Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!.....
Lire la suite >>
Nuage de corrélats
: pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 95147
Temps de recherche: 0.1014s
musicien-sur-musicien
Que ce soit dans la conversation coureuse ou dans cette fausse noblesse de la dispute qui, bavardage des pesants, est d’autant plus navrante qu’elle s’imagine inspirante, que ce soit également dans les officines qui présentent " savantes ", dès là que le nom de Glenn Gould est livré à l’horizon mandibulaire ou à la probabilité de tomber dans l’oreille du semi-prote, la passion de maint mythe s’alimente. Nul ne parle du musicien que pour en dire deux badigoinceries nouvellistiques récoltés au coin d’un dépotoir doxique ; le décor gouldien passionne le neutrino contemporain. Et le décor est d’autant mieux planté par les paresses computatrices qu’il n’y a précisément aucun décor : à trente-deux ans Gould y renonce et s’enfonce en un musical érémitisme dont il revendique la nouveauté.
Aux époques de sommation, plus les génies font taire le tout-tracé des voies, plus ils fascinent, et ce qu’articule l’ignorant en parlant de Gould comme s’il y connaissait quelque chose, est un élément auquel lui-même, tout ignorant qu’il soit, est particulièrement et symboliquement attaché, comme lorsqu’il se saisit de Rimbaud ou de Mozart : il y place l’un de ses phantasmes. L’idéal du moi que se cherche chez Gould l’outre-moderne neutron est celui de l’indépendance pleine dont effraie constamment l’altérité de singularité, la force sise en celui qui a tout et renonce à tout. Le petit monde qui s’intéresse encore à l’art est si servile, et pourtant si certain de pouvoir à tout instant avoir le courage d’entrer en désintoxication, que la figure de Gould apparaît à chacun non seulement comme sienne, mais, esthétiquement, d’une radicalité qui est potentiellement soi. Aussi toutes les Bovary ne cessent-elles de clamer, psychoses : " le grand Glenn Gould, c’est moi ! ".
*
La puissance émanée par la figure de Glenn Gould est d’autant plus mystérieuse qu’elle n’a fait pour le moment aucun disciple et que sa doctrine disparaît à mesure que du vulgaire se trouve flattée l’imagination préproduite. Avant toute considération musicale touchant à tel aspect du génie gouldien, il ne faut pas porter pudeur de remonter à la source, qui est ici la pensée même d’un artiste. Si cette pensée provoque les deux modernes symptômes de l’absence de descendance et de l’admiration protéiforme, il apparaît ainsi combien grande doit être son inactualité. Qu’en est-il lorsque l’heure de la recevoir semble impossible mais de la louer déferle à mesure qu’on entend l’ignorer pour ne retenir qu’une pantomime ?
Infiniment nuancé, dansant sur une ligne de crête, usant de la technologie pour la retourner contre elle-même, créant un domaine de protection pour que l’âme puisse vivre en solitude au domaine de l’âme et l’artiste en solitude dans une demeure d’artiste, Glenn Gould, rigodant avec Pandore, touche aux éléments où notre ère prend plaisir à succomber et demande à l’individu de marcher sur les eaux.
Résistant à toute implication dans le monde, il en devient le maître sans s’en soucier et en empruntant quelques moyens du monde pour en ridiculiser les prestiges. Là où les artistes avancent vers l’esclavage à mesure qu’ils font carrière, lui se retire de toute carrière, il prend sa retraite à l’âge où d’autres commencent à réussir de vendre leur âme, il refuse d’être donné en spectacle, il entre en soi, il rentre chez soi pour définir les modalités d’exercice de l’art et les fondre avec ce que fut depuis toujours l’absence de compromission de l’érémitisme attaché à la création individuelle.
*
La personnalité du génie creuse la conscience de son propre domaine d’indépendance en établissant autour de sa solitude une cohérence dont l’acte créateur sera la juste conséquence. A ce titre, Gould était connu comme pianiste, mais le génie du pianiste naissait de la richesse d’une personne qui se définissait tout autrement et menait une vie qui n’est certes pas habituellement celle des pianistes : penseur, et notamment penseur du phénomène musical, il se disait d’abord compositeur, écrivain, sociologue, théoricien, moraliste, et ne rechignait nullement lorsque, même pour le moquer, on le peignait en prophète de nouveaux " modes de communication ".
Ce dernier aspect est capital, que Gould présente comme indissociable de son caractère de moraliste : lorsqu’il abandonne la scène qu’il n’hésite pas à qualifier de toutes les métaphores antiques mélangeant sang, sable et cirque, ce n’est nullement pour chômer mais pour justement œuvrer loin du vacarme de ces sociétés temporaines qui confondent la noblesse du travail et le suant papillonnement de l’activité. L’artiste entend se donner les moyens intellectuels et moraux de travailler en toute vérité à l’épanouissement de sa propre spiritualité musicale.
N’étant plus proie quelconque des organisateurs de festivals et de concerts, refusant ainsi une machinerie dont les modalités sont liées à l’exigence de représentation bourgeoise et consommante, marginalisant une logistique qu’il juge infructueuse et aussi réactionnaire que la modernité, tournant le dos à un système dans lequel la disponibilité de l’interprète est inversement proportionnelle à la qualité de son art, dissociant le rythme de la vie musicale et cette vitesse qui interdit à l’artiste la pensée en général et l’approfondissement d’une partition en particulier, Glenn Gould fait savoir son mépris et inflige une leçon suprême à tout un monde celui-là même qui plus que jamais aujourd’hui follement débridé rémane. Le geste de Gould n’est pas une pirouette, il est un acte, et cet acte n’est pas une provocation mais une véritable parole ; à ce titre les postillons des réactionnaires, en cette année 1964 où le génie d’un jeune homme refuse l’estrade, ne manquent pas de pleuvoir qui désirent domestiquer l’artiste par le système de la représentation scénique – de même qu’à la fin du XVIIIème siècle l’on ligotait encore le compositeur à la musique de salon par une méthode qui ne produisait plus de fruits.
Le but de Glenn Gould : la sagesse, la pensée – et pour cela, la solitude. " La solitude, il est en votre pouvoir de l’acquérir et de votre devoir de la cultiver, car la contemplation est une grâce dont on doit pouvoir jouir à bon escient ". La sagesse et la pensée ne conduisent pas Gould à une éthique ni à une érudition, mais à un savoir contemplatif mû par un Absolu.
La question à laquelle nul n’a encore répondu : comment la pensée de Gould est-elle parvenue à hypnotiser Pandore ? Autrement dit : comment Gould, qui saisit le danger de l’ère marchande et celui de la marchandisation de l’artiste ainsi qu’image d’échange, parvient-il à dépasser non seulement cette marchandisation, mais à rendre magnifiquement fructueux ce dépassement grâce à un usage surmaîtrisé de la technologie contre la machine ?
Auteur:
Caron Maxence
Années: 1976
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, philosophe, poète, musicologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
idiosyncrasie mystique
]
[
homme-machine
]
[
philosophie
]
[
isolement volontaire
]
écrivain-sur-écrivain
" Des artistes ! " Notre monde décadent est aujourd’hui terminé, il finit sa course dans le silence ou dans la fureur, qu’importe puisque son lendemain appartient au mystère dont l’univers émane et que Céline ne pense malheureusement pas assez. Céline a su cependant désigner l’imposture de cette sauvagerie décivilisatrice et montrer, dans le style, la musique comme une figure du lieu où s’exprime I’Essentiel qu’il n’a pas pensé mais dont il a contribué à désigner l’âme comme domaine d’attente, en affirmant comme source de son travail : " Hors la musique tout croule et rampe. "
" Pour que dans le cerveau d’un couillon la pensée fasse un tour, il faut qu’il lui arrive beaucoup de choses et des biens cruelles ", disait le jeune et génial auteur du Voyage ... C’est la raison pour laquelle rien n’a encore changé autour de nous, car les nombreux prodromes d’Apocalypse, dont Céline s’est voulu l’un des peintres et s’est douloureusement constaté le seul, n’ont encore remué les entrailles de personne. Ce pourquoi d’aucuns coeurs chrétiens trop souvente fois anesthésiés par un béant optimisme qu’ils confondent à tort avec l’espérance théologale, ont à prendre dans la spiritualité d’un homme qui ne partageait pas leur foi mais voyait à livre ouvert ce qu’elle devrait leur révéler : la fin de certains temps.
Auteur:
Caron Maxence
Années: 1976
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, philosophe, poète, musicologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L’Infini N° 121, Hiver 2012, L'Infini, 3 / CELINE
[
éloge
]
[
visionnaire
]
islam
Un tel assemblage de postulats téléologiques et de croyances populaires tient de l’éclectisme doctrinal. Ibn Tûmart intègre la synthèse théologale néo-asharite, dont il a eu vent à Bagdad en fréquentant un milieu dont la spiritualité a été façonnée par Ghazâli. Là il découvrit la religion du cœur et l’inanité de parvenir au salut de son âme par une gymnastique de l’étude desséchante. Mais, en sens inverse, il considère que l’école de Médine fondée par Mâlik est, des quatre maddhab, la plus proche du donné coranique. Aussi préservera-t-il l’armature des jurisconsultes préexistante, après l’avoir mise au pas. Des mu’tazilites, il conserve l’exigence de croire raisonnablement, faisant ainsi contrepoids au dernier Ghazâli. Dieu, sensible au cœur, est également accessible par la raison. Ibn Tûmart filtre dans le fond de kharidjisme, qui habite encore de manière diffuse les croyances, la revendication de fraternité égalitaire, un trait constitutif de la berbérité. Au shi’isme zâhirite, il emprunte la doctrine de l’imam impeccable et lui aussi prétend succéder à Adam, Noé, Abraham, Jésus et les califes bien dirigés, dont Alî fut le dernier. Ne se rattache-t-il pas, lui, un Masmûdi de souche, à ce dernier, par une généalogie forgée de toutes pièces ? Enfin, il entretient des affinités avec le zâhiri Ibn Hazm, qui énonce une profession de foi (‘aqîda) minimaliste au nom de l’esprit critique n’interdisant pas à l’aspiration mystique de se frayer la voie latéralement. Ajoutons qu’il baigne dans un climat soufî lorsqu’il recommande à ses affidés :" Ne soyez pas séduits par ce bas monde, car il est vain […]. Il ressemble aux songes d’un enfant. Ne vous reposez pas sur lui, car il est la source de tout malheur et l’origine de toute faute. "
Auteur:
Rivet Daniel
Années: 1942 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: historien spécialiste du Maghreb à l’époque coloniale
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Histoire du Maroc, chapitre 3
[
spiritualité
]
interrogations
La politique et la théologie sont les deux seules grandes questions.
Auteur:
Gladstone William Ewart
Années: 1809 - 1898
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: homme politique, figure dominante de l'Angleterre au XIXe siècle
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Lettre à Lord Rosebery
[
pouvoir
]
[
spiritualité
]
humour
Corée du Sud : le suicide d'un robot fonctionnaire chamboule le pays
Les habitants du pays s'interrogent sur le suicide d'un robot fonctionnaire à Gumi. La municipalité de la ville a décidé d'ouvrir une enquête.
La ville de Gumi a décidé d'ouvrir une enquête après le suicide d'un robot qui travaillait pour la mairie.
"Il était l'un des nôtres". En Corée du Sud, le suicide d'un robot fonctionnaire fait l'objet de nombreuses interrogations. Il semble s'être jeté d'un escalier le jeudi 20 juin en fin d'après-midi. L'androïde travaillait depuis près d'un an, de 9h à 18h, à la mairie de Gumi.
Il aidait les employés municipaux à envoyer des documents administratifs et distribuait également le courrier. Il possédait même sa propre carte d'agent de la fonction publique. Mais ce jeudi 20 juin, le robot avait un comportement bizarre. Il tournait sur lui-même en haut d'un escalier. Et puis, il s'est laissé tomber.
Le bloc métallique s'est fracassé une dizaine de marches plus bas. Il a été retrouvé inerte par des témoins, interrogés par des enquêteurs. La municipalité a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette histoire. Des pièces du robot ont été envoyées chez son constructeur californien pour des analyses.
La presse locale s'est emparée du sujet. "Le travail était-il trop dur pour lui ?", ont titré plusieurs journaux coréens. La mairie de Gumi, qui dépensait environ 1.300 euros par mois pour ce robot, n'a pas prévu de le remplacer pour le moment.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
https://www.rtl.fr/, Vincent Serrano, 28/06/2024
[
autodestruction
]
[
homme-machine
]
fin d'été
La mer fraîchit, la bise est vive,
Le vent blanchit les oliviers,
Le moment est venu de cueillir mes olives,
Et de porter mon huile aux moulins de Janvier.
Tous les feux de Haute-Provence
S'éteignent un à un au flanc du Lubéron,
Et les vents de la neige ont, près de Sisteron,
Glacé les eaux de la Durance.
Ainsi l'huile, le vin, le maïs et le blé
Disparaîtront bientôt des celliers et des granges
Et l'hiver détruira l'enclos où je voulais
Planter des orangers pour manger des oranges.
Auteur:
Bosco Henri
Années: 1888 - 1976
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'huile des moulins de janvier, Extrait du recueil "Le roseau et la source"
[
poème
]
résolution
Il arrive que les grandes décisions ne se prennent pas, mais se forment d'elles-mêmes.
Auteur:
Bosco Henri
Années: 1888 - 1976
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Malicroix
[
évidence
]
[
instanciée
]
aurore
Quand j’ouvris les yeux l’aube se levait. D’abord je vis le ciel. Je ne vis que le ciel. Il était gris et mauve, et seul, sur un fil de nuage, très haut, un peu de rose apparaissait. Le vent tissait, plus haut encore, d’autres fils à travers un treillis léger de vapeurs ; et, du côté de l’aube, une buée d’or pâle se levait lentement de la rivière. Un oiseau lança un appel, peut-être était-ce une bouscarle. Son cri hardi et coléreux éveilla le coassement discret d’une grenouille. Puis un vol de plumes mouillées froissa les touffes de roseaux et tout autour de notre barque le murmure confus des bêtes d’eau, encore invisibles, monta : tous les bruits, tous les soupirs, des mouvements furtifs, un clapotis, des gouttelettes, ce plongeon d’un rat effaré, là-bas cet oiseau vif qui s’éclabousse, le choc d’un éboulis, le glissement d’une sarcelle qui se faufile entre les joncs, un rauque appel, la rousserole, tout à coup, le sifflet du loriot, et déjà, sous un saule du rivage, le roucoulement de la tourterelle… J’écoutais.
Auteur:
Bosco Henri
Années: 1888 - 1976
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'enfant et la rivière
[
nature
]
[
réveil
]
ouvertures
C'est devenu un lieu commun de parler "du monde" comme s'il y n'en avait qu'un, dans lequel, pour ainsi dire, nous existons et nous mouvons. Mais bien des philosophes et beaucoup de scientifiques croient qu'il y a beaucoup de choses qui méritent d'être appelés "monde". Certains croient dans l'existence d'univers parallèles qui, pris ensemble, constitueraient un multivers. D'autres que, même à l'intérieur de notre univers il y a, à tout moment, beaucoup de voies selon lesquelles le futur pourrait se dérouler, aucune de ces voies n'étant moins réelle que les autres. Quelques uns croient en l'existence d'états de choses qui décrivent ce que notre univers ( ou multivers ) aurait pu être. Toutes ces choses ont été appelées "mondes", et, de plus, les métaphysiciens voient certaines de ces entités comme étant des mondes (seulement) possibles.
Auteur:
Rea Michael
Années: 1968 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe analytique, universitaire, spécialiste de métaphysique, de philosophie de la religion, de l' épistémologie et de l'éthique appliquée
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Metaphysics, p 53
[
Gaïa
]
[
plurivers
]
[
idiosyncrasies intégrées
]
[
imaginaires
]
[
potentialités
]
[
science-fiction
]