Deux êtres qui créent leur propre temps de vie, protégés en quelque sorte par l'amour, qui n'ignorent pas l'histoire mais qui ne sont pas non plus déformés par elle.

Cet évangile [des Hébreux] apocryphe, dont nous connaissons l’existence par des mentions de Clément d’Alexandrie et par des citations d’Origène, d’Eusèbe et de S. Jérôme, pose des problèmes diversement résolus. Cependant, deux points sont à retenir : d’une part son antiquité, fin du Ier siècle, est certaine – c’est peut-être même le plus ancien des apocryphes – d’autre part, ainsi que le remarque le P. Manteau-Bonamy, cette affirmation de l’aspect maternel du Saint-Esprit n’étonne nullement S. Jérôme qui, au contraire, "fait grand cas de cet Evangile non canonique". "L’Evangile selon les Hébreux, dit Saint Jérôme, fut écrit en langue chaldéenne et même syrienne (araméenne) mais en caractères hébraïques, et il est en usage jusqu’à ce jour chez les Nazaréens ; certains pensent qu’il est des apôtres, mais la plupart présument qu’il est de Matthieu" [Saint Jérôme, Contre Pelage, III, 2, col.597]. Il parut même si important à Saint Jérôme qu’il en fit une traduction en grec et en latin.

L’extraordinaire dynamisme spirituel de la théologie orthodoxe constitue un bien précieux pour tous les chrétiens. Mais sans doute l’unité organique de la perspective orientale est-elle incompatible avec l’unité organique de la perspective latine, et chacune n’a pu développer ses propres virtualités qu’en ignorant pratiquement l’autre. Chacune comporte aussi ses propres limites, tout à fait inévitables. Et il est à craindre qu’en voulant les réunir, on n’ajoute les limites de l’une aux limites de l’autre, et qu’elles ne se corrompent l’une l’autre : le dogmatisme latin étouffera la spontanéité mystique de l’Orient, et la relative répugnance de l’Orient aux formulations extérieures, son "réalisme" pneumatique, fait d’immédiateté et d’intériorité, accentuera chez les modernes Occidentaux le mépris de la théologie et les autorisera à confondre les mouvements de l’âme individuelle avec des mitions du Saint-Esprit. Il est bon que cesse la haine ou le mépris entre orthodoxes et catholiques. Il est souhaitable que la "primauté" du trône de saint Pierre soit reconnue de part et d’autre. Mais il serait catastrophique que cet œcuménisme conduisît à la destruction de ce qui fait la spécificité irremplaçable de chacune.

Si l’existentialisme sartrien était moins ignorant, il aurait trouvé dans la théologie une doctrine de la transcendance de la personne et de sa liberté par rapport à la nature humaine autrement plus ample et plus sereine que la théorie simpliste et mélodramatique qu’il en a présentée.

Quand il ne sortait pas la nuit, il arrivait à l'entraînement et disait à qui il allait faire un petit pont. Et il le faisait. Il pouvait aussi toucher la barre transversale autant de fois qu'il le voulait et jongler avec la balle comme personne. Ça me semblait impossible qu'autant de talent soit contenu dans un petit mètre quatre-vingt.

Ronaldinho est le meilleur joueur avec lequel j'ai pu jouer. Quand je suis arrivé au Milan, il n'était pas dans la meilleure période de sa carrière... Mais il y avait des moments où tu te rendais compte que c'était le meilleur joueur du monde : plus que Zidane, Pelé ou Maradona.

...malgré tout, ça reste encore bien difficile d'admettre qu'il n'y ait personne de plus anglais que l'Indien ou personne de plus indien que l'Anglais. Il y a encore des jeunes hommes blancs qui enragent à cause de ça ; qui, à l'heure de la fermeture, sortent dans les rues mal éclairées munis du couteaux tenus dans leur poing serré. Alors que ça ferait plutôt rire un immigrant d'entendre ces craintes  nationalistes, ces peurs de l'infection, de la pénétration, du métissage, alors que ce n'est que de la petite bière, des cacahuètes, par rapport à ce que craint l'immigrant - la dissolution, la disparition. 

Tu es le prochain. C'est la prochaine étape. Arrêt suivant Kilburn Station. Les portes se replient vers l'intérieur, un insecte urbain referme ses ailes.

Elle avait ce que la plupart des gens n’ont pas : la curiosité. Elle n’avait peut-être pas toujours les bonnes réponses, mais elle voulait poser les questions. C’est très difficile si vous vous intéressez aux idées et à tout ça, aux idées et aux philosophies du passé, c’est très difficile de trouver quelqu’un ici à qui parler vraiment. C’est la tragédie de la chose, je veux dire, quand on y pense. Je ne trouve certainement plus personne ici à qui parler. Et pour une femme, c’est encore plus difficile, voyez-vous. Elle peut se sentir complètement piégés – à cause du patriarcat. Je pense que tout le monde a besoin d’avoir ces petites discussions de temps en temps.

Parfois, je me demande si les gens ne recherchent pas plus la liberté que la signification des choses.  

[…] le mystère trinitaire, également "présent" en chaque Personne divine en vertu de la circumincession, "exprime" cependant en chacune d’Elles un aspect particulier de sa propre structure.

Qu’est-ce en effet que le mystère trinitaire, envisagé dans sa définition, sinon une structure à trois éléments : un seul Dieu (élément 1) en trois Personnes (élément 2) distinctes (élément 3). Le premier élément consiste dans l’Essence divine ou Déité ; le second élément consiste dans la Personne ou Hypostase ; le troisième dans la distinction, c’est-à-dire la Relation subsistente. Aucun de ces éléments n’est isolable des deux autres […]. Or, on peut considérer que, dans la personne du Père, le mystère trinitaire exprime plus particulièrement l’aspect "déité" ; dans la personne du Fils, l’aspect "relation" ; et dans celle du Saint-Esprit, l’aspect "hypostase".