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jeux de rôles sociétaux

Parlant de la vie intellectuelle sous la dictature, Andrei Pleșu montre que "l'imperfection du mal est aussi la condition strictement nécessaire à l'adaptation au mal, avec ses bénéfices et risques incontournables. La perspective d'un changement de régime a été, jusqu'au dernier moment, quasi inexistante. Par conséquent, nous étions tous préparés pour une longue course, pratiquement sans fin. Un mélange de résignation, de sublimation des insatisfactions, de ruse conjoncturelle, de mélancolie et d'humour : tels étaient les accessoires courants de notre survie". Il cite encore les observations pleines de finesse de Mihai Botez selon lequel la survie aurait été tout un art, "même digne, sous la dictature communiste, combinant soumission bien calculée, criticisme autolimité, conservation tactique du profil marginal et utilisation intelligente des opportunités". 

Auteur: Neculau Adrian

Info: La vie quotidienne en Roumanie sous le communisme, p.69

[ hypocrisie ] [ faux-semblant ] [ dictature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

travail

Comment est-elle, votre vie, dites-moi? Brillante, certes, mais aussi aride, vide, terne et lourde à porter, n'est-ce pas? Vous allez au bureau, vous faites votre travail, vous répétez vos mantras, vous effectuez vos pujas. Au bureau, vous êtes aux ordres, vous êtes éteint, contraint de vous plier à la routine; quant à votre pratique religieuse, elle est devenue mécanique et se résume à une soumission à l'autorité. Ainsi, dans le domaine religieux, dans le monde des affaires, dans votre éducation, dans votre vie quotidienne, que se passe-t-il dans la réalité des faits? Jamais vous n'êtes dans un état d'esprit créatif, n'est-ce pas? Vous n'êtes pas heureux, pas vivants, pas joyeux. Intellectuellement, religieusement, économiquement, socialement, politiquement parlant, vous êtes abêtis, écrasés par la discipline, n'est-il pas vrai?

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Amour, sexe et chasteté

[ abrutissement ]

 

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écriture

Dans sa chambre, où il n'y a pas la moindre trace de son pays, de son passé, ni même de la saveur masochiste d'être un écrivain en exil, il fera l'amour avec les mots jusqu'au matin. D'ailleurs, depuis son arrivée dans cette ville, c'est la seule manière de le faire qu'il puisse pratiquer avec succès. Peut-être ne jouit-il pas, mais il ressent la joie passagère de l'union, de la fusion dans un corps familier. Il trouvera les mots à tâtons, ces vieux mots morts dont il n'a jamais plus besoin dans sa vie quotidienne. (...) Les mots turcs, comme des amantes fidèles, viendront à lui un par un, et sans établir de liens entre eux, sans s'ordonner pour former des phrases, indifférents les uns aux autres, chacun à son affaire, ils couleront en lui goutte à goutte dans la simplicité de la lumière du jour.

Auteur: Nedim Gürsel

Info: Le Dernier Tramway

[ artisanat ] [ littérature ]

 

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lutte des classes aliénée

Car le travail n’est plus une force, il est devenu signe parmi les signes. Il se produit et se consomme comme le reste. Il s’échange avec le non-travail, le loisir, selon une équivalence totale, il est commutable avec tous les autres secteurs de la vie quotidienne. Ni plus ni moins "aliéné", il n’est plus le lieu d’une "praxis" historique singulière engendrant des rapports sociaux singuliers. Il n’est plus, comme la plupart des pratiques, qu’un ensemble d’opérations signalétiques. Il entre dans le design général de la vie, c’est-à-dire dans l’encadrement par les signes. Il n’est même plus cette souffrance, cette prostitution historique qui jouait comme promesse inverse d’une émancipation finale [...]. Plus rien de tout cela n’est vrai. La forme-signe s’est emparée du travail pour le vider de toute signification historique ou libidinale et l’absorber dans le processus de sa propre reproduction : c’est l’opération du signe que de se redoubler en lui-même, derrière l’allusion vide à ce qu’il désigne.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 25

[ absurde ] [ désenracinement ] [ objet de consommation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

élément perturbateur

[…] Socrate, lui aussi, choisit de servir Eros pour s’en servir, en s’en servant. Cela l’a conduit très loin, remarquez-le – à un très loin que l’on s’efforce de camoufler en en faisant un pur et simple accident de ce que j’appelais tout à l’heure le fond grouillant de l’infection sociale. Mais n’est-ce pas lui faire injustice, ne pas lui rendre raison, que de le croire ? De croire qu’il ne savait pas parfaitement qu’il allait proprement à contre-courant de tout cet ordre social au milieu duquel il inscrivait sa pratique quotidienne ? Son comportement n’était-il pas véritablement insensé, et scandaleux, de quelque mérite que la dévotion de ses disciples ait entendu ensuite le revêtir en en mettant en valeur les faces héroïques ? Il est clair qu’ils n’ont pas pu faire que de ne pas enregistrer ce qui est une caractéristique majeure chez Socrate, et que Platon lui-même a qualifié d’un mot resté célèbre auprès de ceux qui se sont approchés du problème de Socrate – son atopia dans l’ordre de la cité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 18-19

[ court-circuitage ] [ daïmon ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

problème théorique

Si l'on admet que toute expérience, quand elle est forte, se donne sous les espèces du discontinu, et que l'écrit - phrases, lignes, vers, pages qui se suivent - est un continuum, alors le premier travail d'écriture n'est pas de faire du discontinu mais bien de faire du continu. Chaque fois que la littérature se tourne - conversion décisive - vers son présent qui toujours se présente plus ou moins mal, c'est-à-dire vers la perception, vers le commerce amoureux, vers la parole quotidienne, vers la société, etc, la première question est : comment faire du continu avec ça, quel continu en faire, comment enchaîner ? Même à l'époque récente où l'on pratiquait, à des fins de "subversion", d' "effets de réel" ou de renouvellement rythmique, des ruptures ostensibles - de ton, de syntaxe - et des omissions, la question principale, sous-jacente à toutes ces pratiques, et qui apparaît plus pressante encore avec le recul, était celle-ci : quel type de continu se reconstitue-t-il par-delà ces interruptions, quelle consistance, quelle qualité de matière est alors donnée au texte pris en totalité ?

Auteur: Alferi Pierre

Info: in "Brefs", éd. P.O.L., p. 115

[ agglomération ] [ transcription ] [ limitation ] [ codage de la réalité ]

 
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surpopulation

Le groupe Ummo-science a reçu quelques lettres, lors de sa création. Si certaines sont des faux grossiers, une au moins contient une idée intéressante. En effet, si une population a atteint un niveau scientifique élevé, celui-ci peut a priori également être utilisé pour prolonger la vie, grâce à des remplacements d'organes ou des prothèses diverses et variées. Sur Terre il est devenu commun, passé un certain âge, de procéder à des opérations de la cataracte, en remplaçant les cristallins par des prothèses. Même chose pour les articulations des hanches, des genoux et des épaules, etc.

Une science extraterrestre encore plus performante devrait permettre de maintenir les individus en vie à des âges encore plus importants. Ce texte Ummite apporterait une réponse qu'on pourrait qualifier d'originale. Sur cette planète, l'état décrépit n'existerait pas. Les êtres de cette planète, selon ces textes, pratiqueraient une communication télépathique avec leur "âme collective", activité présentée comme quotidienne. On retrouve le même thème sur Terre avec la transe, la méditation, etc. 

Ma foi, pourquoi pas ?

Cette activité méditative serait considérée comme l'acte le plus important de chaque jour. Ce faisant "l'individu informerait l'âme collective planétaire". Il se considèrerait ainsi, dès sa naissance, comme "à son service". Il émanerait de cette noosphère et, à sa mort, y retournerait. La mort ne serait donc pas considérée comme un évènement dramatique, pas plus que ne l'est pour des humains le sevrage, la puberté, etc.

La fin de vie passerait donc par le suicide. Quand ? Lorsque les capacités de connexion télépathiques disparaitraient. Or cette activité serait considérée comme essentielle, tout le reste étant secondaire. Quand des individus verraient cette faculté disparaître, ils décideraient alors de mettre fin à leur existence, leur mort étant provoquée instantanément par action de micro-ondes sur leur encéphale. Le corps ne serait pas brûlé, mais ses constituants seraient convertis en ... hélium.

Ces fins de vie seraient décidées au niveau des couples, car non seulement le célibat serait inconnu, mais l'appariement vaudrait pour l'ensemble de l'existence, comme chez nos pigeons.

On découvre donc dans ces textes un modèle de société ayant sa cohérence, du premier au dernier jour de la vie. Un société organisée telle une fourmilière.

Auteur: Petit Jean-Pierre

Info: http://www.ufo-science.com/wpf/?page_id=7830

[ science-fiction ] [ solution ]

 
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thérapie

Nous revînmes à la maison d’Akachu, et sous sa direction, je commençai à acquérir les tsentsak (fléchettes magiques) essentiels à la pratique du chamanisme jivaro. Ces tsentsak ou esprits alliés sont les principales forces censées provoquer et guérir les maladies dans la vie quotidienne. Pour le non-chamane, ces forces sont normalement invisibles, et même les chamanes ne peuvent les percevoir que dans un état modifié de conscience.
Les mauvais chamanes, ou sorciers, projettent ces esprits alliés dans le corps de leurs victimes afin de les rendre malades ou de les tuer. Les bons chamanes, ou guérisseurs, utilisent leurs propres tsentsak, qui les aident à extraire les esprits du corps de leurs compagnons malades. Les esprits alliés forment également des boucliers qui, avec l’esprit gardien du chamane, protègent leur maître chamane des attaques.
Un nouveau chamane recueille toutes sortes d’insectes, de plantes et autres objets, qui deviennent ses esprits alliés. Toute chose ou presque, y compris les insectes et les vers, peut devenir un tsentsak si elle est suffisamment petite pour être avalée. Différents types de tsentsak provoquent différents types de maladies ou sont utilisés pour soigner. Plus grande est la diversité des objets de pouvoir que le chamane possède dans son corps, plus grande est sa capacité de guérisseur.
Chaque tsentsak possède un aspect ordinaire et non ordinaire. L’aspect ordinaire tel qu’il est vu sans avoir bu d’ayahuasca. Mais l’aspect non ordinaire et véritable du tsentsak se révèle au chamane lorsqu’il prend la boisson. Les fléchettes magiques apparaissent alors sous leurs formes cachées d’esprits alliés, comme des papillons géants, des jaguars, des serpents, des oiseaux et des singes, qui assistent activement le chamane dans sa tâche.
Lorsqu’un chamane guérisseur est appelé pour soigner un patient, son premier devoir est d’établir un diagnostic. Il boit de l’ayahuasca, du jus de tabac vert, parfois le jus d’une plante appelée piripiri, en fin d’après-midi et en début de soirée. Ces substances qui modifient la conscience lui permettent de voir à l’intérieur du corps du patient comme si celui-ci était en verre. Si la maladie est due à la sorcellerie, le chamane guérisseur verra l’entité non ordinaire intrusive dans le corps du patient assez clairement pour déterminer s’il possède l’esprit allié approprié pour l’extraire en l’aspirant.

Auteur: Harner Michael

Info: Dans "La voie du chamane", pages 51-52

[ rituel ] [ mise en scène ] [ transe ] [ DMT ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

Imhotep a bouleversé la vie quotidienne égyptienne en introduisant des sciences nouvelles : médecine, architecture, mathématiques et le premier livre religieux, 2500 ans avant la rédaction de la première Bible sous Ptolémée II à Alexandrie. L'homme se découvre alors une âme, deuxième entité qui l'incite à vivre dans le droit chemin, à pratiquer la tolérance, à aimer sa femme et ses enfants et à vivre en conformité avec les lois de la nature en protégeant les espèces... Tous principes de vie en société qui s'appliquent directement à la conscience humaine, à laquelle on offre en contrepartie de cette vie exemplaire la possibilité de renaître après avoir satisfait au jugement de son âme à un nouveau état plus glorieux et moins fragile que celui de l'existence temporaire terrestre et d'entrer de plein pied (comme les dieux) dans la vie éternelle. Le contrôle probatoire de l'âme sera supervisé (symboliquement) par ; la déesse Mâat (de la vérité), le dieu Thot de la Sagesse et des Ecritures et le grand juge Osiris lequel prononcera soit l'admission au Paradis, soit l'anéantissement de l'âme qui sera alors dévorée par un étrange animal composite pour le punir de son inconduite et de ses mauvaises actions commises durant sa vie sur Terre. Il n'y a que peu d'images représentant Imhotep en tant que 1er Ministre égyptien de la 3e dynastie, car malgré tous les titres d'honneur et tous les pouvoirs que lui a conféré le Roi Djoser(Djeser) pour mener à bien ses réformes, le Grand Vizir a toujours refusé d' être honoré comme un dieu. Il reste fils de Ptah (un personnage momifié aux origines inconnues) et serviteur du roi et grand Dieu Invisible Atoum. Il gouvernera l'Egypte à partir de Memphis, capitale administrative entourée de hautes murailles blanches pour assurer sa sécurité) ville située à la jointure des deux royaumes : celui du sud et celui du Nord (Moyenne et Haute Egypte). Pour plusieurs millénaires la seule image que nous avons de lui est celle d'un modeste scribe assis dans le plus simple apparat, sans bijou, ni vêtement de luxe, avec un rouleau de papyrus ouvert sur ses genoux qu'il tient entre ses deux mains. Le peuple le considérera durant trois millénaires (jusqu'à l'avènement du christianisme en tant que religion d'Etat) comme l'exemple à suivre et comme une divinité faisant le lien entre le ciel et la terre, capable de réaliser des miracles...

Auteur: Gardiner Alan H.

Info: Internet. Imhotep, grand chancelier de basse Egypte, prince royal, grand prêtre d'Héliopolis, médecin royal, architecte et chef des principaux corps de construction des grands chantiers ...

[ ancienne Egypte ] [ historique ]

 

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états limites

La réorientation de la psychologie des instincts vers le moi est en partie due au fait qu’il a bien fallu reconnaître que les malades qui se présentaient dans les années 1940 et 1950 "montraient très rarement les névroses classiques que Freud avait décrites si minutieusement". Au cours des vingt-cinq dernières années, le malade dont le cas est indéterminé, présentant non pas des symptômes bien définis, mais un mécontentement diffus, est devenu de plus en plus commun. Il ne souffre pas de fixations débilitantes, ni de phobies, ni d’une conversion d’énergie sexuelle réprimée en troubles nerveux ; il se plaint "d’une insatisfaction existentielle vague et diffuse" et sent que "sa vie, amorphe, est futile et sans but". Il décrit des "sentiments ténus mais tenaces de vide et de dépression", "des violentes oscillations dans son évaluation de lui-même", et "une incompétence générale à s’entendre avec autrui". "Il se rassure sur lui-même en s’attachant à des êtres forts, admirés ; il désire ardemment être accepté par eux, et ressent le besoin de recevoir leur aide." Bien qu’il puisse assumer ses responsabilités quotidiennes, et même parvenir à une certaine réussite, le bonheur lui échappe, et sa vie lui apparaît souvent comme ne valant pas la peine d’être vécue.

La psychanalyse, thérapie qui s’est développée dans la pratique, à partie de cas d’individus moralement rigides et sévèrement réprimés, ayant besoin de faire la paix avec un "censeur" interne rigoureux, se trouve aujourd’hui de plus en plus souvent confrontée à des "caractères chaotiques dominés par [leurs] pulsions". Elle a affaire à des malades donnant libre cours à leurs conflits, ne les réprimant ni ne les sublimant. Souvent engageants, ceux-ci cultivent pourtant une superficialité qui les protège dans les relations affectives. Ils sont incapables de pleurer, et l’intensité de leur rage contre les amours objectaux perdus, en particulier contre leurs parents, leur interdisent de revivre des moments heureux ou de les garder précieusement en mémoire. Ouverts plutôt que fermés aux aventures sexuelles, ces malades trouvent pourtant difficile de vivre pleinement la pulsion sexuelle ou d’en faire une expérience joyeuse. Ils évitent les engagements intimes qui pourraient les libérer de leurs intenses sentiments de rage. Leur personnalité n’est guère qu’un ensemble de défenses contre cette rage et contre les sentiments de privation orale nés au stade préœdipien du développement psychique.

Ces malades souffrent souvent d’hypocondrie et se plaignent d’éprouver une sensation de vide intérieur. Ils nourrissent, en même temps, des fantasmes d’omnipotence et sont profondément convaincus de leur droit d’exploiter les autres et de se faire plaisir. Les éléments archaïques, punitifs et sadiques prédominent dans le surmoi de ces malades, et s’ils se conforment aux règles sociales, c’est plus par peur d’être punis que sous l’emprise d’un sentiment de culpabilité. Ils ressentent leurs propres exigences et appétits, mêlés de rage, comme étant extrêmement dangereux, et ils élèvent des défenses aussi primitives que les désirs qu’ils cherchent à étouffer.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 71-72

[ portrait clinique ]

 

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