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empreinte verbale

Personne, depuis van Blyenbergh, n’a pu percer le mystère de la langue de Spinoza, et il n’est pas banal qu’un auteur aussi largement étudié souffre d’une lacune biographique aussi frappante. [...]

S’il ne s’agissait que d’un détail biographique, on pourrait s’en accommoder. Ce serait pourtant manquer le fait que la curiosité pour la langue de Spinoza vise une question philosophiquement passionnante: il s’agit de déterminer dans quelle langue (ou dans quel méandre linguistique) le philosophe pensait.

Auteur: Rovere Maxime

Info: Spinoza, philosophe grammairien

[ question ] [ énigme ] [ compréhension ] [ imprégnation source ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

conseil de lecture

Nous aimions en particulier Kant et ses trois Critiques. Ce sont des livres longs, on s’y sent seul, tout semble baigné dans une épaisse brume du Nord. Mais, pour peu que l’on réussisse à s’y faire, que l’on trouve le bon rythme de lecture et parvienne à progresser dans ces pages austères et froides, pleines de concepts superposés les uns sur les autres, on accède de temps à autre à des sortes de points culminants, panoramiques, splendides. Le paysage qu’on y découvre nous donne à voir dans une intuition, comme un grand coup d’œil, le milieu de vie de ce philosophe que l’on a peu à peu fait sien, éclairant soudain sous un autre jour tout le chemin que l’on vient de parcourir. Et cette joie très vive fait oublier le long effort au prix duquel on y est parvenu.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 45

[ analogie ] [ découverte ] [ vie intérieure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe

[...] Descartes fait jouer une distinction classique entre sensation et intellection. L’opposition repose sur l’idée que nous disposerions constamment de l’ensemble des informations fournies par nos sens, et que, ce matériel étant donné et disponible, l’esprit, le cerveau ou l’entendement – peu importe comme on l’appelle – vient ensuite organiser ce chaos et attribuer des significations. Ou, pour reprendre l’expression de Descartes, émettre des jugements. Cette analyse de la perception fait le terreau du dualisme opposant l’esprit et le corps : elle conduit à mettre le corps définitivement à distance, à le concevoir comme un simple mécanisme au service de l’esprit pour lui fournir des informations sensorielles plus ou moins fiables.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 32

[ résumé ] [ corps-esprit ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

randonnée

Au terme d’une longue ligne droite, le chemin se raidit, puis nous oppose une succession de hautes marches irrégulières. Les cuisses flambent, le cœur s’emballe et, à bout de souffle, nous atteignons la crête d’une petite épaule, derrière laquelle se découvre la vallée du glacier du Tour. Le spectacle n’est pas exactement grandiose. Bordé de chaque côté par des pierriers gris descend vers nous cette grosse langue de glace bleuâtre et sale, longue masse informe, chaotique, immobile, à la pointe de laquelle s’écoule un petit filet d’eau claire échappée de ses entrailles en liquéfaction. Derrière ce premier front qui nous fait face se dressent les arêtes, abruptes et dentelées, des grandes aiguilles qui ferment le cirque. Mais elles sont trop lointaines encore, trop écrasées par la distance, pour nous édifier l’âme au beau milieu du sentier. Elles ne sont qu’une ligne, un horizon, pas une splendeur qui nous domine.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 26

[ ascension ] [ paysage ] [ description ] [ montagne ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

revenir

Je ne suis frappé ni par le changement ni par la constance, mais par le fait tout simple d'être là de nouveau, maintenant, dans cet espace semblable à lui-même, foulant cette même racine, passant près de ce même frêne, contournant ces mêmes pierres. A chaque pas je m'étonne de nouveau : j'étais là, et là, et aussi là -- je ne suis plus tout à fait le même qu'alors et pourtant je me trouve à l'exact endroit où je fus. Quel sentiment troublant de retrouver un sentier ! Cette permanence très concrète donne au temps une sorte de consistance. Elle me permet d'embrasser la durée, ainsi devenue palpable, qui me sépare de mes souvenirs.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 16

[ répétition ] [ différence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

palier existentiel

C'est le privilège de la prime jeunesse de vivre en avance sur son temps. [...] Oui, on va de l'avant. Et le temps, lui aussi, va de l'avant -  jusqu'au jour où l'on aperçoit devant soi une ligne d'ombre annonçant qu'il va falloir aussi laisser en arrière la région de la prime jeunesse.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La Ligne d'ombre (une confession)

[ initiatique ] [ deuxième vie ] [ seconde naissance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ténèbres

Je m’avançai hors du cercle de lumière, dans l’obscurité qui se dressait devant moi comme un mur. En un pas, j’y pénétrai. Telle devait être l’obscurité d’avant la création. Elle s’était refermée derrière moi. Je savais que j’étais invisible pour l’homme de barre. Je ne pouvais rien voir non plus. Il était seul, j’étais seul, chacun des hommes était seul où il se tenait. Et toute forme avait disparu aussi, espars, voiles, ferrures, lisses ; tout était effacé dans la terrible uniformité de cette nuit absolue. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La Ligne d'ombre, The Shadow-Line. 1929. Trad F. Herbulot. Folio 5046

[ maritimes ] [ clair-obscur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nocturne

L’impénétrable obscurité enserrait le navire de si près qu’il semblait qu’en allongeant la main par-dessus bord on pourrait toucher quelque substance surnaturelle. Cela produisait un effet de terreur inconcevable et de mystère inexprimable. Les rares étoiles au ciel jetaient une lumière indistincte sur le navire seul, sans le moindre miroitement sur l’eau, sous forme de rais séparés perçant une atmosphère transformée en suie. C’était une chose que je n’avais jamais vue auparavant, et qui ne donnait aucune indication sur la direction d’où viendrait n’importe quel changement, comme une menace se refermant sur nous de toutes parts.

Il n’y avait toujours personne à la barre. L’immobilité de toutes choses était absolue. Si l’air était devenu noir, rien ne prouvait que la mer ne fût pas devenue compacte. Il ne servait à rien de regarder dans une direction quelconque, à la recherche du moindre signe, en spéculant sur la proximité de l’instant critique. Le moment venu, l’obscurité submergerait silencieusement la faible clarté des étoiles tombant sur le navire, et la fin de toutes choses viendrait sans un soupir, un mouvement ou un murmure quelconque, et tous nos cœurs cesseraient de battre comme des pendules que l’on n’a pas remontées.

Il était impossible de se débarrasser de ce sentiment d’irrévocabilité. La quiétude qui m’envahit était comme un avant-goût d’annihilation. Elle m’apporta une sorte de réconfort, comme si mon âme s’était soudainement résignée à une éternité d’immobilité aveugle.

Seul l’instinct du marin survivait entier à ma dissolution morale. Je descendis l’échelle vers le gaillard d’arrière. La lueur des étoiles sembla s’effacer avant que j’atteignisse ce point, mais quand je demandai calmement : "Vous êtes là, garçons ?" mes yeux distinguèrent des formes obscures qui se dressaient autour de moi, très peu nombreuses, très indistinctes ; et une voix parla : "On est tous là, capitaine." Une autre rectifia anxieusement :

"Tous ceux qui peuvent être bons à quelque chose, capitaine."

Les deux voix étaient très calmes et assourdies, sans caractéristique particulière d’empressement ou de découragement. Des voix très prosaïques. "Nous devons essayer de carguer la grand-voile", dis-je. Les ombres s’écartèrent de moi sans un mot. Ces hommes étaient les fantômes d’eux-mêmes, et leurs poids sur un cordage ne pouvait être plus que le poids d’une poignée de fantômes. En vérité, si jamais voile fut carguée par la force pure de l’esprit, ce dut être cette voile-là, car à proprement parler, il ne restait pas suffisamment de muscles pour cette tâche à bord du navire, et à plus forte raison dans notre misérable groupe sur le pont. Bien sûr, je mis moi-même la première main à l’ouvrage. Ils errèrent faiblement après moi d’un cordage à l’autre, haletant et trébuchant. Ils peinèrent comme des Titans. Il nous fallut une heure au moins, et tout ce temps l’univers noirci ne produisit aucun son. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La ligne d'ombre. Chapitre V. Trad de l’anglais,  Florence Herbulot.

[ maritime ] [ équipage ]

 

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averti

J'ignore ce qui lui faisait croire que j'étais trop jeune. Je n'étais pas si jeune que ça, j'avais déjà passé la ligne d'ombre.

Auteur: Mysliwski Wieslaw

Info: La dernière Partie

[ deuxième vie ]

 

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soi-même

Chacun ne porte en soi qu'une idée de lui-même, et qui varie de jour en jour. Parfois on en privilégie une, parfois une autre, mais plus on vieillit, plus on s'accroche au soi jeune. On aura beau rester devant la glace une journée entière, on ne saura jamais de quoi on a l'air, car on se regarde toujours à travers la représentation qu'on a de soi. D'ailleurs quoi que nous regardions, un meuble, un paysage, le monde, nous sommes incapables de dissocier notre imagination de ce regard. Par conséquent vouloir rendre la vraisemblance est une tâche proprement illusoire. Car n'est pas vrai ce qui prétend être vrai, mais ce qui ignore l'être.

Auteur: Mysliwski Wieslaw

Info: La dernière Partie

[ miroitement ] [ introspection ]

 

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