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ferme

Durant ces jours d'été solitaires, alors que mes grands-parents travaillaient aux champs, j'avais l'impression de prendre part à un rêve.
J'entrais dans l'étable et refermais soigneusement la porte de bois brut. L'intérieur était plongé dans la pénombre. L'étable avait un toit de chaume et il y faisait frais même les jours de canicule. Des rais de lumière obliques passaient entre les planches du bâti. Une poussière dorée y virevoltait. En m'avançant dans l'espace obscur, je brisais l'une après l'autre les surfaces tremblantes de lumière qui se reformaient immédiatement après mon passage. Cela sentait le blé et le foin. Les poules grattaient le sol jonché de tiges à la recherche de graines. Un chat guettait une souris. Des moineaux s'étaient posés sur les poutres, sous le toit, et attendaient que le chat disparaisse pour se joindre aux poules.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Fado, p 167

[ campagne ] [ enfance ] [ saison ] [ basse-cour ]

 

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espérance

À quand l'âge de raison ?

Paradoxalement, alors que, pour le meilleur et pour le pire, la raison l’a dotée de terribles pouvoirs dans le monde matériel, l’humanité est restée largement irrationnelle et infantile. Il est clair qu’elle n’a pas encore atteint l’âge de raison. Le président de la première puissance économique mondiale flirte avec le créationnisme ! Des hommes politiques et même des chefs d'État se comportent souvent comme des gamins dans une cour d'école ! Sauf qu'ils disposent de moyens qui permettraient (ou permettront ?) de détruire complètement cette cour et que nous n'en avons pas d'autre pour l'instant... Les archaïsmes des croyances et des pseudosciences pullulent sur toute la terre et les religions ne sont pas les seules à les disséminer. L’obscurantisme répand partout l’ignorance et la terreur. Le djihadisme n’est que la partie émergée de ce sinistre iceberg.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ préjugé ] [ science ] [ esprit critique ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI

fanatisme

Il me semble que le monde dit "civilisé" n’a pas encore vraiment pris conscience de la profondeur du mal qui l’affecte, un peu partout, avec la diffusion du djihadisme. Et surtout, il ne regarde pas encore vraiment en face la cause première de ce mal, à savoir la croyance qui conduit à l’obéissance aveugle. Il ne réalise pas la puissance de destruction et de contamination d’un croyant prêt à mourir pour défendre et propager sa "foi". Comment ne pas sourire, même si ce sourire est un peu crispé, quand certains responsables politiques laissent entendre qu’une mesure contre les attentats djihadistes pourrait être de déchoir de leur nationalité les "fous de Dieu". Voilà de quoi terroriser un militant prêt à appuyer sur le bouton poussoir qui va déclencher l’explosion de sa ceinture ! Ce genre de puérilité montre bien la méconnaissance de la nature du mal.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ intégrisme ] [ dogme ] [ contagion dangereuse ] [ alerte ] [ islam ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

agnosticisme

Thomas et François

Dans les nombreuses conversations que j’ai pu avoir sur des sujets religieux, il m’est souvent arrivé de déclarer, de façon quelque peu provocatrice, que je ne reconnaissais que deux saints : le Thomas de l’Évangile et François d’Assise. Thomas arrivait en premier, bien sûr, puisqu’il avait eu l’audace de vouloir vérifier que Jésus-Christ portait bien des stigmates, au lieu de croire aveuglément. Il n’a certes pas conservé longtemps son esprit critique puisqu’il s’est très vite mis à croire, juste après avoir constaté cette présence. À sa place, j’aurais demandé des explications, beaucoup d’explications ! Il fallait absolument demander des explications ! Mais c’était déjà un premier pas : il voulait voir avant de croire. Le deuxième pas aurait consisté à voir au lieu de croire. Mais pour être capable de voir, il faut que les lumières de la raison dissipent l’obscurité des croyances. Les esprits n’étaient pas prêts…

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ réflexion ] [ factualisme ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

vie

Un corps vivant est une structure impermanente de matière et d’énergie, une structure dissipative : les atomes de matière, échangés sans cesse avec le milieu ambiant, dessinent transitoirement une forme. Quant à l’énergie, elle aussi échangée sans cesse avec l’extérieur, stockée, transformée et mise en œuvre dans différents dispositifs biologiques (comme les mitochondries, ces "centrales énergétiques" des cellules vivantes animales), elle assure les mouvements, la respiration, la circulation sanguine, la transmission de l’influx nerveux, etc. En serait-il de même pour l’esprit, s’il existe ? Serait-il "incarné" dans la matière-énergie, comme l’énergie est "incarnée" dans la matière ? Il pourrait alors être responsable de la conscience d’un corps vivant, de la même façon que l’énergie est responsable de son animation. Un être vivant est déjà, transitoirement, matière et énergie ou plutôt lieu impermanent d’échanges de matière et d’énergie. Il est peut-être également esprit, ou plutôt lieu impermanent d’échange d’esprit. Sans l’énergie, le corps est sans vie. Peut-être que, sans l’esprit, il serait sans conscience.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ incarnation ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

contemplation

Cet endroit ensoleillé, tel un trou percé par la lumière entre les bois sombres et humides de cèdres et de bambous, ouvert vers le ciel, était différent du souvenir qu’elle en avait gardé, mais il lui plut immédiatement, sans qu’elle sache vraiment pourquoi. 

Il était parsemé de vieilles souches d’arbres et des violettes poussaient entre les fondrières. La floraison était déjà terminée, les capsules de graines semblaient sur le point d’éclater. Imaginer toutes ces violettes en fleurs la rendit heureuse. Mais lui fit aussitôt regretter d’avoir manqué un tel spectacle. 

Elle s’assit sur l’une des souches et sentit son esprit s’apaiser, tandis qu’une sensation de calme se diffusait en elle. Cernée par les jeunes camphriers, les châtaigniers et les bouleaux, elle avait l’impression qu’une petite chose très précieuse – une petite chose douce, chaude et adorable – se cachait quelque part dans les environs. Comme un petit, un tout petit nid douillet, festonné de plumes duveteuses d’un petit, d’un tout petit oiseau.

Auteur: Nashiki Kaho

Info: L'été de la sorcière

[ nature ] [ symbiose ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

végétal

L'homme et les plantes évoluent ensemble depuis longtemps. Nos ancêtres vivaient dans les arbres et les civilisations anciennes les ont souvent vénérés comme des divinités. Puis nous avons cultivés les plantes pendant des milliers d'années et sommes devenus dépendants de ces cultures et réciproquement comme le montre l'exemple du maïs qui ne survit plus à l'état sauvage. Il est intéressant de remarquer que certaines plantes ne peuvent pas être cultivées, comme s'il fallait qu'elles trouvent un intérêt à cette transformation.
La coévolution des plantes, des insectes et des animaux est un processus très compliqué. Lorsqu'une plante a besoin de se disperser dans son environnement, elle doit se trouver un organisme partenaire. Elle commence alors à sécréter des substances nouvelles, sous la forme de fruits par exemple, afin que les animaux les consomment et disséminent les graines. Pour la plante elle-même, le fruit n'a aucune signification, d'ailleurs les plantes n'avaient pas de fruit à l'origine de l'Evolution, c'est une partie de la plante qui est entièrement destinée à être mangée.

Auteur: Baluska Frantisek

Info:

[ animal ] [ interaction ]

 

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fuite

Est-ce que ça avait un sens ? La pierre, la rose,

l'obscurité, le bois, le vent, la flamme, le violon.

L'homme habile, le monde visible,

la pivoine peinte, la mer, la sauvagerie

du cellophane, mon dernier mot, mon message froissé

à un ami ? Est-ce que je cherchais quelque chose,

des outils peut-être, ou des graines, car de nombreuses choses

sont entreposées sous nos excès de pensée.

Commençons par parler des choses,

des noms qu'on devrait leur donner,

et s'il sera nécessaire

de dessiner l'une quelconque d'entre elles.

Le bruit d'une bouilloire -

c'était la chose la plus terrifiante au monde.

Quelquefois c'était un loup, et quelquefois

un homme ou une femme, qu'importe ce que ça évoquait,

même des pétales de cerisiers, tombant, et toujours

ça pouvait te faire sortir, et c'était le cas,

et la pièce restait aussi impressionnante

qu'une grotte inexplorée.

Auteur: Ruefle Mary

Info: "Platonic", in "Dunce" - éd. Wave Books - p.75 - ma traduction

[ quête ] [ incertitude ] [ peur irraisonnée ] [ représentation ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

homme-animal

L’oiseau se satisfait de quelques graines, de vers de terre, d’un arbre où nicher et de grands espaces pour voler ; sa vie se déroule de sa naissance à sa mort au rythme d’une aventure qui ne sera jamais déchirée par le désespoir métaphysique ni par la folie. L’homme, en se levant sur ses deux pattes de derrière et en transformant de ses mains la première pierre effilée en hache, a jeté les bases de sa grandeur et l’origine de son angoisse. Avec ses mains et les instruments fabriqués par ses mains, il a érigé un édifice puissant et étrange qui a pour nom culture et qui a marqué le début de son grand déchirement. Il a cessé à jamais d’être un simple animal mais ne sera jamais le dieu que son esprit lui suggère. L’homme est un être duel et malheureux, qui se déplace et vit entre la terre des animaux et le ciel de ses dieux, qui a perdu le paradis terrestre de l’innocence, sans avoir pour autant gagné le paradis céleste de la rédemption.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Héros et tombes (ou) Alejandra

[ séparation ] [ différenciation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

au-delà

S’il existe un "paradis", au sens d’un état d’esprit post-mortem de bonheur complet définitif destiné aux personnes bienveillantes, et si ce paradis n’est pas vide, alors il me semble qu’on peut démontrer simplement que l’"enfer", défini comme le contraire du paradis (c’est-à-dire un état d’esprit post mortem de malheur complet définitif destiné aux personnes malveillantes) ne peut pas exister ; ou alors, s’il existe, il est vide. En effet une personne bienveillante ne peut pas être pleinement heureuse en sachant que d’autres personnes (dont certaines peuvent être des proches) expérimentent un état de malheur complet définitif. Supposons qu’une personne au paradis s’accommode sans aucune souffrance de la présence d’un enfer. Cette personne ne peut pas être bienveillante (ou alors je ne sais pas ce qu’est la bienveillance…). Par définition de l’enfer, elle devrait donc être en enfer, ce qui est incompatible avec l’hypothèse de sa présence au paradis. Quant aux personnes bienveillantes admises à séjourner au paradis, elles ne peuvent pas être pleinement heureuses s’il existe un enfer peuplé, ce qui est incompatible avec la définition du paradis.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ feu éternel ] [ Eden ] [ paradoxe ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI