Il s'était réveillé en enfer. Réincarné en chat insomniaque.

Pourquoi les chats dorment-ils autant ? Peut-être leur a-t-on confié une mission cosmique majeure, une loi physique essentielle – comme celle-ci : si moins de 5 millions de chats dorment simultanément, la Terre s’arrêtera de tourner. De sorte que, lorsqu’on les regarde et qu’on se dit : " Quel animal paresseux et bon à rien ! ".  En réalité ils travaillent très, très dur.

Elle aurait dû faire des études scientifiques, au lieu de passer son temps à lire des romans. Les romans donnaient une idée complètement fausse de la vie, mentaient et laissaient entendre qu'il y avait une fin, alors qu'en réalité, il n'y en avait pas ; tout continuait indéfiniment.

Si on court à l'infini, on revient à son point de départ.

Je n’aime pas Nietzsche parce qu’il aime la contemplation de la douleur, parce qu’il érige la vanité en devoir, parce que les hommes qu’il admire le plus sont des conquérants, dont la gloire est l’habileté à faire mourir des hommes.  

 Mais je pense que l’argument ultime contre sa philosophie comme contre toute éthique désagréable mais intérieurement cohérente ne réside pas dans un appel aux faits, mais dans un appel aux émotions.  

Nietzsche méprise l’amour universel ; pour ma part, je le considère comme la force motrice de tout ce que je souhaite pour le monde.  

Ses partisans ont eu leur heure de gloire, mais on peut espérer qu’elle touche rapidement à sa fin.

Le catholicisme est la désintégration de la religion dans l’art, en même temps que la centralisation étatique l’assure contre les risques de désagrégation en sectes (c’est-à-dire, encore, en religion). Les malins notent que le catholicisme n’a fait que travestir, un peu partout, de vieux mythes populaires, de vieilles coutumes païennes, rites et sites sanctifiés. Baptême des sources… En réalité, c’est sous ce flot de coutumes, rites, mythes baptisés, que le catholicisme a noyé le religieux qui le menaçait. C’est-à-dire le social. C’est-à-dire l’hystérie de changement et, en fin de compte, l’idéal révolutionnaire socialiste.

La Réforme, en revanche, n’a pas d’art parce qu’elle est une religion. La religion. Ce malheur lui est arrivé par ascétisme, par horreur des "intermédiaires" non religieux. Par volonté de pureté radicale de l’expérience de Dieu. Ainsi s’agit-il d’une religion, c’est-à-dire d’une secte. Ainsi s’agit-il aussi d’un socialisme, c’est-à-dire d’un parti révolutionnaire, d’un mouvement de changement, devenu très vite lui-même ce Pouvoir – cette religion et ces structures sociales – qu’il prétendait combattre.

Dans le pathos hégélien, l’ocsoc était annoncé sous la forme de "la route de l’auto-libération de la substance spirituelle" … Auto-libération et spirituel révèlent bien entendu du lexique soc et oc. D’autant plus qu’il s’agit d’une promesse assignée à l’histoire… 

Les enfants voudraient m’intéresser au lapin qu’ils ont découvert. Ils aimeraient que je sois comme eux un ami des bêtes. Ils adorent les lézards, protègent les mouches, n’écraseraient pas un scarabée pour un empire. On leur apprend ça à l’école, en même temps que les crimes sociaux de Louis XIV. J’ai le cœur serré en pensant aux générations d’enfants arracheurs d’ailes de mouches. Comme je serais un mauvais père ! Côté SPA des enfants.

Nanouk endormie à côte. Description de son aisselle. C’est de cela que, dans son corps, j’ai été et suis toujours le plus amoureux. Blonde et brune, châtain, deux boucles. Veines minuscules. Peau blanche. Flottement des poils. Frémissement de Vénus. Flottement.

La canicule dure depuis quelques semaines. Tapant sur le système des populations. On lui attribue des crimes (La Courneuve) qui ne sont attribuables qu’au racisme. La canicule continuant et s’étendant à l’Europe prend les allures d’une catastrophe cosmique. D’une intervention divine. Le bras de l’Eternel. Je regarde hier soir les informations. Document sur la vague de chaleur jusqu’en Allemagne, en RDA… Images voluptueuses d’Allemands à poil se baignant dans les fontaines. Le derrière somptueux d’une Allemande se tournant et se retournant dans l’herbe. Bikini or… Le présentateur de télé en RFA en bras de chemise, etc. Commentaires. Et soudain, dans la foulée, encastrée dans ce discours sur la chaleur, l’info selon laquelle un camionneur est-allemand a, hier matin, tenté de forcer les barrages du Mur de Berlin à bord de son poids lourd. Anecdote présentée comme une conséquence de la température… Insolation ! Ton léger. Aucun mot sur ce qu’est en train de devenir le pauvre type, là-bas (il a été arrêté par les flics est-allemands) … Au goulag pour insolation ! Comme si, entre 40 et 44, on vous avait annoncé qu’un groupe de déportés juifs d’Auschwitz rendus complètement dingues par la canicule s’étaient précipités contre les barbelés électrifiés. Coup de folie, coup de chaleur. Forces obscures, signes du ciel. Le même astre ne luit-il pas pour tout le monde, après tout ? Communautarisme par l’occulte.

[D'après Otto Weininger dans Sexe et caractère]

La femme acquiert de l’existence (= le rien devient quelque chose) parce que l’homme approuve la sexualité (= le quelque chose se change en rien).

Il faut que l’homme devienne sexuel pour que la femme acquière existence et signification. C’est pourquoi cette existence de la femme est liée à la descente de l’homme dans sa bite.

L’homme a créé la femme en se sexualisant. Le fait que la femme soit est la preuve que l’homme a accepté la sexualité. Elle est le résultat de cette acceptation. Elle a autant d’existence que l’homme a de sexualité. Elle ne peut donc avoir d’autre but que de perpétuer la faute de l’homme.