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matin pluvieux

Les jours de pluie, on ne voit pas l'aube naître.

Tout à coup, elle est déjà là, qui vous regarde, elle est arrivée tandis que vous pensiez à autre chose.

Vous la sentez dans l'air.

Vous voyez la nuit abandonner les gouttes, peu à peu, et soudain il y a une lumière pâle, translucide comme un drap de soie mouillé.

Elle descend doucement ,telle une maladie.

Elle s'appuie sur les arbres gris fumée, couvre les murs de larmes, opacifie les pierres luisantes des rues.

L'aube d'un jour de pluie coupe la respiration et ajoute de la douleur à la tristesse de ceux qui sont encore éveillés.

Auteur: Giovanni Maurizio De

Info: La méthode du crocodile. L'aube d'un jour de pluie.

[ fondu-enchaîné ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pauvreté

Une dernière sortie sur cette mer froide qui ressemble à une table de verre noir, comprimée par un ciel aussi lourd que du marbre.

Une dernière sortie pour défier le temps, pour arracher à l'eau un souffle de vie. Aux heures où le jour se bat avec la nuit, quand les lumières tremblotent dans l'air immobile et que les mains gelées n'ont plus de prise sur les cordages et sur les rames.

Une dernière sortie, plus brève et donc plus désespérée, avec des gestes fébriles rendus frénétiques par le temps et la nécessité.

Une seule possibilité, courir d'un bout à l'autre de l'embarcation pour être sûrs qu'il n'y a pas de noeuds dans le filet, que sous la surface noire les mailles ne s'entortillent pas pour se capturer elles-mêmes, et qu'on ne va pas s'épuiser à remonter une masse de cordes et d'algues, après s'être donné tant de mal.

Une seule sortie, deux fois plus rapide que d'habitude, pour chercher du frais à rapporter dans les paniers de jonc qu'on mettra sous les yeux de ceux dont l'unique préoccupation est d'avoir à préparer le repas de Noël.

Une dernière sortie, avec les articulations douloureuses qui nous laisseront sur une chaise à cinquante ans ou à peine plus, perclus de douleurs, à regarder les jeunes qui finiront comme nous. Une seule sortie dans l'aube glaciale du jour qui précède la veille de Noël, si différent des autres.

Rêvant de tirer un filet plein de petite friture et de calamars, d'ombrines à bouche d'or et de mendoles au ventre argenté, de homards et d'anguilles de mer. Les voir remplir le fond de la barque et les sentir frétiller autour de nos pieds, leur vie contre la nôtre et celle de nos enfants.

Une dernière sortie, vie contre vie pour gagner quatre sous.

Et pour un nouveau Noël.




Auteur: Giovanni Maurizio De

Info: Le Noël du commissaire Ricciardi

[ marins pêcheurs ] [ espérance ] [ efforts ] [ aube ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

canicule

Quand arrive la chaleur, la vraie chaleur, un voile de silence et d'inquiétude tombe sur la ville parce que tout le monde est persuadé qu'elle ne finira jamais. ... Du haut des balcons, on observe la rue pour voir apparaître le marchand de glace qui signale sa présence par un cri. Il la vend plus cher que d'habitude et des protestations vont s'élever, mais celui qui en a les moyens ne se privera pas de ce bloc glacé auquel il va confier l'espoir que, tôt ou tard, cette chaleur, cette vraie chaleur, finisse. On ne négocie pas avec le marchand de glace comme avec les autres ambulants. D'ailleurs on ne peut même pas parler de négociations : il connaît les désirs du client et il ne s'arrête qu'après avoir entendu le cliquetis de la monnaie. Cette halte contribue à la fonte de l'or blanc qu'il promène dans sa charrette, enveloppé dans des couvertures et des chiffons. Une fois reçu le montant demandé, il sort le bloc avec un gant de fer et sous le regard fasciné des gamins, il en taille un morceau à l'aide d'un couteau noir et crochu, tandis que quelques scugnizzi ramassent triomphalement les débris tombés à terre. Compte tenu du poids de la glace, il ne sera pas possible aux habitants des étages supérieurs de faire descendre les paniers au bout d'une corde pour y mettre le produit convoité, comme on le fait pour les fruits et les légumes, mais la remontée chez soi par les escaliers sombres et raides sera plus agréable avec ce fardeau dans les bras.


Auteur: Giovanni Maurizio De

Info: L'enfer du commissaire Ricciardi

 

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femme-par-homme

Rosaria était belle, et chaque jour elle devenait encore plus belle. Aucun de ceux qui passaient par les fermes, les commerçants qui venaient acheter les brocolis, les bouchers qui amenaient les cochons à élever, arrivait à la regarder sans tendre la main vers elle. J'avais seize ans et elle quatorze, et je peux pas vous dire combien de fois j'ai retenu mon couteau pour la défendre, de peur de me retrouver en prison. Mais aujourd'hui, j'ai compris qu'une femme aussi belle, elle devrait pas naître dans un endroit comme celui-là. C'est pas sa place. La beauté, commissaire, il faut pouvoir se la permettre.


Auteur: Giovanni Maurizio De

Info: Les Pâques du commissaire Ricciardi

[ éblouissante ] [ ado ]

 

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science-fiction

" Lorsque le parallaxe solaire sera connu, m'ont-ils dit, lorsque les degrés nécessaires seront mesurés et que la taille, le poids et la forme de la Terre seront enfin calculés de manière indiscutable, tout disparaîtra. Nous devrons chercher un autre Espace ".  - Pourtant personne n'a expliqué ce que cela signifiait ?. Peut-être que certains d'entre nous essaieront de vivre sur leur propre Surface. Je ne suis pas sûr que tout le monde soit capable de s'adapter au passage d'un espace concave à un espace convexe. Ici bas, nous étions à l'abri, et presque partout où nous regardons, ce n'est pas le ciel qui domine, mais seulement la terre. - Combien d'entre nous, je me le demande, seraient capables de vivre autrement, comme vous le faites, vous autres, si exposés à l'obscurité extérieure ? Avec toutes ces lumières incroyables, petites et grandes ? Et où que vous soyez, étant donné la convexité, chacun d'entre vous se trouve en permanence éloigné des autres, tout le temps, dans ce vide que la plupart d'entre conçoivent difficilement. Ici, sur cette Terre concave, tout le monde pointe vers tout le monde, les axes de chacun coïncident plus ou moins, ce qui nous oblige à nous reconnaître les uns les autres, et nous impose des règles de comportement totalement différentes. 


Auteur: Pynchon Thomas

Info: Mason & Dixon

[ pur esprits ] [ isolement ]

 

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songe

J’ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. Je me tenais près de la grille qui donnait sur l’allée, mais impossible d’entrer : le portail était fermé par un cadenas et une chaîne. J’appelais le gardien. Personne ne répondait. Regardant mieux entre les barreaux rouillés, je vis que le pavillon était inhabité. 


Auteur: Du Maurier Daphné

Info: Rebecca

[ Incipit ]

 

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art pictural

J'ai fait trois versions de cette œuvre. Chacune présente un grand arbre nu dont les branches forment la silhouette d'une feuille. Ces tableaux sont conçus pour représenter différentes ambiances : l'une au crépuscule avec un soleil couchant, une autre le matin avec une sphère blanche à l'horizon, et la troisième sous un ciel étoilé. Je  suis assez satisfait quant à la pureté de ces images, je veux croire que vous les apprécierez.

Auteur: Magritte René

Info: Lettre à Claude Spaak datée du 5 janvier 1941, à propos de sa peinture "à la recherche de l'absolu" - compendium résumé : perplexity.ai et FLP

[ variations ] [ circadiennes ]

 
Mis dans la chaine

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langage

Ne recevoir que la voix, sans les images, est en fait un immense privilège. Cela ajoute à la magie du moment, ouvrant l'esprit à l'imaginaire. On se construit ses propres images, ses propres vagues déferlantes, ses propres cieux, sa propre couleur de la mer. Avec l'écrit, la voix a cette puissance et cette saveur que les images n'auront jamais.

Auteur: Biette Jean-Marie

Info: Rhum amer

[ parlé ] [ écrit ] [ aveugle ]

 

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art pictural

D’une matité scintillante, la blancheur de ces seins menus sans être maigres se perdait dans le voile bleuté, pleine de naturel ; elle était visiblement peinte avec âme et, en dépit d’une certaine suavité qui s’en dégageait, l’artiste avait su lui conférer une sorte de réalité scientifique et de précision vivante. Il s’était servi de l’aspect grenu de la toile en le faisant passer pour l’irrégularité naturelle de l’épiderme, sous la peinture à l’huile, notamment dans la région des clavicules légèrement saillantes. Un grain de beauté n’avait pas été omis à gauche, à la naissance des deux seins, et, entre leurs éminences, on croyait voir transparaître des veines à peine bleutées. On eût dit que, sous les yeux du spectateur, un imperceptible frisson de sensibilité passait sur cette nudité. Disons-le tout cru : on pouvait s’imaginer percevoir la transpiration, l’invisible exhalaison vivante de cette peau, et, en y appliquant les lèvres, sentir l’odeur du corps humain et non celle de la couleur et du vernis.


Auteur: Mann Thomas

Info: La Montagne magique

[ mis en texte ] [ peinture décrite ]

 

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lecture

- Ce qu'il y a de bien avec les histoires, c'est qu'on peut toujours revenir en arrière.

- Que veux-tu dire ?

- C'est l'avantage qu'ont les livres sur la vie réelle. Dans la vie réelle, quand un drame arrive, on se dit : "Comme j'aimerais retourner dans le passé, profiter du bonheur d'avant !" Lire nous donne cette possibilité : il suffit de reprendre les chapitres précédents, et on revit les moments que l'on aime chaque fois qu'on le désire."

Auteur: Gudule Anne Duguël Liger-Belair

Info: La Bibliothécaire

[ temps figé ] [ instants suspendus ]

 

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