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imaginaire

La littérature n'est pas née le jour où un jeune garçon criant  Au loup! Au loup! a jailli d'une vallée néanderthalienne, un grand loup gris sur ses talons: la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup! Au loup! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important: c'est qu'entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c'est l'art littéraire.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Littératures (1) Austen, Dickens, Flaubert, Stevenson, Proust, Kafka, Joyce

[ création écrite ] [ culture ] [ genèse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéologie politique

Oui, il m’arrive au cœur des bouffées de regret – le regret de ma jeunesse sacrifiée, de ma vie livrée à la famine, de mon orgueil livré aux chiens, de mon avenir gâché pour une foule qui me semblait avoir une âme, et à qui je voulais faire, un jour, honneur de toute ma force douloureusement amassée.

Et voilà que c’est sur les talons des soldats qu’elle marche à présent, cette foule ! Elle emboîte le pas aux régiments, elle acclame des colonels dont les épaulettes sont encore grasses du sang de Décembre – et elle crie "A mort !" contre nous qui voulons boucher avec de la charpie le pavillon des clairons !

Oh ! c’est la plus grande désillusion de ma vie. 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, page 157

[ socialisme ] [ peuple ingrat ] [ servitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

les femmes intellectuelles ressemblent à des hommes. Elles s’habillent de pantalon et se maquillent "nude". Il y a toujours le moment de surprise dans le regard des nouvelles rencontres quand j’ouvre la bouche. Il y a un raccord entre ma jupe et mon cerveau qui met du temps à se faire. Et parfois certains osent le constat à haute voix : "J’ai cru que tu étais une pouffe et tu es brillante." Le pire est peut-être l’arrogance qu’ils mettent dans leurs remarques. Il y a un vrai problème entre la jupe et le cerveau. Comme si la jupe court-circuitait le cerveau et l’empêchait de se développer normalement. J’ai trop l’air d’une femme pour avoir un cerveau. Aujourd’hui, je suis encore plus fière de mes talons et du cliquetis de mes colliers.

Auteur: Abnousse Shalmani

Info: Khomeiny, Sade et moi de

[ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mère-fille

Mireille est en proie à des sentiments contradictoires, des sentiments de mère, qui s’étonne de voir son bébé devenu une grande bringue avec des fesses de femme et des réactions de gamine, cette chevelure de Madeleine et les ongles rongés, qui trainaille au lit et veut faire les grandes écoles, cite des écrivains et ne sait toujours pas mettre son linge sale au panier, prononce des mots méconnus et renifle son tee-shirt pour savoir si elle pourra le mettre un jour de plus, mange encore ses nouilles avec les doigts, distraitement, et s’étire comme un chat à la fin du repas après avoir saucé son assiette avec du pain, une gamine qui veut des talons et la pilule. Elle la regarde, prise dans ce chassé-croisé des espérances et de la peur.

Auteur: Nicolas Mathieu

Info: Connemara, p 231

[ adolescente ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

self-défense

La bombe lacrymo est déconseillée, même si tu la tiens à la main, il est facile pour un gars costaud et rapide que de te tordre le bras, te l'arracher et la retourner contre toi ? Munissez-vous plutôt d'un sifflet à roulettes, comme celui de la police par exemple, porté autour du cou, sans hésiter à souffler dedans en cas d'attaque ;-). Il existe aussi des petites alarmes portatives. Si vous êtes attaqué ne criez pas "au secours !" mais "au feu !" (les quidams inquiets ouvriront leur fenêtre pour voir si c'est chez eux que ça se passe...). Évidemment pas de talons hauts, des baskets, et pas d'attitude de peur, avoir l'air sur de soi, tranquille (très très important). Eviter d'avoir des choses de valeur, et toujours avoir un peu d'argent sur soi, au cas où...

Auteur: Internet

Info:

[ femmes ] [ autodéfense ] [ conseil ] [ astuces ]

 

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femmes-par-femme

Au cours de son adolescence et de sa prime jeunesse, José Bento venait souvent s'installer, le temps d'une saison, dans la maison Teixeira. Aurora avait un faible pour lui, malgré les mises en garde de sa soeur :
- Ne t'attache donc pas autant à ce garçon. Un jour, il tournera les talons et ne reviendra plus.
- Je sais. Amour d'enfant se garde comme l'eau dans un panier. Mais j'ai plaisir à m'occuper de lui et à le voir content.
Elle lui repassait ses chemises avec un soin extrême, en prenant garde de ne laisser ni faux plis ni boutons branlants. C'était une femme qui mettait sa sensualité dans de petits dévouements sans cesse recommencés, dans des insignifiances rituelles que jamais ne toucherait l'esprit de changement. Sa douceur cachait une bonne dose de cynisme obéissant, où tenait toute sa philosophie de l'espace sentimental ; son amour des concessions exprimait aussi une sorte d'égoïsme ignoré d'elle-même. Ces particularités faisaient d'Aurora une personne indispensable, mais non aimée.

Auteur: Bessa Luís Agustina

Info: In "Le confortable désespoir des femmes", éd. Métailié, p. 76 - trad. F. Debecker-Bardin

[ économie sentimentale ] [ soins maternels ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

enfance

Mon père, il disait qu'y a des gens qui sont tellement forts dans ce qu'ils font le mieux que c'est comme s'ils avaient reçu un don magique. Des fermiers qui font sortir des choses du sol sans rien faire d'autre qu'enfoncer le bout de leur botte dans la terre et de cracher dans le trou. D'autres qui font de la musique avec n'importe quel bout de ficelle bien tendu, une boîte de conserve vide ou une bouteille pas bouchée, qu'arrivent à se débrouiller pour qu'un violon, un harmonica ou un banjo se mette à chanter, à rire ou à hurler comme si ils avaient un coeur bien à eux. Des joueurs qui font en sorte qu'une carte à jouer file comme un poisson ou flotte en l'air comme une plume. Des dompteurs de chevaux sauvages capables de calmer les mustangs les plus vicieux au bout de six bonds rien qu'en leur touchant les flancs avec les talons et en leur murmurant à l'oreille. Je savais de quoi il voulait parler. Johnny, il l'avait, ce genre de don magique avec un pistolet.

Auteur: Blake James Carlos

Info: L'Homme aux pistolets

[ émerveillement ]

 

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angoisse

Elle but les dernières quelques gorgées d'eau bouillie, et se mit soudain à voir toutes ses peurs entrer, une par une, dans la maison. Solitude fut la première à se présenter - seule, bien sûre. Francisca la reconnu immédiatement, car elle parcourut avec une feinte timidité toute la maison en quête du bon endroit où se loger. Elle s'installa en fin de compte dans la poche intérieure de l'un des nouveaux manteaux de fourrure de Francisca et ne bougea plus. Culpabilité arriva peu après, pointant vers elle de logs doigts réprobateurs. Elle se glissa dans un chemisier en soie rouge et, enfonçant ses doigts à travers les longues manches, continua de harceler Francisca. Puis, main dans la main, Rejet et Abandon firent leur entrée. Ils se déplacèrent librement dans la pièce, sans faire attention à Francisca. Sous peu, ils choisirent une paire de chaussure fantaisie à talons aiguilles et disparurent chacun dans une chaussure différente. Francisca se rendit compte que ses peurs étaient venues en même temps que sa fortune. Elles avaient seulement attendu l'occasion propice, un moment de faiblesse et de désespoir complet, pour se révéler.

Auteur: Cañon James

Info: Dans la ville des veuves intrépides

[ solitude ] [ littérature ]

 

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souper

Elle sourit, je regardai ma montre. Il était onze heures du soir. Sur la nappe comme dans un filet affluaient les poissons : le saumon, les truites en anneau, les harengs, les anchois en bouquet de six, liés par la queue. Mais on ne servit à boire que du lait et une bière non fermentée. D'un sac à éponges je sortis sournoisement l'aquavit norvégien. Aïno bat des mains, débouche la bouteille avec une épingle à cheveux et, de plaisir, éternue. Elle verse deux rase-bords, me tend l'un, prend l'autre; se mettant au garde à vous, elle claque les talons et la langue, me fait l'immédiat hommage de son verre vide, dont elle tourne vers moi le fond avec des mots de convention que je n'entends pas. Elle avait ôté ses bottes et revêtu d'une chemise intérieur avec des broderies paysannes; un collier d'ivoire végétal errait sur elle comme une deuxième dentition. Nous mangions sans parler, pareils à un couple anglais. Les joues d'Aïno étaient luisantes sans poudre ni rouge, ainsi que tous ces visages scandinaves où un sang agile étend son fard que renfoncent le grand air ou le moindre regard. Avec éloquence deux bouteilles parlèrent. Nos têtes bourdonnaient.

Auteur: Morand Paul

Info: Ouvert la nuit (1922, 253p., le livre de poche, p.227)

[ univers nordique ] [ épicurien ] [ repas copieux ] [ alcool ]

 

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homme-femme

Tout d'abord, j'allais à la pêche. Je prenais mon poisson à l'arbalète, juste ce qu'il fallait pour deux personnes. A cette heure-là la mer sentait le goémon, les coquillages et les étoiles, elle pénétrait dans ma bouche et laissait ces odeurs dans ma mémoire. Encore sous l'eau, je sentais le goût qu'aurait mon poisson, accompagné d'un vin "sang de lièvre" et de la salade piquante que préparait Barbara. Son petit restaurant, flanqué d'un kiosque à musique, était dans les pins, juste derrière la plage.

"Barbara, tu veux bien me faire frire ce poisson ?" lui demandais-je. Elle regardait les bords de mes talons couverts de résine, mes cheveux parsemés d'aiguilles de pin, et elle humait le vent salé que je portais dans mes narines. On venait dans son restaurant quand on était las de faire la fête. Elle mettait une vraie passion à accommoder le produit de ma pêche. Elle connaissait par coeur mes vêtements et mes chaussures et la couleur de mes chemises. Tandis que je dînais, assis à une petite table dans un coin où l'on entendait le bruit de la mer, elle me regardait à travers ses cils, par-dessus le comptoir, et elle sentait dans ma bouche le goût du poisson qu'elle venait de faire cuire.

Auteur: Pavic Milorad

Info: In "Les chevaux de Saint-Marc", éd. Belfond, p. 59-60

[ cuisine ] [ appétit ] [ complicité ] [ femme-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama