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confusion

Il est pensif, sans doute, mais cela n'a rien d'exceptionnel chez lui, car c'est un homme qui aime penser méthodiquement, lucidement, en distinguant finement les concepts qu'il manie avec une compétence de vrai professionnel. D'un certain point de vue, ce qui le laisse aujourd'hui pensif, c'est le fait d'être pensif, car sa réflexion vient d'aborder un thème qui lui semble globalement inadéquat, ou plutôt qui lui paraît invalidé par la réticence foncière dont il fait montre à l'égard des idées claires et précises ; un léger malaise commence en fait à l'atteindre, il serait préférable de l'apaiser. Le thème en question est l'amour. Il ne fait pas de doute qu'il éprouve un vif intérêt pour une jeune femme qui, au dire des experts, est amoureuse - leur avis se fonde sur des signes manifestes. Or lui est tout à fait certain que son intérêt aussi vif qu'indubitable relève d'une variante de l'amitié, de la participation, de la collaboration affective - c'est là un terme qu'il trouve très satisfaisant - mais qu'il est absolument étranger à l'amour. Il a cependant l'impression que la jeune femme, chez qui il ne nie pas un certain prestige tant physique que moral, a tendance à proposer une interprétation peu claire, inadéquate, insuffisamment et injustement réfléchie de leur relation. La chose l'embarrase, car il ne fait aucun doute par ailleurs qu'il considère sous un jour sincèrement favorable la présence de la jeune femme dans sa vie. Mais aussi, par respect pour sa propre probité mentale, il ne peut accepter que la jeune femme, d'un caractère sans doute un peu irréfléchi, ait le sentiment d'être plus ou moins au seuil d'une relation, ou encore qu'elle lui prête des pensées peu claires et puisse imaginer, par exemple, qu'il n'instaure pas une rigoureuse frontière lexicale entre "violente affection" et "amour". Il est on ne peut plus conscient de ne pas être amoureux, de n'avoir aucune disposition pour une relation privée, et de ne pouvoir envisager une telle chose dans un futur concevable. Sa position lui semble claire, honnête, explicite. Il ne comprend pas pourquoi la jeune femme a tant de peine à saisir des propos si lucides, pourquoi elle reste interloquée devant sa proposition de relation non relationnelle, sans amour mais affectueuse, chaude mais détachée, ce qui lui semble à lui une suggestion claire et utile. Il ne nie pas, d'un autre côté, que l'amour de la jeune femme le flatte énormément, et si la jeune femme abandonnait de tels sentiments, cela serait de sa part un signe d'inconstance ; et il lui serait difficile d'être l'ami de quelqu'un d'inconstant et de peu clair. A ce point de sa réflexion, le voilà de nouveau pensif. Il a l'impression d'être tombé dans un piège tendu par le "peu clair", l'anxiété qui commence à le ronger ne cessera que lorsqu'il en sera totalement, irrémédiablement sorti.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: "TRENTE HUIT" - In "Centurie", éd. Christian Bourgois, p. 71, trad. par J.B. Para - un des cent "mini romans-fleuves qui composent ce livre

[ logique ] [ catastrophe ] [ entêtement ] [ gamberge ] [ femmes-hommes ]

 
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self-contrôle

La défusion cognitive est le procédé permettant à l'individu de prendre de la distance avec le contenu littéral de ses pensées pour les envisager comme des phénomènes psychologiques différents des expériences réelles.

La défusion permet une prise de recul face aux phénomènes internes tels que les justifications, les jugements, les conceptions de soi... Elle va permettre de modifier la relation que l'individu entretient avec ses pensées.

Un exercice typique consiste à proposer de répéter le contenu d'une pensée à toute vitesse afin de focaliser l'attention de l'individu sur les caractéristiques sonores des mots et d'amoindrir les associations à une signification particulière. Métaphores, paradoxes et autres exercices expérientiels pourront être proposé. Cette partie est particulièrement propice à la créativité pour autant que l'exercice proposé aide l'individu à se distancer des productions cognitives.

La métaphore des représentants de commerce est une manière intéressante d'introduire et amorcer le travail de défusion. Dans cet exercice vous allez demandez au patient d'entrevoir son cerveau comme une agence commerciale qui lui envoie régulièrement des représentants "les pensées" qui cherchent à lui vendre (lui faire adhérer/croire à) un lot de pensées diverses et variées. Et dans ce cadre, ce ne sont pas toujours les meilleurs lots qui bénéficient des meilleurs vendeurs. Les plus désavantageux nécessitent les plus talentueux pour user de multiples stratégies pour vous faire accepter cet article de mauvaise qualité.

Lorsqu'un vendeur de la sorte se présente chez vous, achetez-vous tous ses produits ? Prenez-vous chacune de ses paroles comme un texte de loi ? N'iriez-vous pas vérifier ?

C'est précisément ce type de démarche que je vous propose de faire lorsque l'"agence commerciale" de votre esprit vous enverra ses sbires aux crocs acérés.

Plusieurs outils de défusion peuvent alors être proposés. Un best-seller dans le domaine est celui qui invite le patient à le redire en chantant, avec un accent étranger ou sous forme de question. Voici une manière de le présenter au patient : "Personnellement lorsque le matin au réveil de ma journée administrative, je me réveille en m'assénant des coups de "cela va être une journée pourrie, des papiers à remplir, des files à faire...", alors je m'amuse à redire les même paroles avec un accent étranger. Cela ne m'enlève pas l'idée que cette journée va être pénible mais ça me permets de me rappeler que cette pensée n'est qu'une parmi de nombreuses autres. Je lui redonne sa vraie place, celle de pensée.

Cet exercice possède des variantes à l'infini tant au niveau de la voix, du graphisme, des couleurs et autres éléments intervenant dans la pensée.

Au final le travail sur la défusion peut s'avérer ludique et parfois également très délicat dans la présentation et l'adhésion. Dans ce cas, rien ne sert de forcer, il est plus opportun, en tant que thérapeute de favoriser l'expérience directe plutôt que de nombreuses explications.

Auteur: Internet

Info: http://act-therapie.com/hexaflex-la-fusion-cognitive-vs-la-defusion-cognitive/

[ maitrise ] [ introspection ] [ distanciation ] [ gamberge ]

 

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phantasme

Les fantasmes préférés des femmes
- "Sex With A Stranger". Avoir une relation sexuelle avec un inconnu. La vérité, c'est que de nombreuses femmes aiment l'idée de coucher avec un homme sans devoir parler d'attachement, de conséquences et/ou de responsabilités (une fois que c'est terminé). Pas de passé, pas de futur.

- "Sex With A Woman (Or Two)". Coucher avec une autre femme, ou même deux. Pourtant qu'il s'agisse d'une relation lesbienne ou d'un ménage à trois (voyeurisme inclus), la plupart ne feront qu'y penser.

- "The Personality Flip". Certaines femmes aiment s'imaginer être leur alter-ego pendant qu'elles ont une relation sexuelle. Ou jouer un personnage (cheerleader, prostituée, escort girl, strip-teaseuse...). Surtout quand il est loin, très loin, de ce qu'elles font pour de vrai pendant la journée.

- "Being Dominated". Et au passage, parfois, être considérées comme des objets sexuels (le temps d'une nuit). Tout juste comme Anastasia Steele dans le 50 Shades of Grey de E. L. James.

- "Virginity Sex". La virginité est iconique. La première relation sexuelle moins, de manière générale. Certaines femmes rêvent de se sentir à nouveau "like a virgin touched for the very first time when your heart beats next to mine". Tout comme Madonna avant elles. Plus qu'un hit, un concept.

- "Sex With A Younger Man". Ces dammes rêvent parfois d'être avec un jeune homme au corps athlétique qui n'a probablement pas autant d'expérience qu'elles. Dans leurs pensées intimes, elles jouent les cougars et enseignent à ces personnages très musclés.

- "Sex With An Amazing Lover". Celles qui n'ont pas - ou peu - connu l'orgasme, imaginent rencontrer et coucher avec "the ultimate lover" (un mec particulièrement doué au lit), un véritable fantasme.

- "Five-Star Hotel Sex". Pour certaines coucher avec un homme dans un hôtel quatre étoiles aux meubles luxueux et aux draps en soie, c'est mieux. Et plus encore, s'il faut prendre un ascenseur pour arriver à la chambre.

- "Sex In Public". L'idée d'être prise en flagrant délit dans un lieu public est l'un de leurs fantasmes les plus hot. Surtout quand la principale intéressée aime l'adrénaline et les challenges. Dans un avion, dans un gastronomique étoilé au Guide Michelin, sur un banc, dans la salle de bain de l'un de vos potes...

- "Sex Clubs And Swinging Parties". Certaines aiment le côté intriguant de certaines situations sexuelles et voudraient être invitées à des fêtes où tout le monde couche avec tout le monde. L'idée ? Casser les codes. Et avoir une relation sexuelle avec plusieurs partenaires aux yeux de tous. Du sexe, et puis c'est tout.

- "Having Sex With Her Friend's Man". Lorsque l'on parle de fantasme, la loyauté n'est pas toujours de mise. Et ce, même si elles ne devraient pas avoir envie de coucher avec le mari de leur meilleure amie et/ou le frère de leur mari. S'il est beau et attirant, il y a de grandes chances qu'il finisse par la hanter. Tout est permis, sauf ce qui est interdit.

Auteur: Internet

Info: http://www.gqmagazine.fr

[ chimère ] [ créativité ]

 

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songe

Des scientifiques ont découvert que les "rêveurs lucides" - les personnes qui ont conscience d'être en train de rêver - sont capables d'apprendre des choses et d'acquérir de nouvelles compétences en contrôlant leurs rêves.
Vous rêvez que vous êtes poursuivi par un monomaniaque qui veut vous tuer à coup de baguette de pain parce que vous portez le pull-over rouge tricoté par mémé? Vous n'avez qu'une seule option : attendre de vous réveiller. Une des principales différences entre le rêve et la réalité est le manquer de contrôle : on ne peut décider de faire un rêve, et lorsqu'on rêve, on est passif face aux événements. Une théorie, largement répandue, mais qui pourrait bien être mise à mal par les récents travaux d'un groupe de chercheurs de l'université de Yale.
Ce groupe de scientifiques a découvert que les "rêveurs lucides" - les personnes qui ont conscience d'être en train de rêver - sont capables d'acquérir de mémoriser des données et d'apprendre des choses à travers leurs rêves.
On savait jusqu'à présent que ce type de rêveurs parvenait à exercer un contrôle délibéré, non seulement sur le contenu, mais aussi sur le déroulement de leurs rêves. Tout en dormant, ils gardent leur libre arbitre. Dans un ouvrage intitulé Exploring the world of lucid dreaming, publié en 1997, Stephen LaBerge et Howard Rheingold détaillaient déjà une méthode pour parvenir à "se réveiller dans son rêve", et à en contrôler certains aspects. De nombreux "rêveurs lucides" ont racontent pouvoir voler à volonté. D'autres décrivent une sensation d'euphorie et de bien-être. Une femme a affirmé que son premier rêve lucide lui avait procuré "la sensation délicieuse de se fondre dans les couleurs et la lumière, avec un final digne du meilleur orgasme". Rien de moins.
Le grand défi des chercheurs est désormais de parvenir à "entraîner" ces personnes en leur disant de quoi rêver. Être le maître de ses rêves, permettrait de les manipuler dans le but d'apprendre et d'acquérir de nouvelles connaissances - bien qu'il soit impossible d'apprendre à jouer au violon de cette façon.
Les chercheurs ont aussi découvert que les "rêveurs lucides" ont un autre avantage sur les rêveurs "normaux" : ils sont en effet meilleurs pour tous les jeux d'argent et de hasard. Ces activités font en effet appel à des zones du cerveau - très bien maîtrisées par les "rêveurs lucides" - qui contrôlent les prises de décisions qui reposent sur l'émotion et les interactions sociales.
Les sceptiques avancent que la seule manière de connaître le contenu d'un rêve est à travers ce que le rêveur rapporte à son réveil, et qu'il est donc très difficile de savoir si quelqu'un maîtrise vraiment son rêve. Lorsque nous sommes éveillés, des techniques d'imagerie permettent dans une certaine mesure de savoir à quoi on pense. En théorie, il est possible de faire la même chose pendant le sommeil, car c'est un état où les pensées ont un contenu déterminé. Problème : les rêves font appel à l'inconscient, il est donc plus compliqué de décoder les pensées qui y sont liées, et de les contrôler.

Auteur: Internet

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[ onirisme ]

 

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prospective

On ne se lasse pas, chez FLP, de découvrir, décrypter, traduire et analyser tous types d'écrits dont les extraits considérés comme intéressants et/ou significatifs sont ensuite intégrés dans la base de données. Les langages humains, centrés/rassemblés ici en français, sont d'une immense diversité.

Nous constatons en parallèle que le langage est, pour ce que nous pouvons constater, une émergence assez miraculeuse et étonnante puisqu'elle constitue un importante particularité de l'humain en tant qu'espèce. On constate aussi que les signes écrits sont une apparition très très tardive au regard de l'évolution terrestre et même de celle des mammifères hominidés. 

Ce développement récent, cette ouverture sémantique, est très probablement propice aux outrecuidances ; L'homme se met au centre de l'univers, développe des religions et voilà qu'arrivent ceux qui, avec force contorsions linguistiques, viennent nous expliquer l'être, le non-être, l'infini... toutes choses ma foi fort intéressantes en termes de développement des idiomes et des approches syntaxiques, mais qui semblent de bien pâles et simplistes explications si on veut bien comparer ces développement onomasiologiques et sémasiologiques avec l'incroyable et semble-t'il infini développement que le vivant (où est la frontière avec le non vivant ?) présente devant nos yeux ébahis.

FLP, outil lexicographique d'une certaines complexité, voudrait sans cesse remettre cette idée sur le tapis : les langages humains actuels, de par leurs  simplicités conceptuelles et donc les limites qu'elles imposent, sont porteurs d'extraordinaires développements futurs, développements potentiels qu'il faut stimuler sans se refuser, comme ici, à l'utilisation de la technologie informatique. Ainsi sera-t'il peut-être possible de se libérer de carcans idiomatiques tels que le binarisme, un certain mécanisme grammatical ou autres manies analogiques. 

Avec "Les Fils de La Pensée" nous voulons aussi nous positionner sur une voie pragmatique, en prolongement des fondements sémiotiques logiques apportés par C.S. Peirce, c'est à dire en tentant de rester en contact avec un réel dit scientifique, à l'image, par exemple, des développements de l'épigénétique. Avec cette phrase de Bruce H. Lipton au passage : "Il faut que les gens réalisent que leurs pensées sont plus primaires que leurs gènes, car l'environnement, qui est influencé par nos pensées, contrôle les gènes." Voilà probablement une piste pour éviter le langage pulsionnel simpliste et ses effets, par comparaison avec une sagesse de la matière vivante, progressivement développée dans le temps via d'itératives résonances que nous commençons à découvrir..

Le langage n'est que consensus grégaire provisoire pour communiquer, conserver et développer le savoir. Nous croyons donc que ce consensus s'appuiera de manière plus heureuse sur le réél (priméité) tel que délivré par nos sens et les outils mis à leur disposition, qu'en prenant pour acquis on ne sait quels raisonnements métaphysiques abstraits ou religieux qui, avec l'inertie et les routines du temps, ont pris des positions sémantiques bien trop importantes au regard de leurs réalités démontrées. Les mondes astraux, la télépathie ou les Ovnis, si on veut s'amuser avec d'autres concepts ésotériques et/ou proches de la simple croyance religieuse, ne semblent pas avoir moins de consistance que les diverses traditions spirituelles humaines, en termes de témoignages rapportés en tous les cas.

Auteur: Mg

Info: 30 août 2020

[ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 
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écriture

Bien que Gould s'efforce de donner l'impression d'être un tire-au-flanc philosophe, il a abattu un travail énorme au cours de sa carrière de bohème. Tous les jours, même lorsqu'il a une épouvantable gueule de bois ou que la faim le laisse épuisé et affaibli, il passe au moins deux ou trois heures à travailler sur un livre sans forme passablement mystérieux qu'il intitule "Une histoire orale de notre temps". Il a commencé ce livre il y a de cela vingt-six ans et il est loin d'être fini. Cette préoccupation semble pour l'essentiel être à l'origine de son mode de vie ; tout emploi stable empiéterait sur sa réflexion.

Selon le temps, il écrit dans les parcs, sous les porches, dans les halls d'hôtel, dans les cafétérias, sur les bancs des quais du métro aérien, dans les rames ou dans les bibliothèques municipales. Quand il se sent d'humeur, il écrit jusqu'à l'épuisement et cette humeur lui vient dans des moments particuliers. Il décrit comment, un soir, il a passé six ou sept heures dans un bar grill-room de 3rd Avenue à écouter une vieille Hongroise éméchée, ancienne tenancière de bordel, ancienne revendeuse de drogues et désormais aide-cuisinière dans un hôpital de la ville, lui raconter l'histoire de sa vie. Trois jours plus tard, aux alentours de quatre heures du matin, sur un lit de camp de l'hôtel Defender, au 300, Bowery, il a été réveillé par les cornes de brume des remorqueurs de l'East River et n'a pas réussi à se rendormir car, en cet instant précis, il se sentait exactement d'humeur à intégrer la biographie de la vieille aide-cuisinière à son récit. Il a une mémoire phénoménale ; s'il a été marqué par une conversation, même interminable et dénuée de sens, il est capable de s'en souvenir plusieurs jours d'affilée, et ce, en grande partie mot pour mot. (...)

Il a écrit dans le hall de quatre heures et quart à midi. Puis il a quitté le Defender, a pris un café dans un bistrot de Bowery et s'est rendu à la bibliothèque municipale. Il a bûché à une table de la salle de généalogie, où il se réfugie souvent les jours de pluie (...) , jusqu'à ce qu'elle ferme, à six heures. Puis il est allé s'installer dans la grande salle, où il est resté, en levant à peine le nez de ses écrits, jusqu'à la clôture de la bibliothèque, à dix heures du soir. Il a avalé deux sandwichs aux oeufs et sa dose de ketchup dans une cafétéria de Times Square. Sur ce, trop fauché pour s'offrir un hôtel et trop absorbé dans ses pensées pour chercher refuge au Village, il a foncé dans le métro de West Side pour passer le reste de la nuit à voyager en griffonnant inlassablement, tandis que sa rame parcourait trois fois la boucle, de la station New Lots Avenue, à Brooklyn, à celle de Van Cortland, dans le Bronx, un des trajets les plus longs du réseau new-yorkais. Il a posé la serviette sur ses genoux et s'en est servi comme d'une écritoire. Il a l'endurance des possédés.

Auteur: Mitchell Joseph

Info: Le secret de Joe Gould, pages 18-19

[ passion ] [ thérapie ] [ refuge ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

Il faut voir FLP tel un cerveau gauche communautaire. Comme si, sous forme de catalogage intriqué, Gaïa s'amusait à se portraiturer en usant de l'entendement collectif humain, c'est à dire ses langages-consensus structurés et hiérarchisés. Ramenés ici au français.

Tous les acteurs restant bien sûr constamment en mouvement : l'univers, la matrice Gaïa, les hommes... et leurs idiomes. 

Collaborer à l'entreprise FLP est un processus réflexif, personnel et sincère, difficile, qui tendra à intégrer l'entendement du lecteur-tagueur dans le corpus général monde-langage-FLP par l'entremise d'une démarche qui, dans l'idéal, devrait concilier beaucoup de points : lecture plaisir, compréhension, désambiguation, décorticage, contextualisation, curiosité linguistique, mise en rétroaction de FLP, etc. 

Ainsi la réflexion individuelle pourra-t'elle peut-être quelque peu dépasser les simplifications imposées par les modes et autres "politiquement correct" des lieux/époques. 

Pour ce faire il faut appréhender l'insertion-étiquetage d'un extrait à deux niveaux : 

a) Celui de la logique formelle du réel perçu, froide et impersonnelle... inhumaine d'une certaine façon. QUEL EST LE SENS de l'insert, son rapport au réel ? (tag/catégorie)

b) Celui où l'humain-miroir s'implique un peu plus, parle de lui, de ses tourments, conflits personnels et intersubjectifs, antagonismes de pouvoirs et autres... (tags/étiquettes)

En procédant avec plaisir et mesure le participant pourra préciser/approfondir son rapport au langage et donc, par effet miroir, avec lui-même. Mais il faut du temps, celui d'une réflexion soutenue. Un peu comme les interactions aller-retour entre la vie biologique et son environnement tels que montrés par l'épigénétique. 

En termes de "descriptivité formulée", le langage se fonde sur le réel et précède la pensée. Il est la post-source. Le signifiant, en s'imposant comme  "signifié consensus" - même confiné aux hommes terrestres - devient, selon la belle formule de C.S. Peirce, quasi-esprit. 

Il faut donc procéder méthodiquement, en cherchant clarté et continuité, via une meilleure traçabilité (historique, étymologique, phylogénétique, etc - merci Internet), tâche beaucoup plus aisée que si on veut analyser une vidéo ou un film, qui, par leur surcroit de stimuli "submergent" l'esprit et l'emprisonnent. 

Cette grâce du langage écrit : sa linéarité qui le limite, focalise. Nous voilà en quelque sorte à l'opposé de la réalité pure et dure et ses milliards d'informations enchevêtrées. 

En résumé : à partir des mots de base, et puis des pensées (linéarités linguistiques) qui s'ensuivent, FLP fait office d'intégrateur/agrégateur. Voilà nos idées humaines intriquées dans un grand lexique multidimensionnel. (Mais gare aux règles d'insertion, amis participants.)

Tels sont les grands traits de l'entreprise des Fils de La Pensée : un dictionnaire analogique communautaire doté d'une base de données intelligente (intelligente au sens où chaque entrée est paramétrée au mieux) et doté de possibilités de recherche étonnantes. 

Evidemment, utiliser cette application nécessitera un peu de pratique pour en comprendre les possibilités. 

Pour revenir au cerveau gauche communautaire du départ, nous somme ici assez proches de l'idée des "Dialogues avec l'Ange". Une idée qui place l'homme dans un rôle de convertisseur du réel en quelque chose d'autre. 

Ici via des signes organisés, externalisés et entrelacés - sous forme digitale.

Auteur: Mg

Info: 13 février 2022

[ corps-esprit ] [ transmutation ] [ anthropocentrisme ] [ définition ]

 
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lecture analytique FLP

FLP sera aussi éventuellement un moyen de voir combien - pour ce qui est du langage - nous sommes préprogrammés par nos familles-milieux-civilisations-époques et donc à quel point il est difficile de prendre quelque distance avec le carcan intégré de toutes les forces-pouvoirs sémantiques qui ont précédé afin de nous libérer quelque peu de toute l'inertie des dogmes fondateurs (Vedanta, Aristote, religions, modes, politiques, etc) et surtout de la logique duale - pulsionnelle - qui les sous-tend.

Ici en remettant en cause la linéarité des écrits, en cassant les lignes, puisque le lecteur observateur se retrouve face au collisionnement de pensées-mots horizontales, linéaires et subjectives, avec d'autres pensées-mots, verticales et objectivées par FLP (nuage de corrélat, liaisons, chaines). Ainsi l'application secoue le cocotier des habitudes du lire-réfléchir et surtout les ouvre (tente de mieux les coordonner ?), en les intriquant. 

Il y a ensuite une double action demandée au lecteur-analyste-inserteur. Une action qui prend du temps.

a) vers l'extérieur : en utilisant l'immense lexique multidimentionnel du Web afin de mieux comprendre le texte en vérifiant la ou les significations d'un mot (on tombe sur un terme créole pour, avec une astérisque, en donner le sens dans les infos). Ou aller au fond de l'étymologie. Ou pour croiser et recouper les sources, etc.

b) vers l'intérieur, en lisant attentivement, souvent plusieurs fois, parfois en reprenant un extrait plus tard. Ici on verra comment l'interprétation de nos pensées-mots et autres idées d'étiquettes peuvent être fugaces, instables, relatives... ondoyantes, subjectives... préformatées... Heureusement se dégage aussi une sorte de colonne vertébrale de notre pensée, en étant sincère avec nous-même, qui conduira la discussion intérieure vers le consensus. Vers l'intérieur aussi en usant de la machine en rétroaction, c'est à dire en prenant quelques mots-termes-vocables (souvent en n'usant que des radicaux des termes) pour une recherche FLP (et parfois, pourquoi pas, sur Google) pour ainsi comparer, et "voir" certaines situations-significations qui nous ont échappés pour ce qui est de la conjonction de ces items. Ou même de leur agencement et/ou de la grammaire.

Viennent ensuite les éventuelles discussions avec d'autres participants de FLP pour corriger, élargir et affermir le consensus sémantique. Mais stop.

Et puis il y a les textes que le participant des Fils de La Pensée traduit. Stop ici aussi.

Là encore nous ne résistons pas au plaisir de plaider pour une forme de logique élargie - indépendante de son propre langage - qui s'inspire du fonctionnement de l'atome du carbone duquel nous sommes tous issus. Cette logique en base 4, offre la souplesse de fonctionnement sans pareille d'un double dualisme invertible. Elle nous aidera peut-être à avancer en tant que race soi-disant intelligente. Allons savoir.  Au-delà de C. S. Peirce, nous essayons d'aller dans ce sens.

Tétravalence qui, dans ce grand jeu exploratoire et tâtonnant de FLP et de la vie orthogonale (qui individualise et généralise en même temps), pourra être mise en analogie, entre autres, avec le double dualisme homme-femmes. Ou avec les règles de base du contrepoint musical. Voire, plus simplement, avec le système dentaire d'une immense partie du monde vivant (machoires inférieures et supérieures qui matérialisent un double système inversé).

Auteur: Mg

Info: septembre 2022

[ prospective ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ slow slow thinking ] [ réflexion ] [ profondeur ] [ distanciation ] [ pré-mémétique ]

 
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interrogations

Lorsqu'Einstein réfléchissait à un problème, il estimait toujours nécessaire de formuler ce sujet de manières aussi diverses que possible, afin pouvoir en adapter la présentation et la rendre compréhensible pour des personnes habituées à des modes de pensée dissemblables et à des parcours éducatifs différents.

Avec FLP nous tentons de nous inspirer de tout, de ce qui précède bien sûr, mais aussi de cette progression : Euclide pensa à partir de la surface, Newton, de la matière, Einstein, de la lumière...

Et bien FLP veut s'amuser à le faire à partir de l'esprit, c'est à dire s'essayer à l'extension-compréhension de notre perspectivisme-anthropique-miroir.

Tout ceci organisé de manière orthogonale, à savoir que chaque individu tente de frotter-intégrer sa singularité infime... dans le corpus linguistique général humain.  Et puis, avec l'aide des chatbots, on va s'apercevoir d'une intrication récurrente langage - mathématique, ce qui est déjà le cas à partir des années 2020.

Voici quelques idées qui, en conservant une ouverture absolue, tendent vers ce concept : 

- Les hommes, structures organiques à la pensée analogique, fonctionnent avec des mots-univers, symboles miroirs, vus par un système AI numérique comme des vecteurs polysémiques (sphères sans fond ? n dimensions ?). 

- Chaque mot-système-univers, plus ou moins fermé en fonction du contexte et de qui le manipule, est aussi une structure autonome + ou - durable. Exemples au hasard : Gaïa, le soleil, le requin, les fougères, la culture humaine, un atome... l'écriture, une route, etc. Termes qui renferment tous, de fait, l'entière évolution cosmique qui les précède. Chacun étant à comprendre/interpréter/intégrer au milieu de mélanges de cycles variés-variables... vus-codés par des observateurs variés-variables aussi. Observateurs pareillement issus de systèmes variés et variables.  Nous avons donc : 

- Des priméïté interprétées par des secondéités qui produisent des tiercités-codages, avec rocades multiples possibles entre ces trois acteurs. Merci Charle Sanders Pierce.

- Les codages-transcriptions des perceptions-représentations-structures de l'observateur, suite aux contacts avec ce qui constitue son "1er LIVRE"... Contacts qui constituent des tiercités qui avec le temps constituent et développent un "2e LIVRE", pensées communautaires, religions, philosophies, etc. 

Et maintenant arrivent les bots dialoguants, IA aptes à réfléchir et raisonner, mais à partir de ce second ouvrage seulement, sans sensibilité, peur de la mort, etc... tous sur base de logique binaire. Alors que le premier livre, minéral-organique, semble fondé sur la tétravalence.

- Pour FLP, les secondéités, individus qui transposent, existent via leurs patronymes. Elles sont de fait des mots-univers-personnalités, ci-nommées : secondéités médium

Questions :

a) comment au milieu de tout cela modéliser, structurer et créer une classification diachronique orthogonale afin de constituer de nouveaux et plus efficients corpus ?        

b) comment situer-imaginer une éventuelle extension de ce système-structure autonome vu que le fond "créatif" unique que nous pensons connaître est celui schématisé par l'interaction terre-soleil, avec la gravitation et le cycle de l'eau, d'où nous sommes issus ? 

Réponse : imaginer-construire-développer un autre système autonome de ce genre, mais sur des bases différentes (par exemple : trois soleils, un autre base chimico organique ?...) et essayer de construire quelques idées sémiotiques, linguistiques, syntaxiques ou autres... susceptibles d'aider à une communication entre des êtres issus de ces deux systèmes distincts. 

Auteur: Mg

Info: fév. 2024

[ prospectives ] [ xéno-communication ] [ exolinguistique ] [ au coeur de FLP ]

 
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protestantisme

En mai 1521 un disciple de Luther, le Bernhardi des thèses de 1518, donne l’exemple, étant prêtre et curé de Kempen, de contracter un mariage régulier. Le célibat des prêtres n’étant pas d’institution divine, Luther n’y trouve rien à redire, doctrinalement parlant. Pratiquement ? il est plutôt embarrassé, mécontent, un peu narquois. Cependant un vent de révolte souffle sur les couvents. Partout des religieux, des Augustins surtout, rompent la clôture et se muent en laïcs. Les voilà qui réclament le droit au mariage. Eux qui librement ont fait vœu de chasteté, peuvent-ils rompre ce vœu ? le peuvent-ils sans commettre ce que Luther en 1518 nommait le plus grave des sacrilèges ?

Il se trouve précisément quelqu’un pour dire oui, quelqu’un que connaît bien Luther : Carlstadt, l’ex-champion de Leipzig, depuis longtemps chanoine à Wittemberg, professeur à l’Université et archidiacre de la cathédrale. Nominalement désigné comme hérétique par la bulle Exsurge, cet homme opiniâtre, passionné et brouillon était parti, en mai 1521, au Danemark où le roi Christian II songeait à une réforme. Vite congédié, il revient à Wittemberg en juin et se jette en pleine mêlée. Tout de suite, la question du célibat l’attire. En attendant de la trancher pratiquement pour son compte — il célébrera son mariage le 26 décembre 1521 — il prétend la trancher doctrinalement pour les autres. A grands renforts de textes et de citations scripturaires, il établit sa thèse, claironne ses avis — et le retentissement de sa parole est grand.

Que dit cependant Luther ? Rien de curieux comme son attitude. D’abord il hésite. Il louvoie. Le mariage des religieux ? mais s’ils ont prononcé le vœu de chasteté, c’est de leur plein gré, librement, par choix. Comment pourraient-ils dès lors se délier ? La difficulté paraît insurmontable. Cependant Carlstadt continue sa campagne et Luther ses méditations. Et il hésite toujours. Il a des scrupules. Le 6 août 1521, il écrit encore à Spalatin ces mots amusants : "Par Dieu, nos Wittembergeois donneront femmes même aux moines ! A moi du moins, jamais !" Cependant il réfléchit. Il porte l’idée en lui. Elle l’habite, elle le travaille. Et brusquement, le 9 septembre 1521, une lettre part à l’adresse de Mélanchton. Luther a trouvé. Les arguments de Carlstadt ? défectueux. Son point de vue ? mal choisi. Le vrai, c’est que les vœux sont faits dans un esprit d’orgueil. C’est que les moines, quand ils les prononcent, les considèrent comme autant de bonnes œuvres, comptent sur eux pour s’acquérir la sainteté et, par-delà, l’éternelle béatitude. De tels vœux sont viciés. Ils sont mauvais. Ils sont nuls de plein droit.

Hésitation d’abord et recul instinctif devant la nouveauté révolutionnaire des solutions proposées, à l’école de la vie, par un Carlstadt. Puis, lent travail d’accommodation et de réflexion. D’une idée étrangère à Luther faire une idée luthérienne, qui puisse vraiment jaillir de la conscience profonde du réformateur : quand l’œuvre est accomplie ; quand Luther a pris possession réellement des pensées qui lui ont été comme tendues par autrui ; quand il les a rendues siennes, dans toute la force du terme : alors, une explosion soudaine, un de ces sauts brusques dont nous parlions plus haut. Et voilà l’hésitant du début, l’indécis, l’inquiet qui devance en pleine audace ceux qui l’ont mis en branle. Et voilà tout Luther, à cette date.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 138-139

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