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désir

J’avais eu faim, toutes ces Années –
Mon Midi était venu – de manger –
Je m’approchai de la Table en tremblant –
Et touchai le Vin Etrange –

C’est cela que j’avais vu sur les Tables –
Quand rentrant, affamée, à la Maison
Je convoitais dans les Vitrines, la Richesse
Que je ne pouvais espérer – Mienne –

Je ne connaissais pas le Pain ample –
Il ressemblait si peu à la Miette
Qu’avec les Oiseaux, j’avais souvent partagée
Dans la Salle à Manger – de la Nature –

L’Abondance me fit mal – elle était si nouvelle –
Je me sentis malade – et bizarre –
Comme la Baie – d’un Buisson Montagnard –
Transplantée – sur la Route –

Et je n’avais plus faim – ainsi compris-je
Que la Faim – est le mode d’être
De Personnes à l’extérieur des Vitrines –
Entrer – la fait disparaître –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 15, 579, traduction Claire Malroux

[ réalité-imaginaire ] [ manque dynamique ] [ nourriture ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sens esthétique

La terre la mer, les animaux poissons ou oiseaux, le firmament du ciel et des planètes, les forêts montagnes et fleuves ne sont pas des thèmes mineurs... mais les gens attendent du poète qu’il dise plus que la beauté et la dignité qui s’attachent toujours aux objets muets du réel...ils attendent de lui qu’il indique le sentier menant de la réalité à leur âme. Les hommes les femmes voient suffisamment bien la beauté... certainement aussi bien que lui. La ténacité passionnée des chasseurs, des bûcherons, des lève-tôt, des cultivateurs de jardins vergers et champs, l’amour des femmes saines pour la forme masculine, les navigateurs, les conducteurs de chevaux, la passion pour la lumière pour le dehors, tout cela est un signe multiple et varié de la perception infaillible de la beauté et de l’existence du poétique chez les gens qui vivent à l’extérieur. Ils n’ont pas besoin de l’assistance des poètes pour la percevoir...

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Préface à la première édition, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, page 730

[ transfigurateur ] [ sentiments communs ] [ révélateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-par-hommes

Nos parents comme nos petits-enfants se marient tous trop tôt, pour leur plus grand malheur. C’est dès la jeunesse et sans perdre de temps qu’il faut se consacrer à l’étude (du Tao) car si l’on a goûté trop tôt au mariage, l’on ne songe plus à progresser, c’est la première cause de dégradation du cerveau. Les hommes riches ont en plus de leur femme légitime une concubine et ne savent pas réfréner leurs désirs sexuels, c’est là la deuxième cause de dégradation du cerveau. En plus de leur femme et de leur concubine, bien souvent ils entretiennent d’autres femmes à l’extérieur, c’est là la troisième cause. Parfois même ils vont dans les maisons closes, c’est là la quatrième cause. Non contents de tout cela, certains se font masturber par de jeunes garçons ou se font faire toutes sortes de choses inimaginables, c’est là la cinquième cause. Jour et nuit ils sont épuisés par ces cinq sortes d’activités.

Auteur: Zhao Bichen

Info: Dans le "Traité d'alchimie et de physiologie taoïste" traduit par Catherine Despeux, page 114

[ appétit sexuel ] [ amplification ] [ obsédés ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-par-homme

Tout le premier je suis prêt à certifier que parmi ces martyrs, dans le milieu le moins instruit, le plus abject, j’ai trouvé des traces d’un développement moral. Ainsi, dans notre maison de force, il y avait des hommes que je connaissais depuis plusieurs années, que je croyais être des bêtes sauvages et que je méprisais comme tels ; tout à coup, au moment le plus inattendu, leur âme s’épanchait involontairement à l’extérieur avec une telle richesse de sentiment et de cordialité, avec une compréhension si vive des souffrances d’autrui et des leurs, qu’il semblait que les écailles vous tombassent des yeux ; au premier instant, la stupéfaction était telle qu’on hésitait à croire ce qu’on avait vu et entendu. Le contraire arrivait aussi : l’homme cultivé se signalait quelquefois par une barbarie, par un cynisme à donner des nausées ; avec la meilleure volonté du monde, on ne trouvait ni excuse ni justification en sa faveur.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ prison ] [ surprenants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vie

Un corps vivant est une structure impermanente de matière et d’énergie, une structure dissipative : les atomes de matière, échangés sans cesse avec le milieu ambiant, dessinent transitoirement une forme. Quant à l’énergie, elle aussi échangée sans cesse avec l’extérieur, stockée, transformée et mise en œuvre dans différents dispositifs biologiques (comme les mitochondries, ces "centrales énergétiques" des cellules vivantes animales), elle assure les mouvements, la respiration, la circulation sanguine, la transmission de l’influx nerveux, etc. En serait-il de même pour l’esprit, s’il existe ? Serait-il "incarné" dans la matière-énergie, comme l’énergie est "incarnée" dans la matière ? Il pourrait alors être responsable de la conscience d’un corps vivant, de la même façon que l’énergie est responsable de son animation. Un être vivant est déjà, transitoirement, matière et énergie ou plutôt lieu impermanent d’échanges de matière et d’énergie. Il est peut-être également esprit, ou plutôt lieu impermanent d’échange d’esprit. Sans l’énergie, le corps est sans vie. Peut-être que, sans l’esprit, il serait sans conscience.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ incarnation ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

perspective métaphysique

La sérénité objective de la connaissance ainsi que son universalité présupposent une "intériorité préalable". (…) Mais cette intériorisation, qui se veut radicale, dépasse en fait la dualité entre l’intérieur et l’extérieur… Ainsi qu’une réflexion sur le Cogito cartésien peut nous en assurer, le passage à l’absolu ne peut s’accomplir qu’à partir de l’intériorité du sujet pensant. (…) L’extériorité présuppose l’intériorité, la conscience du monde présuppose la conscience de soi… Pour passer du relatif à l’Absolu, il faut d’abord passer de l’extériorité, c’est-à-dire à la subjectivité. Ceci explique que la "preuve fondamentale de l’existence" de l’Absolu soit axée chez Shankara sur "une espèce de Cogito". Il s’agit de "dépouiller progressivement la conscience de soi de tout ce qui n’est pas le pur Sujet, le Témoin, le Spectateur, qu’il faut soigneusement discriminer du "Spectacle"." (…) Aussi l’intériorisation poussée jusqu’à son extrême limite aboutit-elle à une "intériorité vidée de toute relation avec un "en-dehors", et même un "en dehors" qui serait situé "à l’intérieur" d’elle-même.

Auteur: Vallin Georges

Info: Voie de gnose et voie d’amour – Eléments de mystique comparée, p. 126-127.

[ désidentification ] [ désêtre ] [ indiscrimination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

L’écrivain doit rejeter l’extérieur, s’isoler et s’inspirer de lui-même, de sa vie et de ce qu’il sent. C’est une aventure intérieure et individuelle, et non collective. On peut s’arrêter sur Malraux, à qui je ne voue aucune estime. Je pense en effet qu’il n’a jamais été écrivain. Il a écrit sept romans qui lui ont servi d’instruments pour assurer sa notoriété d’homme, ce qui est la démarche inverse de celle de tout écrivain authentique, qui souhaite la notoriété de son art et non de sa personne. Dans L’Espoir, son ouvrage sur la guerre d’Espagne pour laquelle il s’est impliqué durant peu de mois, il n’y met rien de lui-même. Il a écrit ce livre à toute vitesse pour être le premier à traiter de ce sujet et pour être sûr d’être lu, car il s’agissait alors d’un thème d’actualité. Il a d’ailleurs récidivé avec son film Espoir, sierra de Teruel. Mais qui, aujourd’hui, lit L’Espoir ? Il ne passe pas l’épreuve du temps, il est bâclé et n’a aucune solidité.

Auteur: Guillet Christian

Info: https://philitt.fr/2021/12/13/christian-guillet-la-litterature-est-la-fille-de-la-foi/

[ critique ] [ social ] [ personnage public ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

Lalka ne pense pas comme Misia ou comme un autre humain. Sous ce rapport, un abime sépare Lalka de Misia. Pour penser, il faut avaler le temps, intérioriser le passé, le présent, l’avenir, ainsi que leurs perpétuelles mutations. Le temps travaille à l’intérieur de l’esprit humain, pas a l’extérieur. Dans le petit cerveau canin de Lalka, il n’existe pas de circonvolution, pas de dispositif apte a filtrer l’écoulement du temps. Lalka habite donc dans le présent. C’est pourquoi, quand Misia s’habille pour aller dehors, Lalka a l’impression qu’elle part pour toujours. C’est pour toujours, chaque dimanche, qu’elle se rend a l’église. C’est pour toujours qu’elle descend a la cave chercher des patates. Quand elle disparait du champ de vision de Lalka, elle disparait à jamais. Le chagrin de la chienne est alors infini, elle pose son museau entre ses pattes et elle souffre. L’homme attelle le temps au char de sa souffrance. Il souffre à cause du passé et il projette sa souffrance dans l’avenir. De cette manière, il crée le désespoir. Lalka, elle, ne souffre qu’ici et maintenant.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Dieu, le temps, les hommes et les anges, Le temps de la chienne Lalka

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

anecdote

Parmi les merveilles d'Alexandrie, se trouve l’étonnante colonne de marbre que l'on voit a l’extérieur de la ville, et qui porte le nom de colonne des Piliers*. Elle est située au milieu d'une forêt de palmiers, et on la distingue de tous ces arbres a son élévation prodigieuse. Elle est d'une seule pièce, artistement taillée, et on l'a dressée sur des assises en pierres carrées qui ressemblent a d’énormes estrades. On ne sait pas comment elle a été érigée en cet endroit, et on ne connaît pas d'une manière positive par qui elle a été élevée.

Ce qui suit appartient a Ibn Djozay: "Un de mes professeurs, qui avait beaucoup voyagé, m'a raconté qu'un archer d'Alexandrie monta un jour en haut de cette colonne, avec son arc et son carquois, et qu'il s'y tint tranquillement. Le bruit de cette ascension s’étant répandu, un grand concours de peuple se réunit pour le voir, et l’étonnement qu'il causa dura longtemps. Le public ignorait de quelle manière il s’était hisse au haut de la colonne. Quant à moi je pense qu'il était poussé par la crainte ou mu par la nécessité."

Auteur: Ibn Battûta

Info: Voyages. *Aussi bizarrement nommée "colonne de Pompée"

[ escalade ] [ mystère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anima-animus

Par ces termes, il [C. G. Jung] entend un système de fonctions agissant de manière à compenser la personnalité extérieure ; c’est en quelque sorte une personnalité interne présentant des qualités qui échappent à la personnalité extérieure, consciente et manifeste. Ce sont ces qualités féminines chez l’homme, masculines chez la femme qui, normalement et dans une certaine mesure, sont toujours présentes mais ne trouvent pas leur place chez un être tourné vers l’extérieur parce qu’elles gênent l’adaptation à son milieu ou à l’idéal établi.
Cependant, le caractère de ces figures n’est pas seulement déterminé par les tendances qui sont celles de l’autre sexe, mais il est aussi conditionné par les expériences que chacun fait au cours de sa vie avec ses partenaires de même sexe ainsi que par la représentation collective innée que l’homme porte en lui de la femme, et la femme de l’homme. Ces trois facteurs se condensent dans un ensemble qui n’est pas seulement une image ou une expérience vécue, mais plutôt une sorte d’entité dont le fonctionnement s’intègre difficilement aux autres fonctions psychiques. Cette entité suit en effet ses propres lois et intervient dans la vie comme un élément étranger, tantôt utile, tantôt dérangeant voire destructeur.

Auteur: Emma Jung

Info: Dans "Anima et Animus", pages 66-67

[ archétypes ] [ androgynie psychique ] [ complexes psychologiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson