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violence

Eva Kluge, du tréfonds de sa lassitude, entend tout cela. Elle sait qu’il est en train de la voler, mais ça lui est égal. A présent son univers est anéanti et ne pourra plus jamais redevenir habitable... Pourquoi a-t-on donc vécu ici-bas, pourquoi a-t-on fait don de la vie à des enfants, pourquoi s’est-on réjoui de leurs rires et de leurs jeux, si c’est pour les voir se transformer en bêtes ? ... Ah, son Karlemann ! Un enfant si blond et si gentil ! ... Quand elle allait jadis avec lui au cirque Busch et que les chevaux devaient se coucher sur le sable, il s’apitoyait sur le sort de ces pauvres bêtes. Elle devait le rassurer : les chevaux n’étaient pas malades, ils dormaient seulement.

Auteur: Fallada Hans

Info: Contexte : Eva a récemment appris les rumeurs qui circulent à propos de son fils qui serait devenu un tortionnaire de jeunes enfants juifs. Pendant ce temps, son mari, un gredin, est revenu chez elle pour lui voler des affaires avant de repartir. Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, page 51

[ grandir ] [ mère-enfant ] [ mal ]

 
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psychanalyste-sur-psychanalyste

La théorie adlérienne* de la névrose, qui repose sur la notion de volonté de puissance, est de toute évidence insuffisante et superficielle comme le prouve, entre autres choses, le fait indubitable que le bénéfice principal de la maladie, c’est-à-dire la satisfaction du besoin de punition, relève en dernier ressort de la sphère sexuelle et qu’il demeure inconsciemment orienté vers un but d’amour. Nous n’entendons pas nier bien entendu le rôle joué dans la névrose par les buts propres à la volonté de puissance, mais leur importance reste bien inférieure à celle des buts sexuels. [...] En clinique analytique, nous constatons souvent que la volonté de puissance est précisément le moyen choisi, en dépit de son impropriété, par les névrosés pour atteindre leurs buts d’amour.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 217. *d'Alfred Adler

[ critique ] [ interprétation superficielle ]

 
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pensée-de-femme

[...] Pourquoi avons-nous si peur d'un processus naturel nous permettant de donner la vie ? Pourquoi nous dépêchons-nous de ranger nos tampons quand nous les sortons accidentellement de nos sacs à main ? Pourquoi chuchotons-nous 'règles', alors que nous sommes si prompts à crier 'salope', 'traînée', et 'pute' ? Lesquels de ces mots font le plus mal ? Qu'y a-t-il de si honteux dans la façon dont fonctionnent nos corps ? La vue de corps sexualisés nous procure du plaisir, mais dès l'instant où nous posons les yeux sur une image qui ne satisfait pas nos ego sexuels, nous nous sentons offensés. Souligner le fait que le vagin puisse être utilisé pour autre chose que le sexe représente une attaque directe sur nos conceptions idylliques d'une identité féminine manucurée.

Auteur: Kaur Rupi

Info: Si la photo de mes règles vous a mis mal à l'aise, demandez-vous pourquoi, Blog Huffington Post Canada, 2 avril 2015, traduit de l'anglais par Mathieu Carlier

[ question ] [ menstruation ]

 

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vision du monde

L’œuvre commune part du constat de la non-fraternité entre les hommes, de l’oubli des morts par les vivants, des "pères" par les "fils", de l’indifférence régnant entre les vivants, et plus encore vis-à-vis des morts. Dans la civilisation contemporaine, estime Fiodorov, le commandement chrétien de l’amour du prochain s’est vidé de son sens. Pour lui, l’acceptation de la mort comme d’une fatalité est le comble de l’immoralité, dans la mesure où tant qu’existera la mort, le mal existera aussi, condamnant les hommes à l’impossibilité d’une vie pleinement morale. Le supramoralisme que propose le philosophe n’a rien à voir avec le "par-delà le bien et le mal" nietzschéen. Il est la prise de conscience, par l’ensemble de l’humanité, que celle-ci a le devoir d’anéantir la mort.

Auteur: Coldefy-Faucard Anne

Info: Préface à "Correspondance (1873-1903) de Nikolaï Fiodorov, traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, page 10

[ résumé ]

 
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couple

Nous avons passé la soirée dans la bonne humeur ; à présent, nous nous entendons très bien tous les deux. Mon Dieu, comme je serais heureuse, si cela pouvait durer ! Je crois qu’il m’aime réellement, tout particulièrement ces derniers temps, et que je n’ai pas à craindre maintenant qu’il vienne à en aimer une autre. Le soir, nous avons évoqué le passé, mon amour, ma joie lorsqu’il était venu chez nous, et bien d’autres choses encore. Nous avons eu ainsi une conversation calme et amicale. J’ai eu mal au côté et au bout du pied. Fedia [Fiodor Dostoïevski], très anxieux, m’a alors demandé ce que j’avais ; il m’a entourée de couvertures ; il est même allé me chercher un verre d’eau, afin de m’épargner la peine de marcher pieds nus sur le carreau froid.

Auteur: Dostoïevski Anna Grigorievna Snitkine

Info: "Journal (1867)", traduit du russe par Jean-Claude Lanne, éditions des Syrtes, Genève, 2019, entrée du 28 septembre 1867

[ découverte ] [ harmonie ] [ tendresse ]

 

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animal domestique

ma chatte est aveugle

elle a douze ans

elle était déjà aveugle

quand je l’ai trouvée

dans un champ

maintenant

elle est vieille

et aveugle

elle a eu quatre chatons

tous aveugles

j’ai eu du mal à les donner

car plus personne

ne veut avoir

un clairvoyant

dans la famille

depuis des années ont passé

et je ne m’imagine pas

un seul matin

sans café et sans

ma chatte aveugle

sur mes genoux

nous restons ainsi

des heures

sans mots ni gestes

les yeux dans le vague

vivant le vide

ma chatte aveugle

est le seul être

qui voit le monde

tel qu’il est

Auteur: Cartarescu Mircea

Info: Ma chatte aveugle, traduit du roumain par Radu Bata

[ paradoxe ] [ poème ]

 
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urbanisme

Les villes ne meurent plus. Elles enflent, elles se superposent à elles-mêmes comme des cristaux malades. Elles cherchent la lumière qu'elles absorbent.
En tant que futur architecte vous avez peut-être des propositions ? Imagineriez-vous une ville molle ? Pliable, capable de se transformer sous l'effet de la pluie et du vent ? Du gel ? Flasque comme une méduse, pleine d'eau ? ...
Pourquoi pas... Je ne sais pas quelle forme aurait une ville érodable... La forme actuelle des villes traduit notre archaïsme, notre inaptitude à enregistrer le mouvement pour le faire nôtre. Au flux de l'eau nous continuons à opposer des digues... que l'eau un jour porte à la ruine. On peut se demander s'il ne faut pas plutôt infléchir son cours, travailler avec elle... Imaginez que l'on construise un ouvrage qui aille dans le sens de l'érosion. Alors il ne pourrait jamais y avoir ruine. Il y aurait transformation...

Auteur: Clément Gilles

Info: Thomas et le Voyageur : Esquisse du jardin planétaire

[ symbiose ]

 

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homme-femme

Elle l’avait attendu dans un faible délire de torture nerveuse. Comme elle se tenait debout, accablée par le poids de ses pensées, l’expression de son regard perdu qui semblait spirituelle comme celle des anges, mais venait en réalité de sa torture, apparut si poignante à Birkin que la pitié lui tordit le cœur. Il vit sa tête penchée, son visage transporté, sa face plongée dans une sorte d’extase diabolique. Sentant qu’il la regardait, elle releva la tête, chercha ses yeux, tandis que les siens, magnifiques et gris, allumaient pour lui un signal flamboyant. Mais il évita son regard ; elle laissa son visage retomber dans le tourment et la honte, son cœur torturé retourna à son mal. Et lui aussi la honte le torturait, une pitié aiguë pour elle parce qu’il ne désirait pas rencontrer ses yeux, ne désirait pas recevoir la flamme qu’elle lui adressait en signe de reconnaissance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 29-30

[ observation ]

 

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hommes-par-hommes

Nos parents comme nos petits-enfants se marient tous trop tôt, pour leur plus grand malheur. C’est dès la jeunesse et sans perdre de temps qu’il faut se consacrer à l’étude (du Tao) car si l’on a goûté trop tôt au mariage, l’on ne songe plus à progresser, c’est la première cause de dégradation du cerveau. Les hommes riches ont en plus de leur femme légitime une concubine et ne savent pas réfréner leurs désirs sexuels, c’est là la deuxième cause de dégradation du cerveau. En plus de leur femme et de leur concubine, bien souvent ils entretiennent d’autres femmes à l’extérieur, c’est là la troisième cause. Parfois même ils vont dans les maisons closes, c’est là la quatrième cause. Non contents de tout cela, certains se font masturber par de jeunes garçons ou se font faire toutes sortes de choses inimaginables, c’est là la cinquième cause. Jour et nuit ils sont épuisés par ces cinq sortes d’activités.

Auteur: Zhao Bichen

Info: Dans le "Traité d'alchimie et de physiologie taoïste" traduit par Catherine Despeux, page 114

[ appétit sexuel ] [ amplification ] [ obsédés ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Jusqu’à l’année de la famine [1891], Tolstoï glorifiait l’amour du travail, du travail de la terre, allant jusqu’à nier le travail intellectuel, proposant une non-pensée qui serait, bien sûr, le triomphe de l’ignorance.

En revanche, après la famine, Tolstoï glorifie le non-agir ; en d’autres termes, il souhaite manifestement le triomphe du parasitisme. L’essai publié à Berlin sur la non-résistance au mal par la violence pourrait être tenu pour une explication du non-agir, s’il ne soulevait la question de l’essence du christianisme : est-ce une nouvelle conception de la vie, ainsi que le suggère le titre, ou, selon les derniers chapitres (10 et 11), une nouvelle superstition, fondée sur la confiance envers ceux qui pensent être les seuls à avoir compris le christianisme, sur la confiance envers une minorité, seule à soi-disant comprendre le Sermon sur la Montagne (ce sermon qui s’adressait précisément aux pauvres en esprit, non pas à une minorité, mais, par conséquent, à la majorité !) ?

Auteur: Fiodorov Nikolaï

Info: "Correspondance (1873-1903), traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, Lettre à Vladimir Alexandrovitch Kojevnikov du 25 juillet 18944

[ critique ] [ nihilisme ] [ contre-sens ]

 

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