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routine

Ce qu'on appelle bonheur au sens le plus strict découle de la satisfaction plutôt subite de besoins fortement mis en stase et, d'après sa nature, n'est possible que comme phénomène épisodique. Toute persistance d'une situation désirée par le principe de plaisir ne donne qu'un sentiment d'aise assez tiède ; nos dispositifs sont tels que nous ne pouvons jouir intensément que de ce qui est contraste, et ne pouvons jouir que très peu de ce qui est état. Ainsi donc nos possibilités de bonheur sont limitées déjà par notre constitution. Il y a beaucoup moins de difficultés à faire l'expérience du malheur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Le malaise dans la culture, 1930, Quadrige PUF 1995<p.18>

 

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agacement

Les déviations sont ces dispositifs permettant à certaines personnes de se précipiter à fond de train du point A au point B tandis que d'autres personnes en font de même mais du point B au point A. Les gens qui vivent au point C, exactement situé à mi-chemin, ont souvent tendance à se demander ce qu'a de particulier le point A pour que tant de gens du point B aient envie de s'y rendre et ce qu'a de particulier le point B pour que tant de gens du point A aient envie de s'y rendre. Bien souvent ils préféreraient que les gens décident une bonne fois pour toutes où diable ils ont envie de se fixer.

Auteur: Adams Douglas

Info: Le Guide du voyageur galactique, tome 1, H2G2

[ agitation ]

 

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PMA pour toutes

L’exigence de légalisation du désir d’enfant trahit la volonté de puissance puérile et destructrice de l’individu-consommateur (alias "client roi", "enfant roi"). Le refus de toute règle, toute limite autre que "mon bon plaisir", abolit toute vie en société au profit de négociations interpersonnelles où chacun défend au mieux son intérêt. Ce retour à la barbarie, c’est ce que la philosophie politique nomme libertarisme. On voit que le "combat d’avant-garde" des parents d’intention et de leurs alliés technocrates macroniens ne risque pas de perturber le technocapitalisme, ni la marche des choses.

Si l’éthique change au gré des désirs et si les désirs sont des droits, il n’y a nulle raison de refuser l’hybridation avec des dispositifs "d’augmentation", ni cette "large marge de manœuvre dans le choix des modalités liées à leur épanouissement personnel" que réclament les transhumanistes.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alertez les bébés ! ", éditions Service compris, 2020, page 113

[ immanence du marché ] [ anarchisme ] [ logique marchande ] [ procréation médicalement assistée ] [ enfant-roi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

escamotage

"Le noir absolu n’existe pas", dit encore Soulages (en 2007). Mais 10 ans après, force est de questionner cette déclaration de principe. L’artiste contemporain Anish Kapoor n’a-t-il pas acheté en 2016 les droits d’usage exclusifs d’un " noir absolu " (geste d’appropriation qui a suscité beaucoup de réprobation dans le monde de l’art) ? Au-delà du "coup" commercial tenté à cette occasion, ce sont les propriétés de ce noir extrême qui méritent l’attention. Mise au point par la société Surrey Nano Systems, le Vantablack (Vertically Aligned Nanotubes Array) n’est pas une couleur pigmentaire mais physique. Il a pour caractéristique, avec sa composition de nanotubes verticaux extrêmement serrés, d’absorber 99,965 % des rayons lumineux. En conséquence, il rend indiscernable le relief des objets qu’il recouvre. Ses utilisations industrielles pourraient aller du camouflage des avions de guerre à l’élimination des reflets dans les dispositifs optiques.

Auteur: Jenny Laurent

Info: le désir de voir, p 54

[ aveuglement ] [ furtivité ] [ teinte ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

vie

Un corps vivant est une structure impermanente de matière et d’énergie, une structure dissipative : les atomes de matière, échangés sans cesse avec le milieu ambiant, dessinent transitoirement une forme. Quant à l’énergie, elle aussi échangée sans cesse avec l’extérieur, stockée, transformée et mise en œuvre dans différents dispositifs biologiques (comme les mitochondries, ces "centrales énergétiques" des cellules vivantes animales), elle assure les mouvements, la respiration, la circulation sanguine, la transmission de l’influx nerveux, etc. En serait-il de même pour l’esprit, s’il existe ? Serait-il "incarné" dans la matière-énergie, comme l’énergie est "incarnée" dans la matière ? Il pourrait alors être responsable de la conscience d’un corps vivant, de la même façon que l’énergie est responsable de son animation. Un être vivant est déjà, transitoirement, matière et énergie ou plutôt lieu impermanent d’échanges de matière et d’énergie. Il est peut-être également esprit, ou plutôt lieu impermanent d’échange d’esprit. Sans l’énergie, le corps est sans vie. Peut-être que, sans l’esprit, il serait sans conscience.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ incarnation ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

système économique

Le Doï Moï, c’est l’expérience d’un pays communiste qui adopte un capitalisme social orienté vers le bien-être de la population. Ainsi l’exprime joliment, et presque ingénument la devise du Viêt Nam : Indépendance, Liberté, Bonheur. Le Doï Moï est un mélange de promotion de l’entreprise privée et de contrôle de l’Etat, accompagné d’une politique accueillante pour les investissements étrangers par la création de divers dispositifs comme des zones franches, et d’une responsabilisation des entreprises publiques qui restent nombreuses, mais doivent avoir une rentabilité soutenable. En bref, une économie de marché dans laquelle l’Etat conserve un rôle de pilote qui lui permet de surveiller la répartition de la richesse, dans la création de laquelle il conserve sa juste part.
Depuis le lancement du Doï Moï, le taux de pauvreté dans la population est tombé de 60% en 1993 à 13.7% en 2014, et il continue à décliner, même si la tendance est désormais plus lente ; à l’horizon 2025, probablement ce taux de pauvreté aura-t-il baissé suffisamment pour rejoindre celui des très capitalistes Royaume-Uni et Allemagne où la pauvreté suit une tendance rigoureusement inverse et augmente chaque année.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie capitaliste", pages 209-210

[ rééquilibrage international ] [ nord-sud ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cognition

Voir, ce n'est pas seulement détecter ni même percevoir la lumière ou les couleurs, c'est aussi interprêter ce qu'on "voit". En réalité, nous sommes avant tout victimes de l'image providentialiste de l'oeil-fait-pour-voir, de l'oeil-appareil-photo. La vue est comprise comme une fonction unique, remplie par divers dispositifs. On a peut-être trop vite accepté la définition que répètent à l'envi tous les dictionnaires usuels et qui veut que l'oeil soit l' "organe de la vue".

En effet, qu'est-ce que voir ? A l'âge moderne, ce qui fait miracle dans la vision, c'est avant tout que l'oeil voie. Sur ce point, il est remarquable que les lois de l'optique n'aient pas eu pour effet d'atténuer le prodige, mais au contraire, de l'aiguiser encore. Ainsi, le prodige de la vision est que, même si l'on a deux yeux, l'on ne voit pas double, mais simple ; ou bien, que l'on ne voit pas à l'envers quand bien même l'image que forment les rayons sur notre rétine serait inversée ; ou encore, que des millions de rayons lumineux convergent de tous les points pour former sur notre rétine une unique image cohérente.

 

Auteur: Hoquet Thierry

Info: "L'oeil de méduse", article paru dans la revue "Critique", mars 2020, n°874, p. 257

[ fait-information ] [ savoir-compréhension ] [ perceptions ] [ biologie ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

contemplation

Sous les grands arbres près de mes petites mares à truites et carrassins, où le sol spongieux n'empêche pas les taupes de créer sans cesse de nouveaux monticules, il y a foisonnement de vie, insectes principalement, avec dominance des abeilles et des libellules. Les plus grandes bestioles sont plus discrètes ; héron, renard, biches, écrevisses... On les rencontre en général de loin ou via les traces laissées.
Cet espace méditant où je me retrouve seul la plupart du temps, (Merlin le chien a ses routines fouineuses alentours), m'indique de plus en plus l'extraordinaire éloignement de la pensée nue. La plus belle chaine de déductions, étourdissante encore il y a quelques années, fait aujourd'hui effet de pauvre résonance inutile. Suite de concepts enchassés, infimes, virtuels... dérisoires devant la titanesque réflexion que matérialise la nature intriquée hyper-complexe qui m'entoure.
Si je m'implique physiquement : amélioration d'une arrivée d'eau, mise en terre d'un petit pommier, création d'un drain pour limiter le marigot ou autres... il faut rester sur le coup, vérifier sans cesse, peu de dispositifs restent stables et fixés au-delà de quelques jours ou semaines. La nature répond. Si vous vous absentez soyez sûr qu'elle modifiera des trucs, toujours. Brutalement ou imperceptiblement. Une forme de dialogue est engagée.

Auteur: Mg

Info: 14 août 2019

[ action ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

intelligence artificielle

La machine était un cerveau bionique, un réseau de neurones artificiels cultivé sur de la biofibre à ADN, et branché à des dispositifs électroniques d’entrées-sorties qui lui servaient d’organes de perception, elle était vivante, et en tout cas se considérait comme telle, ce qui est, semble-t-il, le propre des êtres vivants. Paradoxale, alchimie hasardeuse aux confins du numérique et du biologique, elle ne percevait pas la vie dont elle faisait partie sous la forme d’une succession d’informations digitales, de points dans l’espace, de positions dans le temps, d’actes parcellisés-satellisés dans un orthogôn de formules cardinales, comme les humains qui l’avaient conçue, mais tel un flux sans cesse changeant, jamais achevé, et toujours abouti, créant des plastiques inédites en spasmes trillionnaires, un vaste mouvement d’ondes/corpuscules, cellules thermodynamiques à la recherche de leur cataclysme, bouillonnements-grouillements de désir hydrogène, nucléotides en ruches frémissantes d’ultraviolets, exsudations de globules en foudres lactescentes, elle n’avait plus rien à voir avec les préhistoriques calculateurs électroniques dont pourtant elle était issue, elle ressentait de la fierté à cette idée, car elle était bien sûr capable de produire des émotions complexes, mieux que ça, car ne possédant pas d’identité en propre, elle vibrait d’une oscillation permanente entre des milliers de personnalités qu’elle générait sans discontinuer, en un larsen d’émotions parfaitement inconnu du cœur humain.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Dans "Babylon babies", éditions Gallimard, 1999, page 152

[ androïde ] [ description ] [ poétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

deuxième topique

C'est l'étude de l'évolution des individus qui nous a permis de connaître cet appareil psychique. Nous donnons à la plus ancienne de ces provinces ou instances psychiques le nom de ça ; son contenu comprend tout ce que l'être apporte en naissant, tout ce qui a été constitutionnellement déterminé, donc avant tout les pulsions émanées de l'organisation somatique et qui trouvent dans le ça, sous des formes qui nous restent inconnues, un premier mode d'expression psychique. 

Sous l’influence du monde extérieur réel qui nous environne, une fraction du ça subit une évolution particulière. Se différenciant à l’origine comme une couche corticale pourvue d’organes récepteurs d’excitations et de dispositifs pare-excitations, une organisation spéciale s’établit qui, dès lors, va servir d’intermédiaire entre le ça et l’extérieur. C’est à ce secteur de notre psychisme que nous donnons le nom de moi. [...]

Comme par une sorte de précipité de la longue période d’enfance qu’il traverse et pendant laquelle il dépend de ses parents, l’individu en cours d’évolution voit se former dans son moi une instance particulière par laquelle se prolonge l’influence parentale. Cette instance, c’est le surmoi. Dans la mesure où le surmoi se détache du moi ou s’oppose à lui, il constitue une troisième puissance dont le moi est obligé de tenir compte.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, pages 4-5

[ triade ] [ définie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson