Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 95144
Temps de recherche: 0.1519s

rencontre

" Est-ce que vous auriez ce vieux roman à propos d’un sanatorium, de Hamsun ? a-t-il demandé. J’ai oublié comment il s’appelait exactement. "

J’étais bibliothécaire à la Deichman, j’étais assise et je tripotais une plaie que pour rien au monde je ne voulais laisser cicatriser. J’ai planté profondément l’ongle de mon pouce dans la plaie et j’ai tourné. Je me suis mordu la langue de douleur. J’étais furieuse de la question, furieuse contre ces je-sais-tout qui venaient et voulaient quelque chose de " spécial ", en général sans avoir regardé sur les étagères au préalable. Pour que nous – qui connaissions le sujet – hochions la tête d’un air approbateur. J’ai attendu un bon moment, j’ai inspiré profondément.

" Vous avez regardé sur les étagères ? " ai-je-dit  en levant les yeux.

Il n’avait pas l’apparence à laquelle je m’attendais, celle des je-sais-tout habituels, avec leurs lunettes sans verres et leurs cheveux ébouriffés juste ce qu’il faut, parés pour aller à la bibliothèque. Et flirter avec les bibliothécaires. Il était brun, il portait une chemise de flanelle, et des lunettes auraient semblé tout à fait déplacées sur son visage rude. Il avait l’air de venir directement de la montagne, ou de la forêt, d’un stabbur* ou de je ne sais où.

" Je n’ai pas regardé là -bas, mais comme je vous l’ai dit, j’ai oublié comment il s’appelait " a-t-il dit un peu plus fort.

Irrité ? Peut-être envers une fille blonde qui ne manifestait aucun intérêt, assise derrière son comptoir à la bibliothèque Deichman, occupée à se tripoter une plaie alors qu’il était venu demander de l’aide. Je me suis ressaisie, j’ai ajusté mon bandeau.

" Hamsun, vous avez-dit ? ai-je demandé.

- Oui. "

J’étais déconcertée par sa beauté, je n’arrivais pas à réfléchir. Je ne voulais pas faire une recherche pour voir quel roman il avait en tête, je savais que je savais de quel roman il parlait. Et maintenant c’est moi qui voulais l’impressionner. Bon sang. Hamsun, le sanatorium … il avait dit sanatorium ?

" Celui qui parle d’un sanatorium ? ai-je demandé.

- Oui " a-t-il dit. Résigné.

" Le dernier chapitre ? "

Il m’a regardé et il a un peu ri. Il a hoché la tête, impressionné.

Il parlait comme Garborg, de la façon dont Garborg écrivait. Et je dormais avec " Paix " de Garborg sous mon oreiller depuis la toute première fois où je l’avais lu. J’ai interprété cela comme un signe évident, et tout en lui est devenu le signe que telle était la nouvelle forme de réel. Il s’appelait Hallvard et il m’a demandé à quelle heure je finissais ma journée. La journée a été plus longue que ce qu’à mon souvenir les journées pouvaient être. Nous étions installés au café de la pâtisserie Halvorsen, il était peu loquace mais il souriait. J’ai parlé plus abondamment que je ne l’avais fait depuis la mort de papa, je lui ai raconté toute l’histoire, parlé de moi. Je pensais que c’était là-bas que mon histoire allait, directement dans ses oreilles, et qu’elle resterait dans son corps aussi longtemps qu’il le voudrait. Et s’il la laissait repartir, elle y aurait du moins séjourné.

Auteur: Flatland Helga

Info: Reste si tu peux, pars s'il le faut

[ dialogue ] [ femme-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

maturité

Est-ce cela, être adulte, est-ce que la recherche intense d’un sens disparaît, et que l’on se contente de suivre la vie à la place ?

Auteur: Flatland Helga

Info: Tout le monde veut rentrer chez soi

[ inertielle ] [ résignée ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

autobiographie

Pendant toute une vie j'ai tracé des portraits humains, j'ai réveillé du fond des siècles des figures, pour les rendre sensibles aux hommes d'aujourd'hui, et précisément je n'ai jamais pensé à celui qui a toujours été le plus présent en moi ; aussi je veux lui donner, à ce cher fantôme, comme aux temps homériques, à boire de mon propre sang, pour qu'il me parle de nouveau et pour que lui, qui depuis longtemps a été emporté par l'âge, soit auprès de moi, qui suis en train de vieillir. Je veux ajouter un feuillet secret aux feuilles publiques, mettre un témoignage du sentiment à côté du livre savant, et me raconter à moi-même, pour l'amour de lui, la vérité de ma jeunesse.


Auteur: Zweig Stefan

Info: La Confusion des sentiments

[ témoignage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réussite

Moins ils ont de talent, plus ils ont d'orgueil, de vanité, d'arrogance.

Tous ces fous trouvent cependant d'autres fous qui les applaudissent ...


Auteur: Érasme

Info: Éloge de la folie

[ illusion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

question

Un soir, alors qu'Ilario Da revenait de l’école, il demanda à sa mère sur Ie chemin de la maison :

- Qui est mon papa ?

Margot se dit que tout Ie monde avait droit a la vérité, même les enfants. Elle répondit donc avec la plus grande honnêteté :

- C’est moi.

Depuis cette conversation, on ne parla plus jamais de la filiation d’Ilario Da qui se mit a répéter que son père et sa mère étaient la même personne.


Auteur: Bonnefoy Miguel

Info: Héritage

[ monoparent ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

bah

Ultime jour. Homme, voici la vérité :

de tout ce qui fut

rien n'a changé,

identique là-haut tourne le ciel,

identique ici-bas s'étend la terre.

Mais un chant s'est élevé au loin,

ample et mystérieux au loin.

Comme cercueils enfouis qui se défont

et s'en envolent

alouettes innombrables vers le ciel.

Homme, le jour dernier

est comme tout autre jour.

Ploie les genoux,

tords-toi les mains,

ouvre les yeux et étonne-toi.

Homme, je t'en dirais davantage,

mais à quoi bon ? -

D'ailleurs des étoiles se lèvent

qui me font signe de me taire



qui me font signe de me taire.


Auteur: Blaga Lucian

Info: Le secret de l'initié, traduit du roumain par Jean Poncet

[ poème ] [ révélation ] [ à quoi ça sert ? ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-par-femme

Une femme humiliée est une bombe à mèche lente; si on l'oublie, elle peut s'éprendre de destruction comme elle s'était éprise d'amour.

Auteur: Piersanti Gilda

Info: Illusion tragique

[ racunières ] [ réversibles ] [ rancunières ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

grandir

Quand t’as vingt et un ans, la vie est nette comme une carte routière. C’est seulement quand t’arrives à vingt-cinq que tu commences à soupçonner que tu tenais la carte à l’envers… Et à quarante que t’en as la certitude. Quand t’atteins les soixante, alors là, crois-moi, t’es définitivement largué.

Auteur: King Stephen

Info: Joyland

[ progressivement ] [ perdu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

quête

Il m’aura fallu plus de soixante ans pour savoir ce que je cherchais en écrivant, en lisant, en tombant amoureux, en m’arrêtant net devant un liseron, un silex ou un soleil couchant. Je cherche le surgissement d’une présence, l’excès du réel qui ruine toutes les définitions. Bach est plus que musicien. Soulages est plus que peintre. Rimbaud n'est poète que secondairement (...). Je reconnais dans ces insensés ce qu’apprend avec effroi le nouveau-né, chaque fois que le visage de sa mère lui réapparaît, crevant la toile de l’air comme le lion le cercle de feu : il y a une réalité infiniment plus grande que toute réalité, qui froisse et broie et enflamme toutes les apparences. Il y a une présence qui a traversé les enfers avant de nous atteindre pour nous combler en nous tuant.


Auteur: Bobin Christian

Info: Pierre

[ révélation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Cette extrême injure, ce tort de la nature, qui avec une façade, une ombre, un fantasme, un rêve, un enchantement de Circé ordonné au service de la génération, nous trompe par sa beauté ; laquelle ensemble vient et passe, naît et meurt, fleurit et pourrit ; et [la femme] est belle ainsi un petit peu à l’extérieur, mais contient en permanence dans son intérieur véritable un navire, une boutique, une douane, un marché riche de tant de saletés, toxiques et poisons qu’en a pu produire notre marâtre la nature ; laquelle, après avoir éveillé cette semence, dont elle se sert, en vient souvent à la payer d’une puanteur, d’un repentir, d’une tristesse, d’une lassitude… et d’autres calamités, qui sont manifestes pour tout le monde.

Auteur: Bruno Giordano

Info: Degli eroici furori

[ apparences ] [ haine ] [ tromperie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson