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sénescence

Pour que la vieillesse ne soit pas une dérisoire parodie de notre existence antérieure, il n’y a qu’une solution, c’est de continuer à poursuivre des fins qui donnent un sens à notre vie : dévouement à des individus, des collectivités, des causes¸travail social ou politique, intellectuel, créateur…


Auteur: Beauvoir Simone de

Info: La Vieillesse

[ occupations ] [ activités ]

 

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altruisme

La vie garde un prix tant qu'on en accorde à celle des autres, à travers l'amour, l'amitié, l'indignation, la compassion. 


Auteur: Beauvoir Simone de

Info: La Vieillesse, p 567

[ motivation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

retraités

[...] à la fin du XIXème siècle, le vieux travailleur chassé de son emploi avait été dramatiquement abandonné à lui-même. Les collectivités se virent obligées de prendre en main le problème. Elles ne le firent pas sans résistance.

La pension fut d'abord conçue comme une récompense. Dès 1796, Tom Paine suggérait de récompenser par une pension les travailleurs de 50 ans. En Belgique, en Hollande, des pensions furent accordées dans le secteur public à partir de 1844. En France, au XIXème siècle, les militaires et les fonctionnaires furent aussi les premiers à recevoir des pensions ; le second Empire en attribua ensuite aux mineurs, aux marins, aux ouvriers des arsenaux, aux cheminots. On considérait qu'elles récompensaient, dans des professions dangereuses, une longue période de loyaux services. L'attribution en devint organisée et habituelle, sous deux conditions : de longues années de travail et un âge déterminé.

Auteur: Beauvoir Simone de

Info: La Vieillesse

[ retirement ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hindouisme

Il fermait les yeux. Lingam devait être quelque chose d’assez important, un dieu, le Dieu, l’Etre lui aussi. Il faisait une petite prière en pensant à ce Lingam. Je supposais, il remuait les lèvres. Je commençais, avec l’aide de mon modeste savoir, à me rendre compte que c’était du côté de l’Inde, des brahmanes, des mahatmas que ça carburait dans la crémerie. Au premier abord, on ne peut pas se faire une idée – Néron, Jésus, Gandhi, les fellagha sont à peu près fringués kif – mais les métiers à tisser, l’urne, les fleurs en guirlande m’orientaient insensiblement.

Auteur: Boudard Alphonse

Info: La métamorphose des cloportes, Librairie Plon, 1962, pages 57-58

[ moquerie ] [ humour ] [ décoration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Laissez tomber la certitude. L'inverse n'est pas l'incertitude. C'est  l'ouverture, la curiosité et la volonté d'embrasser le paradoxe, plutôt que de choisir les bons côtés. Le défi ultime est de nous accepter exactement tels que nous sommes, mais sans jamais cesser d'essayer d'apprendre et de grandir.


Auteur: Schwartz Tony

Info:

[ affronter ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

C'est pourquoi tous les remèdes qu'on propose pour pallier la détresse des vieillards sont si dérisoires : aucun d'eux ne saurait réparer la systématique destruction dont les hommes ont été victimes pendant toute leur existence. Même si on les soigne, on ne leur rendra pas la santé. Si on leur bâtit des résidences décentes, on ne leur inventera pas la culture, les intérêts, les responsabilités qui donneraient un sens à leur vie. Je ne dis pas qu'il soit tout à fait vain d'améliorer, au présent, leur condition : mais cela n'apporte aucune solution au véritable problème du dernier âge : que devrait être une société pour que dans sa vieillesse un homme demeure un homme ?


Auteur: Beauvoir Simone de

Info: La Vieillesse

[ sénescence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Je ne crée rien à vrai dire – Je nettoye une sorte de médaille cachée, une statue enfouie dans la glaise – Tout existe déjà c’est mon impression – Lorsque tout est bien nettoyé, propre, net – alors le livre est fini. Le ménage est fait – On sculpte, il faut seulement nettoyer, déblayer autour – faire venir au jour crû – avoir la force c’est une question de force – forcer le rêve dans la réalité – une question ménagère – De soi, de ses propres plans il ne vient que des bêtises – Tout est fait hors de soi – dans les ondes je pense – Aucune vanité en tout ceci – C’est un labeur bien ouvrier – ouvrier dans les ondes. 


Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettres à Milton Hindus (1947-1949) Édition de Jean Paul Louis; Nouvelle édition, Collection Les Cahiers de la NRF, Série Céline (n° 11), Éditions Gallimard

[ métaphysique ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophe

[…] KANT prétend démontrer la valeur et le poids de la Loi comme telle, à savoir formulée par lui comme raison pratique, comme s’imposant en termes purs de raison, c’est-à-dire au-delà de tout affect de pathique, ou comme il s’exprime, pathologique. Ceci veut dire sans aucun motif qui intéresse le sujet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 mars 1960

[ objectif ] [ résumé ] [ pseudo objectivité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour-propre

C’est un fait d’expérience que ce que je veux, c’est le bien des autres à l’image du mien. Ça ne vaut pas si cher. Ce que je veux, c’est le bien des autres, pourvu qu’il reste à l’image du mien. Et je dirai plus, ça se dégrade si vite que ça vient en ceci : pourvu qu’il dépende de mon effort.

Je n’ai pas besoin, je pense, de vous demander de vous porter loin dans l’expérience de vos malades, c’est à savoir qu’en voulant le bonheur de ma conjointe, sans doute je fais le sacrifice du mien, mais qui me dit que le sien ne s’y évapore pas aussi totalement ? Peut-être est-ce ici le sens de l’amour du prochain qui pourrait me redonner la direction véritable. Et pour ceci il faudrait savoir affronter ceci, que la jouissance de mon prochain, sa jouissance nocive, sa jouissance maligne, c’est elle qui se propose comme le véritable problème pour mon amour. 

Là-dessus, il est bien clair qu’il ne serait pas difficile de faire le saut tout de suite vers les extrêmes des mystiques. Malheureusement je dois dire que beaucoup de leurs traits les plus saillants me paraissent toujours marqués d’un quelque chose d’un peu puéril. C’est bien sûr de cet au-delà du principe du plaisir, de ce lieu de la Chose innommable, et de ce qui s’y passe, qu’il s’agit dans tel exploit dont on provoque notre jugement par des images, quand on nous dit qu’une Angèle DE FOLIGNO buvait avec délices l’eau dans laquelle elle venait de laver les pieds des lépreux. Et je vous passe les détails : il y avait une peau qui s’arrêtait en travers de sa gorge et ainsi de suite, ou que la bienheureuse Marie ALACOQUE mangeait, avec non moins de récompense d’effusions spirituelles, des excréments d’un malade.

Ce qui me paraît dans ces faits assurément édifiants, manquer un peu, c’est que, semble-t-il, leur portée convaincante vacillerait un peu si les excréments dont il s’agit étaient ceux par exemple d’une belle jeune fille ou encore s’il s’agissait de manger le foutre d’un avant de votre équipe de rugby.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 mars 1960

[ das ding ] [ utilitarisme ] [ inconscient ] [ désir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour-propre

Il est de la nature du bien en somme d’être altruiste. Mais ce que FREUD ici nous fait sentir, c’est que ce n’est pas là l’amour du prochain. Il ne l’articule pas pleinement, mais nous allons essayer - sans rien forcer - de le faire à sa place, et uniquement sur ce fondement qui fait qu’à chaque fois qu’il s’arrête, comme horrifié devant la conséquence du commandement de l’amour du prochain, ce qui surgit, c’est la présence de cette méchanceté foncière qui habite en ce prochain, mais dès lors aussi en moi-même, car qu’est-ce qui m’est plus prochain que ce cœur en moi-même qui est celui de ma jouissance, dont je n’ose pas approcher ?

Car dès que j’en approche - c’est là le sens du Malaise dans la civilisation - surgit cette insondable agressivité devant quoi je recule, c’est-à-dire, nous dit FREUD, que je retourne contre moi, et qui vient donner son poids, à la place de la loi même évanouie, à ce qui arrête, à ce qui m’empêche de franchir une certaine frontière à la limite de la Chose. Tant qu’il s’agit du bien il n’y a pas de problème, parce que ce qu’on appelle le bien, le nôtre et celui de l’autre, ils sont de la même étoffe. Tant qu’il s’agit du bien il n’y a pas de problème, parce que ce qu’on appelle le bien, le nôtre et celui de l’autre, ils sont de la même étoffe. Saint MARTIN partage son manteau et on en a fait une grande affaire, mais enfin tout de même c’est une simple question d’approvisionnement. L’étoffe est faite pour être écoulée de sa nature, elle appartient à l’autre autant qu’à moi. Sans doute, nous touchons là un terme primitif de besoin qu’il y a à satisfaire.

Le mendiant est nu, mais peut-être au-delà de ce besoin de se vêtir mendiait-il autre chose, que Saint MARTIN le tue, ou le baise. C’est une tout autre question de savoir ce que signifie, dans une rencontre, la réponse, non pas de la bienfaisance, mais de l’amour. Il est de la nature de l’utile, d’être utilisé. Si je puis faire quelque chose en moins de temps et de peine que quelqu’un qui est à ma portée, par tendance je serai porté à le faire à sa place, moyennant quoi je me damne de ce que j’ai à faire pour ce "plus prochain des prochains" qui est en moi. Je me damne pour assurer à celui à qui cela coûterait plus de temps et de peine qu’à moi, quoi ? Un confort qui ne vaut que pour autant que j’imagine que, si moi, j’avais ce confort, c’est-à-dire pas trop de travail, je ferais de ce loisir le meilleur usage. Mais ça n’est pas du tout prouvé que je saurais le faire ce meilleur usage si j’avais tout pouvoir pour me satisfaire. Je ne saurais peut-être que m’ennuyer.

Dès lors, en procurant aux autres ce pouvoir, peut-être simplement que je les égare. J’imagine leurs difficultés, leur douleur au miroir des miennes. Ça n’est certes pas l’imagination qui me manque, c’est plutôt le sentiment, à savoir ce qu’on pourrait appeler cette voie difficile, l’amour du prochain.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 mars 1960

[ das ding ] [ deuxième ] [ inconscient ] [ ignorance ] [ répugnance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson