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raison naturelle

Dieu est connu naturellement au moyen des images de ses effets.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.12

[ connaissance ] [ monde sensible ] [ représentations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie chrétienne

Le désir naturel de la créature raisonnable est de savoir toutes ces choses dont la connaissance constitue la perfection de l’intellect : ce sont les genres et les espèces des choses, et leurs essences. Cela, tout élu voyant l’essence divine le verra. Quant à connaître les singuliers autres que lui-même, et leurs pensées et leurs actions, cela n’est pas requis par la perfection de l’intellect, et son désir naturel ne s’étend pas à cela, et pas davantage à connaître les choses qui n’existent pas, mais que Dieu pourrait faire. Si cependant, Dieu seul était vu, lui qui est la source et le principe de tout l’être et de toute la vérité, il comblerait le désir naturel de savoir de telle façon qu’on ne chercherait rien d’autre et qu’on serait bienheureux.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.8

[ unité-multiplicité ] [ béatitude ] [ surnaturel-naturel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie chrétienne

"Comprendre" a deux sens. L’un, strict et propre, exprimant l’inclusion de l’objet dans le sujet qui comprend. Ainsi, Dieu n’est compris d’aucune manière, ni par un intellect ni autrement, car, infini, il ne peut être inclus dans rien de fini, ce qui ferait que quelque chose de fini l’envelopperait infiniment, comme il est infini lui-même. Or c’est en ce sens que nous parlons de "comprendre". Mais ce mot peut avoir un autre sens, plus large, suivant lequel la compréhension est opposée à la quête. En effet, celui qui atteint quelqu’un, le tenant désormais, est dit le saisir (comprehendere). C’est ainsi que Dieu est compris par les élus, selon ce mot du Cantique (3, 4) : "Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas." Et tel est le sens des formules employées par l’Apôtre. La "compréhension" est alors un des trois dons de l’âme bienheureuse, correspondant à l’espérance comme la vision correspond à la foi, et la jouissance à l’amour de charité. Parmi nous, tout ce qui est vu n’est pas pour cela tenu et possédé ; car on voit bien des choses à distance, bien des choses qui ne sont pas en notre pouvoir. Nous ne jouissons pas non plus de tous les biens que nous avons, soit parce qu’on n’y trouve pas de plaisir, soit parce qu’ils ne sont pas la fin ultime de notre désir, capables d’assouvir le désir et de l’apaiser. Mais en Dieu, les élus ont ces trois choses : car ils voient Dieu ; le voyant ils le tiennent présent, parce qu’il est en leur pouvoir de le voir sans cesse, et en le tenant ils en jouissent, comme de la fin ultime qui comble le désir.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.7

[ limites humaines ] [ définition ] [ béatitude ] [ créature-créateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexivité

A partir d'un certain âge, on se met à relire. Pendant le confinement, nous avons fait le tour de nos bibliothèques, petites ou grandes, interrogeant les volumes parfois empoussiérés comme réservoir de relectures potentielles.

Si lire engage une riche expérience du temps, relire démultiplie encore cette exploration car, en plus des strates déjà évoquées, on aura tantôt à faire à la personne devenue inconnue qui fit la première lecture - ainsi que, parfois, à quelques traces de cette lointaine époque (un surlignement brutal, des marginalia, un numéro de téléphone fixe...) tantôt à celui ou celle que l'on est devenu, lecteur ou lectrice d'un autre livre. La grande joie des relectures tient dans cet effet de surprise : c'est dans le même qu'est le différent !


Auteur: Loyer Emmanuelle

Info: L'impitoyable aujourd'hui

[ instabilité ] [ diachronique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chronos

Ivo Andric épouse cette même poétique aquatique de l'écume et des profondeurs, dans les termes exacts employés par Braudel, mais lui a troqué la mer pour la rivière : " Le rapport entre la durée et la longueur d'une vie d'homme est le même rapport que le rapport entre la surface agitée, mouvante et rapide de la rivière et son fond permanent et stable dont les modifications sont lentes et imperceptibles. "

Auteur: Loyer Emmanuelle

Info: L'impitoyable aujourd'hui

[ temps ] [ fugace surface ] [ stable profondeur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

topologisation sémantique

Au fond, nous autres littéraires ne sommes pas très à l’aise avec l’impératif de contextualisation. Il semble que nous comprenions sa nécessité, sans pour autant nous reconnaître dans l’injonction à la " mise en contexte " lorsqu’elle nous vient d’autres disciplines. Par " nous autres ", j’entends ici les littéraires scrupuleux, frottés de sciences sociales, conscients de l’historicité de leur objet, et pas toujours certains de sa dignité – non bien sûr ces littéraires complaisamment caricaturés par les sociologues comme des amoureux des textes, aveugles aux variations historiques, aux logiques de champ et à l’arbitraire des conventions. Cette difficulté est éminemment politique – en un sens superficiel d’abord, car il s’agit au fond de se situer entre une perspective " de droite " et une autre " de gauche " : entre une approche conservatrice et essentialiste, qui saisit la littérature comme un corpus de textes eux-mêmes conçus en termes de valeur, et une approche critique qui insiste sur le caractère historique et construit de cette valeur, voire sur sa participation à des logiques de domination. Difficulté politique dans un sens plus profond également, car la contextualisation est une opération politiquement très ambivalente : la mise en contexte est en effet souvent présentée comme un geste relativiste, qui menace de dissoudre l’intégrité des objets dans leur environnement ; en un autre sens pourtant, elle témoigne aussi d’un confort intellectuel qui, au prétexte que les objets doivent être saisis dans leur espace d’origine, refuse leur actualisation et les décharge de leur potentiel d’effraction et de subversion. Telle est l’ambivalence, peut-être indépassable, de toute contextualisation : toujours présentée comme un rappel visant à prévenir la dérive herméneutique et à circonscrire l’espace d’une interprétation légitime, elle oscille entre le geste éminemment critique, voire corrosif, et l’opération subrepticement conservatrice, qui prémunit et protège le présent en refusant d’étendre la pertinence des objets du passé au-delà de ce passé.

Auteur: Debaene Vincent

Info: Le contexte : pour et contre. Études littéraires et anthropologie

[ intégration ] [ dualité orthogonale ] [ positionnement diachronique ] [ référencement ] [ polygonation onomasiologique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

triforme corpus Christi

[…] le "Corps né de la Vierge", celui que nous appellerons le Corpus natum se présente lui-même, selon les Evangiles, sous trois aspects différents : il y a d’abord le Corps du Christ, tel qu’il est sorti du sein de la Vierge Marie et que les foules de Palestine ont connu comme véhicule de sa présence humaine (nous lui donnerons le nom de Corpus intactum ou integrum, parce qu’il existe alors dans la perfection de sa nature) ; il y a ensuite ce même Corps qui souffre sa passion et qui est marqué des stigmates de nos péchés (nous lui donnerons le nom de Corpus passum, c’est-à-dire de Corps souffrant, affecté par l’imperfection de notre nature) ; enfin, il y a le Corps ressuscité du Christ, Corps spirituel et cependant véritable parce qu’il est la vérité et l’essence permanente du Corps enfin révélées, ce que prouve précisément la Transfiguration (nous lui donnerons le nom de Corpus gloriosum, puisque la vraie perfection du corps humain ne se réalise que sous l’illumination de la grâce). Mais il est tout à fait étonnant de constater que cette triplicité d’aspects apparaît également dans le Corps-Eglise ou Corpus mysticum : l’Eglise militante, sur la terre, ne correspond-elle pas au Corpus intactum ? L’Eglise souffrante ne trouve-t-elle pas son modèle analogique dans le Corpus passum ? Et l’Eglise triomphante, au Ciel, n’est-elle pas figurée réellement par le rayonnement et la splendeur du Corpus gloriosum ? Quant au Corpus eucharisticum (ou Corps sacramentel), il est le lien d’unité opérative du Corpus natum et du Corpus mysticum, puisque, rendant le Corpus natum présent à l’intime de l’être de tous les chrétiens qui y communient, en réalisant leur union, il édifie le Corpus mysticum, auquel il est essentiellement ordonné.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 139-140

[ doctrine ] [ triple ] [ théologie chrétienne ] [ ternaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tradition

[…] c’est dans la mesure où nous garderons la règle que la règle nous gardera, mais […] l’un ne doit pas être confondu avec l’autre : que la règle nous garde est pure grâce, pur miracle, récompense imméritée dont l’opération transformante échappe au regard de notre conscience ; que nous gardions la règle est affaire de notre bon vouloir, de notre détermination à persévérer dans la fidélité à ce qui nous ennoblit. Et là est le secret de la véritable résistance spirituelle qui la garantit de la corruption. Celui qui s’engage dans cette voie doit savoir que rien ne lui est dû. Si ferme, si héroïque soit sa maintenance, il ne doit jamais oublier qu’elle demeure radicalement inutile à la force intrinsèque de l’esprit. Sa fidélité est déjà, par elle-même, une récompense ; le reste ne le regarde pas. Il n’est pas propriétaire de l’esprit dont il s’est fait le gardien et le défenseur. Veiller sur le trésor des formes sacrées et les préserver dans l’indifférence ou la haine générales est en soi un honneur suffisant pour illuminer une vie humaine.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 121

[ conservatisme ] [ transcendance ] [ relais humain ] [ témoin ] [ loyauté ]

 
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philosophie

[…] considérons seulement ce qu’il y a de spirituel dans le corporel. Nous voulons désigner par là tout simplement ce qu’Aristote appelait une forme, en tant que cette forme est un acte, une énergie, informant une matière. […] elle connote deux caractères fondamentaux : elle est sens, et elle est vie. La forme, en effet, ce n’est pas la configuration spatiale, sauf sous l’un de ses modes ; mais c’est ce qu’il y a de sens dans un être physique, c’est-à-dire ce qu’il y a en lui d’intelligible, donc ce par quoi il peut être distingué d’autres êtres. C’est sa structure, l’organisation de sa matière, l’ensemble de toutes les relations que les éléments constitutifs de l’être soutiennent entre eux et que l’intelligence peut saisir.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 112

[ concept ] [ définition ] [ naturel-surnaturel ]

 
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réaction

Ce n’est vraiment qu’après la Révolution française que la monarchie devient une théorie et une doctrine. Auparavant, c’est un présent quotidiennement vécu. Ensuite, c’est aussi, et ce n’est presque plus qu’une abstraction. Et précisément pour cela, pour obvier au risque sans cesse menaçant de voir la réalité du principe inspirateur se transformer, sous le nouveau régime, en cadavre conceptuel, on est tenté de plus en plus fortement d’identifier ce principe à l’une des formes concrètes qu’il a revêtues, les uns s’arrêtant au dernier état – considéré comme canonique – de sa lente évolution, d’autres voulant au contraire remonter à la pauvreté supposée des formes primitives. […]

Telle est la situation générale que les forces de révolution imposent à la résistance. Elle est normalement intenable. Et parce qu’elle est normalement intenable, s’y tenir exige des comportements anormaux. C’est alors que l’on devient royaliste et même ultra-royaliste, ou traditionaliste, et même intégriste. Est-on royaliste sous la royauté ? Est-on traditionaliste sous le régime de la tradition ?

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 109

[ historique ] [ après-coup ] [ abstraction rétrospective ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson