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nescience

Bienheureux l’intellect qui, au temps de l’oraison, est parvenu à l’ignorance infinie.

Auteur: Evagre le Pontique

Info: De oratione, 117

[ gnose suprême ] [ épignose ] [ christianisme ] [ docte ]

 

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déification

[…] Evagre le répète inlassablement, seul l’intellect, et l’intellect parfaitement dépouillé, est capable de voir la Trinité. Mais encore est-il préférable de dire qu’un tel intellect est "voyant de la Sainte-Trinité", c’est-à-dire que cette vision est son essence même. Devenant ce qu’il connaît, l’intellect, par la contemplation seconde, est rendu "isangélique", égal aux anges. A ce degré en effet, l’homme n’est plus vraiment un homme : "les mondes changent et les noms sont abolis" [Traité de l’oraison]. Mais le dépouillement total est au-delà même de toute forme intelligible. Il s’agit alors de l’intellect informel. […] "L’intellect, entré dans le service des Commandements de Dieu – praxis – évolue dans la pensée des objets de ce monde ; entré dans la gnose (inférieure), il évolue dans la contemplation ; mais entré dans l’oraison, il pénètre dans la lumière sans forme qui est le lieu de Dieu". Dès cette entrée, l’intellect devient dieu par grâce. Et ainsi la contemplation de la Trinité coïncide avec la vision de son propre état "lorsque l’intellect est jugé digne de la contemplation de la Sainte-Trinité, alors, par grâce, il est lui aussi appelé dieu, étant parachevé dans la ressemblance de son Créateur". C’est pourquoi "c’est de Dieu même qu’il loue Dieu". Celui-là "possède dans la contemplation de lui-même le monde spirituel".

L’intellect est donc élevé à une dignité infinie, dignité qu’il possède en vertu même de sa nature intellectuelle. Un théologien occidental sera tenté de voir dans ces affirmations la confusion de la nature et de la grâce […]. Pourtant, il n’y a aucune confusion entre les deux ordres, car la pure nature de l’intellect est un don de Dieu. Il y a seulement une fusion totale dans une transformation éternelle. L’intellect, disons-nous, s’identifie à sa nature surnaturelle, son prototype in divinis. […] Nous touchons ici l’un des mystères les plus hauts de la science spirituelle. Dieu ne peut être vu que par lui-même, et donc, si l’intellect voit Dieu, ce ne peut être que Dieu lui-même, se voyant dans sa propre lumière. L’intellect est, dans cette vision, transformé en Dieu lui-même et c’est donc aussi dans sa propre lumière qu’il voit Dieu. […] ni distinction dualiste, ni identification moniste. Le mystère est plus profond, il est même d’une profondeur infinie. Ecoutons cette admirable histoire rapportée par Evagre : "Au sujet de cette Sainte Lumière (de l’oraison), le serviteur de Dieu Ammonios et moi nous avons demandé à saint Jean de Thébaïde si c’est la nature de l’intelligence qui est lumineuse et si c’est d’elle que vient la lumière, ou bien si quelque chose d’extérieur l’illumine. Il nous répondit : Aucun homme n’est capable de décider cette question ; mais en tout cas, sans la grâce de Dieu, l’intelligence ne saurait être illuminée dans l’oraison et délivrée des ennemis nombreux et acharnés à sa perte".

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 349-350

[ christianisme ] [ triade ] [ tiers exclu ]

 

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Trinité

Le Saint-Esprit compatissant à notre faiblesse, nous visite, même non encore purifiés ; pourvu seulement qu’Il trouve notre intelligence priant avec le désir de l’oraison véritable. Il survient et dissipe toute la phalange des raisonnements et des pensées qui l’assaillent, et la porte à l’amour (ou aux œuvres) de l’oraison spirituelle.

Auteur: Evagre le Pontique

Info: Traité de l'oraison, Hausherr, page 88

[ hypostase ] [ fonction ]

 

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concept psychanalytique

Il se pourrait - et si vous m’entendez depuis des années : il est certain - que tout ce qu’implique ce vers quoi je vous mène, c’est que ce dont il s’agit dans notre implication [celle des psychanalystes] dans le transfert, c’est quelque chose qui est de l’ordre de ce que je viens d’appeler - en disant que cela l’intéresse - notre être. […]

Ce qui est donné quand on définit la situation objectivement, c’est ceci : que pour le malade l’analyste joue son rôle transférentiel précisément dans la mesure où, pour le malade, il est ce qu’il n’est pas… justement sur le plan de ce qu’on peut appeler la réalité. Ceci permet de juger le degré, l’angle de déviation du transfert, justement dans la mesure où le phénomène du transfert va nous aider à faire - le malade - s’apercevoir, à cet angle de déviation, jusqu’à quel point il est loin du réel à cause de ce qu’il produit - en somme à l’aide du transfert - de fictif.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 24 mai 1961

[ fonction ] [ imaginaire ] [ psychanalyse ]

 

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concept psychanalytique

La question que je pose n’est pas celle du "contre-transfert". Ce qu’on a mis sous la rubrique du "contre-transfert" est une espèce de vaste fourre-tout d’expériences qui comporte ou qui semblerait comporter, à peu près tout ce que nous sommes capables d’éprouver dans notre métier. C’est vraiment rendre la notion désormais tout à fait inutilisable de prendre les choses ainsi, car il est clair que c’est faire entrer toutes sortes d’impuretés dans la situation : il est clair que nous sommes hommes, et comme tels affectés de mille façons par la présence du malade. Et cela pose le problème même de ce qu’il s’agit de faire dans un cas défini par ses coordonnées toutes particulières. Mettre tout cela sous le registre du contre-transfert, l’ajouter à ce qui doit être considéré essentiellement comme notre participation au transfert, c’est rendre vraiment la suite des choses impossible.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 24 mai 1961

[ critique ] [ indéfinition ]

 
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inconscient

Bien sûr on remarque, et on a remarqué depuis longtemps, que c’est le propre de la phonation que de retentir immédiatement à l’oreille propre du sujet à mesure de son émission, mais ce n’est pas pour autant que l’autre, à qui cette parole s’adresse, a la même place ni la même structure que celui du dévoilement visuel justement parce que la parole, elle, ne suscite pas le "voir" et parce qu’elle est elle-même, aveuglement. On se voit être vu - c’est pour cela qu’on s’y dérobe - mais on ne s’entend pas être entendu. C’est-à-dire qu’on ne s’entend pas là où l’on s’entend, c’est-à-dire dans sa tête, ou plus exactement ceux qui sont dans ce cas - il y en a en effet qui s’entendent être entendus et ce sont les fous, les hallucinés, c’est la structure de l’hallucination verbale - ils ne sauraient s’entendre être entendus qu’à la place de l’Autre, là où l’on entend l’Autre renvoyer votre propre message sous sa forme inversée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 17 mai 1961

[ capture imaginaire ] [ impossible ]

 

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autoportrait

Il y a une chose peut-être – la seule peut-être vraie – c’est que je ne sais pas jouir de la vie, je ne vis pas. J’existe pas. Alors, comme je ne jouis pas de la vie, j’ai cette supériorité avec les autres qui sont quand même pourris, ils sont toujours en train de jouir de la vie. Jouir de la vie, c’est boire, c’est bouffer, c’est roter, c’est baiser, c’est un tas de choses qui foutent le bonhomme à zéro, ou la bonne femme.

Alors moi, je suis né d’une façon que je ne suis pas jouisseur du tout, alors, ça tombe bien, je reconnais, je sais bien, je sais faire la sélection, je sais goûter.

Disait un Romain, n’est-ce pas, "la débauche, ce n’est pas d’entrer dans un bordel, c’est de n’en pas sortir". Ben, moi, j’y suis entré toute ma vie dans les bordels, mais j’en suis sorti tout de suite, ça m’amuse pas.



Comme je ne bois pas, j’aime pas, les boissons tout ça, j’aime pas bouffer, puis ça m’emmerde, alors…



Je suis comme ça, mal doué. Ma mère était comme ça, alors j’ai hérité d’elle, de ce tempérament bizarre qui consiste à ne pas être jouisseur du tout, de rien. Rien du tout, je n’ai qu’une envie, c’est dormir et qu’on me foute la paix, ce qui n’est pas le cas.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Louis Combelle, 1961

 

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intellect

Le mot de gnose, décalque du grec gnôsis, signifie connaissance. S’il est utile de l’employer, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’une connaissance ordinaire, mais d’une connaissance sacrée, et non seulement elle est sacrée dans son objet qui est la divine Essence, mais elle l’est aussi dans son "mode" qui est une participation à la connaissance que Dieu a de lui-même. Le terme cependant sert aussi à caractériser une hérésie des premiers siècles du christianisme qui est, en vérité, un angélisme, et à laquelle il conviendrait de réserver proprement la dénomination de gnosticisme. Ce gnosticisme se définit par deux traits essentiels : le refus de la création et de l’Incarnation d’une part, et d’autre part, la prétention de réduire la Vérité et sa Révélation à des schémas mentaux en perdant de vue sa dimension irréductiblement surintelligible. […] L’hérésie du gnosticisme a au moins réussi à convaincre ses adversaires qu’il n’y avait qu’une seule gnose, la sienne. Dès lors, la gnose, dans le christianisme, est frappée de suspicion : elle devient le péché majeur de l’intelligence. La conséquence d’un tel rejet sera terrible. Comme on refuse toute connaissance mystique de Dieu, on ramène la théologie à une connaissance purement rationnelle. Cette connaissance étant humaine et naturelle dans son mode, même si elle est divine dans son objet, on en arrive à ne voir en elle qu’un exercice profane qui ne se distingue pas de la spéculation philosophique, et qui est finalement inutile au salut. C’est la réaction luthérienne. Enfin, cette connaissance inutile sera même réputée comme dangereuse et aliénante : seul compte l’existentiel chrétien ; c’est l’hérésie bultmannienne qui fait de l’existentiel le critère à la fois de l’herméneutique et de la théologie, c’est-à-dire de l’interprétation des Ecritures et de l’élaboration doctrinale. La praxis devient le critère de la theôria, si bien que la theôria n’est plus qu’une doctrine de la bonne praxis, une orthopraxis, selon l’expression de certains modernistes. […] On a oublié qu’il existait une autre connaissance qui n’est pas ratiocination, mais un connaître qui peut être aussi un être par la grâce du Logos, savoir, la gnose que le Saint-Esprit actualise en nous et qui est le fondement interne de la sainte théologie.

[…] la théologie spéculative (ou scolastique), loin de s’opposer à la théologie mystique (ou gnose) permet d’y accéder, parce que, satisfaisant le besoin de causalité de la raison humaine, elle fixe et apaise le mental humain, et […], par son imperfection même, elle appelle à son propre dépassement, invitant la raison à se soumettre à l’intelligence spirituelle.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 335-336

[ définition ] [ signification ] [ déviations ]

 

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christianisme

Le péché originel consiste dans la destruction de cette harmonie hiérarchique, par la révolte de la raison contre Dieu. Au lieu d’être soumise à la loi divine, l’âme raisonnable se retourne sur elle-même (c’est une anti-métanoïa) et désire ses propres puissances inférieures. A l’instant l’acte de révolte se répercute tout au long de l’axe hiérarchique. Les natures, qui constituent cet axe, ne sont donc pas détruites en elles-mêmes, mais elles ne peuvent plus se réaliser selon leur vérité : ce sont les pierres d’un édifice renversé, éparses sur le sol. Le péché originel "a enlevé la justice primitive, qui non seulement maintenait dans une heureuse harmonie, sans aucun désordre, les facultés inférieures de l’âme sous l’empire de la raison, mais conservait encore tout le corps, sans aucun défaut, sous l’empire de l’âme" [Somme théologique, I II, q.85, A.5]. La nature humaine est blessée, non pas détruite.

Reconstruire l’édifice, guérir la nature, ce n’est donc pas non plus supprimer la nature déchue pour la remplacer par la grâce, c’est restaurer l’ordre de la justice originelle.

En tant donc que la justice est vérité, l’œuvre de restauration est œuvre de vérité. La vérité, dit saint Thomas [d'Aquin], c’est soit la conformité de l’intelligence aux choses, soit la conformité des choses à l’intelligence ; par exemple, en architecture, un édifice matériel est vrai s’il est conforme aux règles de l’art.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 330

[ crucifixion ] [ orgueil ] [ conséquences ]

 

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écriture

A 67 ans, est-ce que vous écririez encore, vous ? Trifouiller ces instruments-là à 67 ans, pensez-vous ! Vous foutriez le camp, vous iriez à la retraite, puis c’est tout… D’ailleurs, c’est idiot, on ne va pas… Un vieillard imbécile, c’est aussi stupide que d’être lubrique ou amant des conférences… Tout ça est grotesque, c’est de l’exhibitionnisme, c’est du cabotinage. Bon, donc, ça on peut s’en dispenser aussi.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Louis Combelle, 1961

[ dénigrement ] [ vulgarité ] [ vanité ]

 

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