,
et vous ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Last Night of the Earth Poems 1992

[ égoïsme ]

 

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Etats-Unis

- T'aimes bien les ricains, hein, Roy ? (...)
- Ouais. J'avoue. Plaisir coupable.
- Pourquoi coupable ?
- On est en France. Ça fait mauvais effet d'aimer les Ricains. Sont venus dézinguer du Boche sur nos belles plages normandes vu qu'on a pas été foutus de le faire nous-mêmes, y nous ont collé du Coca en intraveineuse et fait bouffer du cinéma pop-corn alors que nous, "les Français", on coule des bronzes en lisant du Voltaire, alors on se sent supérieurs. Voltaire, j'sais pas, j'ai pas lu. Paraît qu'c'est un mec brillant. Perso, un coup d'oeil en coin de Brando, j'trouve ça plus tripant et j'ai pas envie de m'excuser. Ça déplaît aux bouffeurs de camembert ? Ben, qu'ils restent dans leur village de Gaulois à s'enculer entre cousins. Moi, quand j'écoute Sam Cooke dans mon Chesterfield en buvant mon whisky, j'me sens dans un vieux film en noir et blanc et ça m'plaît. J'suis loin du snobisme parisien puant. D'toute façon, j'habite à Belleville. Ça sent plus la pho que le bœuf bourguignon alors venez pas me parler du drapeau français et laissez-moi prendre mon pied sur ma musique ricaine et si j'ai envie de m'appeler Roy, ça m'regarde, j'vous fais pas chier parce que vous vous coltinez des noms de merde comme Marcel ou Robert sur votre carte du FN...

Auteur: Philippon Benoît

Info: Cabossé

[ éloge ] [ ouverture ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

légistes américains

Pendant ces matinées d'oisiveté - elles étaient nombreuses -, Callahan savourait sa liberté. Il avait terminé ses études de droit depuis vingt ans et la plupart de ses anciens condisciples étaient astreints à des semaines de soixante-dix heures et à la pression continuelle des cabinets-usines juridiques.

Il n'avait tenu que deux ans dans le privé. Recruté dès qu'il avait eu son diplôme en poche par un énorme cabinet de Washington composé de deux cents juristes, il s'était retrouvé dans un réduit aménagé en bureau, où il avait passé les six premiers mois à rédiger des requêtes.

Puis on lui avait imposé un travail à la chaîne consistant à répondre douze heures par jour à des interrogatoires sur les dispositifs intra-utérins et à en facturer seize. On lui avait dit que, s'il parvenait à accomplir en dix ans le travail des vingt prochaines années, il pourrait être promu associé à l'âge de trente-cinq ans.

Comme il avait envie de vivre au-delà de cinquante ans, Callahan avait renoncé à ce travail de forçât du secleur privé. Après une maîtrise en droit, il était entré dans l’enseignement. Il se levait tard, travaillait cinq heures par jour, écrivait de loin en loin un article et profitait de la vie. Sans charges de famille, son salaire annuel de soixante-dix mille dollars suffisait amplement pour payer son duplex, sa Porsche et tout l'alcool dont il avait besoin.

Si la mort devait le prendre jeune, ce serait à cause du whisky, non du travail.

Auteur: Grisham John

Info: L'affaire Pélican

[ forçats judiciaires ] [ procéduriers professionnels ]

 

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monade anthropique

Pour ceux qui vivent à l'intérieur de ses limites, les lumières de la ville sont le seul luminaire du vaste ciel. Les réverbères des rues éclipsent les étoiles, et l'éclat des réclames de whisky réduit même le clair de lune à une inconséquence presque invisible.

Ce phénomène est symbolique ; c'est une parabole en action. Mentalement et physiquement, l’homme est ainsi l’habitant, pendant la majeure partie de sa vie, d’un univers purement humain, et en quelque sorte "fabriqué-maison", creusé par lui-même dans le cosmos immense et non humain qui l’entoure, et sans lequel ni cet univers, ni lui-même ne pourraient exister. À l’intérieur de cette catacombe privée, nous édifions pour nous-mêmes un petit monde à nous, construit avec un assortiment étrange de matériaux – des intérêts et des "idéals", des mots et des technologies, des désirs et des rêveries en plein jour, des produits ouvrés et des institutions, des dieux et des démons imaginaires. Là, parmi les projections agrandies de notre personnalité, nous exécutons nos bouffonneries curieuses et perpétrons nos crimes et nos démences, nous pensons les pensées et ressentons les émotions appropriées à notre milieu fabriqué par l’homme, nous chérissons nos folles ambitions qui seules donnent une signification à une maison de fous. Mais pendant tout ce temps, en dépit des bruits de la radio et des tubes à néon, la nuit et les étoiles sont là - juste au-delà du dernier arrêt des autobus, juste au-dessus du dais de fumée illuminée. C’est là un fait que les habitants de la catacombe humaine trouvent trop facile, hélas, d’oublier ; mais, qu’ils oublient ou se souviennent, cela demeure toujours un fait. La nuit et les étoiles sont toujours là.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Les portes de la perception

[ épiphénomène ]

 

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pendaison

Et il se retourna et s’en alla.

          Descendant les collines il vit très clairement

Deux images dans son esprit : celle de la mort de Fawn

Avec la gorge tranchée, l’autre de lui-même qui s’était pendu,

Et il devait choisir. D’une nature honnête,

Il choisit la seconde et se pendit avec une bride en crins

Sous une poutre de la grange.

          Il n’aura plus jamais à

Brailler à la recherche de la vérité, la vérité, bien qu’elle fût

venimeuse,

Ni à sentir deux mille ans d’instruction s’affaisser sous ses pieds

Comme un plancher pourri. Il ne sentira plus le vent,

Ni le goût de la pluie, ni ne verrait à nouveau la beauté suprême de l’année, cette tempête venant du sud-est

La semaine de Noël ou du Nouvel An, quand le vent s’acharne contre le toit comme un homme vertueux

Tire son épouse infidèle par les cheveux

Du lit jusqu’à la porte, et quand sous les rugissements du ciel bleu-noir l’océan

Noir enflamme tout de son écume blanche,

Et que pas un oiseau ne vole. Ferguson ne verra pas

Ces deux goélands voler au-dessus du feu d’une soirée d’avril

Sur le genou de la montagne. L’herbe fraîche et maculée de sang,

Les veaux hurlent, les hommes sont épuisés et brutaux, le whisky est bu,

Et dans le crépuscule bleuâtre deux goélands aux ailes arquées en faux

Dérivent au-dessus de la beauté rougeoyante du feu,

Raillant, et étirant leur cou : puis quelqu’un lève les yeux

Et se fend d’une étrange pensée. Ce ne sera pas Ferguson.


Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 54-55

[ suicide ] [ mélancolie ]

 

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