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beaux-arts

Ces deux développements mettent en lumière ce qui est peut-être la différence la plus fondamentale entre la Renaissance et toutes les périodes antérieures de l'art. Nous avons vu à plusieurs reprises qu'il existait des circonstances qui pouvaient obliger l'artiste à faire une distinction entre les proportions " techniques " et les proportions " objectives " : l'influence du mouvement organique, l'influence du raccourcissement de la perspective et la prise en compte de l'impression visuelle de l'observateur. Ces trois facteurs de variation ont un point commun : ils présupposent tous la reconnaissance artistique de la subjectivité. Le mouvement organique introduit dans le calcul de la composition artistique la volonté subjective et les émotions subjectives de la chose représentée ; le raccourcissement, l'expérience visuelle subjective de l'artiste ; et ces ajustements " eurythmiques " qui altèrent ce qui est juste en faveur de ce qui semble juste, l'expérience visuelle subjective d'un spectateur potentiel. Et c'est la Renaissance qui, pour la première fois, non seulement affirme mais légitime et rationalise formellement ces trois formes de subjectivité.

Auteur: Panofsky Erwin

Info: Le sens dans les arts visuels

[ historique ] [ partialité ]

 

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corps-esprit

Mais à quoi servent les humanités en tant que telles ? Il est admis qu'elles ne sont pas pratiques et qu'elles se préoccupent du passé. Pourquoi, pourrait-on demander, devrions-nous nous engager dans des investigations impraticables, et pourquoi devrions-nous nous intéresser au passé ? La réponse à la première question est : parce que nous nous intéressons à la réalité. Les humanités, les sciences naturelles, ainsi que les mathématiques et la philosophie, ont toutes une perspective impraticable, ce que les anciens appelaient vita contemplativa par opposition à vita activa. Mais est-ce que la vie contemplative est moins réelle, ou pour être plus précis, est-elle moins importante pour ce que nous appelons réalité que la vie active ?L'homme qui échange un billet de un dollar contre vingt-cinq pommes accomplit un acte de foi et se soumet à une doctrine théorique, tout comme l'homme médiéval qui payait pour une indulgence. L'homme qui est renversé par une automobile est renversé par les mathématiques, la physique et la chimie. Car celui qui mène une vie contemplative ne peut pas empêcher la vie active d'influencer sa pensée, tout comme il ne peut pas empêcher la vie active d'influencer la sienne. Les théories philosophiques et psychologiques, les doctrines historiques et toutes sortes de spéculations et de découvertes ont changé, et continuent de changer, la vie de millions de personnes. Même celui qui transmet simplement des connaissances ou de l'apprentissage participe, à sa manière modeste, au processus de façonnement de la réalité - un fait dont les ennemis de l'humanisme sont peut-être plus conscients que ses amis. Il est impossible de concevoir notre monde en termes d'action seule. Seulement en Dieu il y a une "Coincidence de l'Acte et de la Pensée" comme le disaient les scolastiques. Notre réalité ne peut être comprise que comme une interpénétration de ces deux éléments.

Auteur: Panofsky Erwin

Info: Meaning in the Visual Arts

[ codages virtualisants ] [ anthropocentrisme ]

 

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cure analytique

Nous avons déjà assez sérieusement serré la topologie de ce que le sujet, nous le savons, doit trouver dans l’analyse à la place de ce qu’il cherche. Car nous le savons : s’il part à la recherche de ce qu’il a et qu’il ne connaît pas, ce qu’il va trouver c’est ce dont il manque.

C’est bien parce que nous avons articulé, posé cela, dans notre cheminement précédent que nous pouvons oser poser la question que j’ai formulée d’abord, comme étant celle où s’articule la possibilité de surgissement du transfert. Nous savons donc bien que c’est comme ce dont il manque que s’articule ce qu’il trouve dans l’analyse, à savoir son désir, et le désir n’étant donc pas un bien en aucun sens du terme, ni - tout à fait précisément - dans le sens d’une κτήσις [ktèsis] "trésor", ce quelque chose qu’à quelque titre que ce soit, il aurait.

C’est dans ce temps, dans cette éclosion de l’amour de transfert, ce temps défini au double sens : chronologique et topologique, que doit se lire cette inversion, si l’on peut dire, de la position qui de la recherche d’un bien fait à proprement parler la réalisation du désir. Vous entendez bien que ce discours suppose que "réalisation du désir" n’est justement pas "possession d’un objet", il s’agit d’émergence à la réalité du désir comme tel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1960

[ déroulement ] [ finalité ] [ processus ]

 

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philosophie antique

[…] PLATON essentiellement nous cache ce qu’il pense tout autant qu’il nous le révèle, et […] c’est à la mesure de la capacité de chacun, c’est-à-dire jusqu’à une certaine limite, très certainement "pas dépassable", que nous pouvons l’entrevoir.

Il ne faudra donc pas m’en vouloir si je ne vous donne pas le dernier mot de PLATON, parce que PLATON est bien décidé, ce dernier mot, à ne pas nous le dire. Il est très important, au moment où peut-être tout ce que je vous raconte de PLATON vous fera ouvrir le Phédon par exemple, que vous ayez l’idée que peut-être l’objet de Phédon n’est-il pas tout à fait de démontrer, malgré l’apparence, l’immortalité de l’âme. Je dirai même que sa fin est très évidemment contraire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 7 décembre 1960

[ clé de lecture ] [ explication ] [ herméneutique ]

 

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sécularisation

Une société tout entière peut perdre complètement l’esprit de foi, le sens du surnaturel, et le remplacer par un esprit d’incrédulité. Il est bien clair que depuis deux ou trois siècles, c’est précisément ce qui se produit dans l’Occident chrétien. […] Comme tout sens, le sens du surnaturel, l’intuition originelle de la foi, est conscience d’une réalité. […] Par lui, l’humanité "sait", dans la substance même de son être, que tout ce dont parle la Révélation est possible, bien qu’en dehors de notre expérience ordinaire. Sans lui, tout le discours religieux tombe d’un seul coup du côté de l’absurde et de l’invraisemblable. Or toutes les entreprises intellectuelles de l’Occident moderne tendent à suggérer à la conscience humaine qu’il n’y a pas d’ "autre" réalité, et qu’il ne peut pas y en avoir d’autre. C’est pourquoi, lorsque la conscience chrétienne succombe à ces suggestions, elle produit l’hérésie que le pape saint Pie X a très exactement appelée : le modernisme. […] la démarche constitutive de cette hérésie, c’est d’adopter en tout le point de vue du monde moderne, lequel est entièrement défini par sa négation de la réalité surnaturelle. Nous avons montré que cette négation consiste dans la fermeture de l’œil du cœur, racine ontologique de l’acte de foi, condition ultime et première, dans l’ordre humain, de sa possibilité. Il en résulte que ce troisième type d’hérésie ne sera pas une hérésie comme les autres. Attaquant l’acte de foi à sa racine, l’hérésie moderniste produit la condition générale de toute hérésie. Ce n’est pas une hérésie déterminée, une hérésie de la foi objective ou subjective, c’est une hérésie portant sur la condition même de possibilité de toute foi, sur la signification première de toute foi (objective ou subjective), et non point hérésie religieuse, mais hérésie ontologique et même métaphysique […].

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 73-74

[ naturel-surnaturel ] [ actualisation impossible ]

 

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théologie chrétienne

Ainsi l’intelligence est-elle aidée dans l’acte par lequel elle saisit les vérités révélées, et la volonté est-elle aidée dans l’acte par lequel elle désire que l’intelligence s’y applique. C’est pourquoi on donne à cette aide divine le nom de grâce actuelle. C’est un secours momentané qui accompagne l’intelligence et la volonté chaque fois qu’elles accomplissent véritablement un acte de foi. […]

Mais cette grâce actuelle est en dépendance d’une autre grâce qui concerne non plus les puissances de l’âme, mais le sujet ontologique de ces puissances, l’être personnel. On l’appelle grâce habituelle, à cause du caractère permanent qu’elle imprime dans l’essence de l’âme. Un habitus, en effet, désigne une disposition ou une capacité permanente. […] Mais l’habitus que la grâce première de la foi nous confère ne concerne pas d’abord l’agir chrétien ; cet habitus est infusé directement dans notre être même. Aussi lui donne-t-on le nom d’habitus entitatif, puisqu’il concerne une entité : l’essence de l’âme, la personne immortelle. Cela signifie que la grâce habituelle produit dans notre être un changement réel, changement par lequel notre être même est ouvert à la conscience des réalités surnaturelles.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 66-67

[ notions ] [ définitions ]

 
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compression hydrostatique

Les délicates méduses des grands fonds résistent à  d'écrasantes pressions

Les cténophores sont des créatures transparentes et gélatineuses qui vivent dans les profondeurs marines et qui résistent à des pressions d'eau écrasantes. Pourtant, sur la terre ferme, ces gélatines fondent et se dissolvent rapidement. Les chercheurs ont collecté des cténophores à différentes profondeurs dans le monde entier. Ils ont analysé les différents tissus corporels de ces créatures et ont constaté que plus un cténophore vivait en profondeur, plus son taux d'EPP, abréviation de plasménylphosphatidyléthanolamine, un type de phospholipide en forme de cône, ou molécule grasse, que l'on trouve dans les membranes cellulaires, était élevé.

Comment cela fonctionne ? À haute pression, les molécules grasses sont typiquement " écrasées ", passant de la forme conique à la forme cylindrique. Les combinaisons de lipides en forme de cône et de cylindre équilibrent la stabilité et la flexibilité d'une membrane cellulaire et permettent à la cellule de rester opérationnelle. Les molécules grasses de l'EPI présentant des formes coniques exagérées restent ainsi en forme de cône même à des pressions écrasantes, préservant ainsi les fonctions cellulaires. 

Comme les EPI font également partie du système nerveux humain et des maladies telles que la maladie d'Alzheimer s'accompagnent d'une perte de cette molécule, il se pourrait, selon Itay Budin, biophysicien à l'université de Californie à San Diego, coauteur de l'étude, apprendre à manipuler les niveaux d'EPI pourrait permettre de mettre au point de nouveaux traitements pour les maladies du cerveau.

Auteur: Internet

Info: Today in science, 7 sept 2024

[ plasticité ] [ densification ]

 

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protestantisme

Essentiellement, la thèse luthérienne est née d’une angoisse incoercible, celle de la damnation. Le moine Luther au cours de crises assurément épouvantables et d’une indicible horreur, éprouve le sentiment qu’aucune œuvre, si méritoire soit-elle en elle-même, ne peut apaiser la justice de Dieu : ni jeûnes, ni mortifications, ni actions charitables, ni messes, ni prières, n’ont la moindre valeur au prix de son péché omniprésent. […] Pour échapper à cette obsession, il élabore un "montage psychique" qui lui permet de neutraliser sa peur panique de l’enfer, sans abolir pour autant le mépris haineux et violent de sa propre nature, lequel est en effet constitutif de son être. Ce montage, plus ou moins conscient, se cristallise subitement (en 1518 ?) au cours d’une lecture d’un passage de l’Epître aux Romains (1, 17), cent fois médité, et dont le sens commence subitement à lui apparaître : "la justice de Dieu est révélée dans l’Evangile, comme il est écrit : Le juste vivra par la foi". Cette Justice, comprend-il soudain, n’est pas la justice-acte (rendre la justice, juger), mais la justice-état (être juste). […] La justice-état (ou justice passive) est celle du Christ, est le Christ lui-même, au dire de saint Paul. Comment nous est-elle conférée ? Par pénétration intérieure ? Mais alors, c’est moi qui serais juste ! Or cela est impossible puisque je suis péché. Non, elle nous est imputée de l’extérieur : la rédemption du Christ en laquelle nous sommes justifiés, nous laisse subsister comme pécheurs invétérés, tant que nous vivrons ; simplement, elle nous recouvre comme un manteau et nous sauve de la damnation, en obtenant, non que nous ne péchions plus, mais que nos péchés ne nous soient plus imputés à crime. C’est pourquoi il est normal que les œuvres ne servent de rien. Affirmer un instant qu’une œuvre humaine puisse avoir valeur de coopération rédemptrice, et surtout l’œuvre prétendument sacrificielle de la messe, équivaut à nier la crucifixion : c’est un abominable blasphème, c’est manquer de foi en Jésus-Christ seul. Tel est le premier point.

Maintenant je sais que l’invincible ignominie de ma nature n’est pas la preuve de ma damnation, puisque le Christ nous sauve "malgré nous" de l’extérieur. Encore faut-il, pour guérir l’obsession de l’Enfer, que j’applique cette certitude à moi-même. Comment savoir que moi, je suis sauvé ? Quel signe infaillible peut me l’attester ? Saint Paul nous le dit : c’est la foi. […] Le fait de la foi, en moi, est la preuve que Jésus-Christ m’a bien sauvé, moi. Mais avoir la foi, c’est croire précisément que seul Jésus-Christ me sauve, et donc rejeter avec horreur toute foi dans les œuvres, sinon je ne crois pas en Jésus-Christ mais en moi. Ainsi la justification forensique (extérieure) et la foi-signe de justification se rejoignent et se conditionnent réciproquement. Tel est le deuxième point.

Que seul le Christ nous sauve, l’Eglise l’a toujours su et enseigné ; mais que saint Paul expose clairement la justification forensique et la foi-signe est tout simplement insoutenable. […] L’idée que la nature humaine, dans sa substance propre, reste radicalement extérieure à la grâce de la rédemption, en sorte que nous sommes à la fois pécheurs et justes […] est purement luthérienne. […]

[Conséquences théologiques de la thèse luthérienne] Fondamentalement, et quelle que soit la bonté de ses intentions, cette thèse repose sur l’incompatibilité radicale de la nature et de la grâce, ou plutôt sur l’opposition irréductible et l’exclusion réciproque de l’ordre naturel et de l’ordre surnaturel, que la grâce vient précisément accorder l’un à l’autre, puisque cette grâce découle toujours de l’unique Hypostase du Christ en laquelle la divinité s’est unie à l’humanité. Ici, au contraire, la surnature ne peut opérer qu’en détruisant la nature, et il nous est extrêmement difficile de considérer une pareille thèse autrement que comme "dia-bolique", dans la mesure où elle fait œuvre de division (dia-ballein). C’est dans le cœur de chaque chrétien qu’elle introduit une séparation infranchissable entre ce qui relève de la créature et ce qui relève de l’acte rédempteur. Elle ferme la nature sur elle-même, la vouant au péché, et du même coup referme la porte du Ciel que le Christ nous avait ouverte. Par décret luthérien, il est interdit à la grâce divine de prendre racine dans la terre humaine. Voici dès lors notre monde déserté du sacré. […] le symbolique est chassé de notre existence chrétienne, au nom même de l’honneur de Dieu. Aucune forme terrestre, aucune œuvre humaine, aucun acte, ne sont porteurs de la grâce du Christ, d’un Christ jaloux et avare qui ne confie plus la force de son amour rédempteur à la faiblesse mais aussi à la dignité de sa noble créature, et, par l’intermédiaire de l’homme consécrateur, aux choses mêmes. Ce qui disparaît ainsi, c’est "l’immanence de grâce" du Christ rédempteur dans sa création, c’est-à-dire l’ordre sacramentel et rituel, l’ordre ecclésial, le Corps mystique, toute cette sacralisation du cosmos terrestre et humain, qui est l’incarnation prolongée, répandue et communiquée, l’image et les prémices des "nouveaux Cieux et de la nouvelle Terre".

On dirait sans doute que cette profanisation radicale de l’ordre naturel est corrélative d’une intériorisation de la relation au Christ, puisque le seul signe terrestre du divin qui demeure est la foi, et que ce qui était perdu là est gagné ici. Il faut cependant préciser. La foi luthérienne est-elle une réalité surnaturelle dans l’âme humaine ? Un habitus ? La réponse n’est pas aisée, car les textes sont contradictoires. Mais aucun doute n’est possible quant à la tendance générale de sa conception. Ce qui est ici souligné presque exclusivement, c’est la dimension humaine de la foi, la foi comme acte humain, volonté humaine en la miséricorde. C’est la foi sentie par le croyant, la foi réduite à l’expérience subjective de la foi, et non proprement la foi théologale, grâce dont la réalité spirituelle n’est aucunement perceptible à la conscience ordinaire. Or, si la grâce demeure extérieure à l’homme, l’homme ne demeure-t-il pas extérieur à la grâce ? D’où le besoin, chez Luther, de sur-accentuer la dimension volitive et sentimentale de l’acte de foi, bref, de procéder à une psychologisation du spirituel. […]

[Conséquences philosophiques de la thèse luthérienne]

L’exclusion réciproque des ordres naturel et surnaturel n’est pas seulement ruineuse du cosmos sacré et de l’intériorité spirituelle, elle est également destructrice, à la longue, de la réalité humaine comme telle ; car la consistance ontologique de l’ordre humain n’est fondée et n’est assurée que par son ordination à l’ordre divin. Il faut toujours revenir à l’attestation de la Genèse : la nature de l’être humain, c’est sa déiformité. Déiforme par essence, il doit accomplir son destin ontologique d’image de Dieu et devenir ressemblant, car "nous sommes de la race de Dieu" nous apprend saint Paul (Ac 17, 29). Sans doute la nature humaine ne peut-elle, par elle-même – et pas même chez Adam – réaliser sa perfection surnaturelle. Mais c’est uniquement cette possible relation à sa réalisation future qui définit et garantit sa réalité actuelle. C’est pourquoi il n’y a pas d’humanisme purement naturaliste. Réduite à elle-même, la nature humaine ne constitue nullement un fondement. Si l’homme ne se tourne pas vers Dieu, c’est dans le monde et la matière qu’il cherchera sa cause finale et le principe de son illusoire accomplissement.

Profanisation du monde, psychologisation de l’Esprit, sécularisation de l’être humain, telles sont les trois conséquences inéluctables inscrites dans le principe fondateur du luthéranisme.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 56 à 62

[ critique ] [ naturel-surnaturel ] [ sécularisation ]

 

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pesanteur

Pourquoi la gravité nous tire-t-elle vers le bas et non vers le haut

La gravité est une force omniprésente qui façonne notre expérience quotidienne, nous maintenant solidement sur Terre et régissant les mouvements des planètes dans l’espace. Cependant, une question demeure : pourquoi sommes-nous attirés vers le bas plutôt que repoussés vers le haut par cette force fondamentale ?

Une toile en 4 dimensions

La gravité, telle que décrite par la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein, repose sur une compréhension profonde de l’espace-temps, une toile invisible qui enveloppe notre univers. Pour visualiser cette idée complexe, imaginez l’espace-temps comme une entité à quatre dimensions qui combine les trois dimensions de  l’espace (longueur, largeur, et hauteur) avec la quatrième dimension, le temps.

Einstein a révolutionné notre compréhension de la gravité en montrant que les objets massifs, tels que la Terre, ne se contentent pas d’attirer d’autres objets vers eux comme on le pensait auparavant, mais qu’ils courbent l’espace-temps qui les entoure.

La matière crée des puits gravitationnels, pas des collines gravitationnelles

Pour simplifier cette idée, imaginez un trampoline. Si vous placez une masse comme une boule au centre du trampoline, il va créer une déformation autour de lui, formant un puits gravitationnel. Si vous placez une petite balle à proximité, elle roulera naturellement vers la boule plus massive au centre du trampoline. Cette analogie en deux dimensions reflète comment la masse déforme l’espace-temps en créant une attraction gravitationnelle.

Plus un objet est massif, plus la courbure de l’espace-temps est prononcée. Le Soleil crée par exemple une courbure plus importante que la Terre en raison de sa masse supérieure. Cette courbure de l’espace-temps est ce que nous percevons comme la force gravitationnelle.

En ce qui concerne la Terre, nous ne sommes donc pas attirés vers le centre géométrique de cette dernière, mais vers le fond du puits gravitationnel induit par sa présence dans l’espace-temps.

(Image : La masse et l’énergie créent des puits gravitationnels, non des collines.)

Mais alors, pourquoi la Terre ne tombe pas vers le Soleil ?

Notre planète ne tombe pas directement vers le Soleil grâce à un équilibre subtil entre l’attraction gravitationnelle de ce dernier et la vitesse de rotation de la Terre autour de lui. C’est une sorte de danse délicate entre la force gravitationnelle qui attire la Terre vers le Soleil et la force centrifuge générée par le mouvement orbital de la Terre.

La Terre est en effet en chute constante vers le Soleil en raison de la gravité, mais sa vitesse orbitale lui permet de rester en équilibre, ce qui lui évite de s’effondrer directement vers le Soleil. Cette combinaison de la force gravitationnelle et de la vitesse orbitale crée un mouvement orbital stable qui maintient la Terre sur son orbite autour du Soleil. La même chose se produit entre la Terre et la Lune.

Ainsi, la théorie de la relativité générale fournit une explication unifiée de la gravité en reliant la masse, l’énergie, et la géométrie de l’espace-temps. Cette perspective révolutionnaire nous permet de comprendre pourquoi les objets dans l’univers sont attirés les uns vers les autres et offre une vision profonde de la façon dont la réalité physique fonctionne à une échelle cosmique.

En conclusion, la gravité, loin d’être simplement une force qui nous attire vers le bas, est en réalité une manifestation de la courbure de l’espace-temps causée par la masse des objets, comme l’a décrit Albert Einstein. Notre perception de cette force fondamentale repose sur l’idée que la Terre, en déformant l’espace-temps, crée un puits gravitationnel dans lequel nous sommes naturellement attirés. Cette compréhension révolutionnaire nous montre non seulement pourquoi nous restons sur Terre, mais aussi comment les planètes, étoiles et galaxies interagissent à travers cette toile cosmique en perpétuelle déformation. La gravité, dans toute sa simplicité apparente, nous rappelle à quel point l’univers est complexe et interconnecté, révélant des mystères fascinants qui continuent de captiver notre imagination.







 



 

Auteur: Internet

Info: https://sciencepost.fr/, Brice Louvet,  6 septembre 2024

 

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énonciation

Une autre raison pour laquelle Watt ne pouvait contrefaire la clef d’Erskine était peut-être ceci, qu’il ne pouvait s’en emparer, ne fût-ce qu’un instant.

Alors comment Watt pouvait-il savoir que la clef d’Erskine manquait de simplicité ? Mais pour avoir trifouillé dans le trou avec son petit crochet.

Alors Watt dit, A serrure simplette clef complexe parfois, mais jamais clef simplette à complexe serrure. Mais à peine dits ces mots, Watt les regretta. Mais trop tard, ils étaient dits et ne pouvaient jamais être oubliés, jamais dédits. Mais un peu plus tard il les regretta moins. Et un peu plus tard il ne les regretta plus du tout. Et un peu plus tard il les goûta de nouveau, comme s’il les entendait pour la première fois, si suaves, si câlins, dans son crâne. Et un peu plus tard il les regretta de nouveau, amèrement.

Auteur: Beckett Samuel

Info: Watt, Les éditions de minuit, Paris, 1968, page 128

[ modification subjective ]

 

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