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réalité

Les souvenirs sont en nous, ce qui empêche le monde de finir, et lorsque l'on voit qu'il continue aussi hors d'eux, indifférent et mobile, coulant sans avidité sur ce qui fut et sera, un vertige se produit, qui a l'éclat de notre propre disparition.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: Le Dépaysement : Voyages en France

[ mort ]

 

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lecture

Un livre qu'on vient de lire entre aussitôt dans un compartiment de la mémoire que l'on peut assimiler à une sorte de salle d'attente. Pas encore vraiment rangé, pas encore installé dans le lent processus d'oubli qui va malgré tout le gagner, soit il s'éclipse très vite, soit il prolonge et densifie le réseau d'associations que sa lecture a fait surgir.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: In Des écrivains à la Bibliothèque de la Sorbonne, tome 4 de Linda Lê, p 101

[ dissolution ] [ intégration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réserve

Ni le "devoir de mémoire" qui tend à devenir aussi formel et vide que l'étaient les cours d'instruction civique, ni les voeux démocratiques, ni les indignations moralisantes n'ont de poids devant la réalité d'une vraie trace, autant dire d'une cicatrice. On peut aider l'autre à parler, on ne peut pas parler en son nom. On doit écouter, on ne doit pas jaboter sans fin. Aucun slogan, une marche silencieuse. 

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: In "Tuiles détachées", éd. Christian Bourgois, p. 110

[ discours officiels ] [ substitution ] [ sémiotique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

géométrie existentielle

Une vie, rien qu'une vie, ce serait justement un bricolage ou une fabrique tantôt lents, tantôt contraints à des choix violents et rapides, une sorte de marelle qui, ajoutant les côtés aux côtés, les surfaces aux surfaces, finirait, entre figures imposées et figures libres, par former un tracé reconnaissable et unique. Non pas quelque chose d'entièrement libre - qui le pourrait ? - mais quelque chose comme une libération rejoignant parfois ses vitesses et parfois les perdant.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: In "Tuiles détachées", éd. Christian Bourgois, p. 48-49

[ cinétique ] [ mécano ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sociabilité

Saluts des habitués, échanges très brefs, plaisanteries, la situation de langage créée par le comptoir n'est pas celle du café lui-même avec ce qu'il autorise de longues conversations ou de confidences, mais dans la brièveté de ce qui l'anime agit tout un esprit, et du patron ombrageux au garçon souriant, il y a en elle pour le solitaire la ressource d'une information de première main, qui est comme un puits artésien provenant des profondeurs de la ville et retombant autour de lui en gouttelettes sonores.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: "Paris quand même", éd. La fabrique, p.69-70

[ vie urbaine ] [ comparaison géologique ] [ flux verbaux ] [ ambiance citadine ]

 
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souvenirs

Et la question que je me pose depuis longtemps, en fait depuis le temps dont je parle, c'est celle du mode d'existence de ces fantômes ou, plutôt, celle du lieu de résidence de ces millions de particules qui ne nous traversent que par intermittences, que nous les appelions ou qu'elles viennent d'elles-mêmes, réveillées par une impulsion qui les croise. Où sont-elles, où se retirent-elles aussi longtemps qu'elles ne reviennent pas, de quelle étonnante citerne sommes-nous porteurs, où tout cela nage et repose ? Est-ce l'oubli, l'oubli qui ne serait dès lors que l'autre nom de la mémoire ?

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: In "Tuiles détachées", éd. Christian Bourgois, p. 26

[ interrogation ] [ flux ] [ stockage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réel sans parole

Il y a autour des mots comme une sorte de contour vide, que nous ressentons parfaitement quand nous ne les trouvons pas et dont peut-être, pour ce qui est de l'écriture, la fameuse et angoissante page blanche serait la figure emblématique. Ce que nous apercevons dans ces moments resserrés, si nous nous laissons entraîner, c'est l'antériorité absolue où le langage a dû puiser pour être et pour devenir, c'est le monde muet auquel il renvoie et d'où il provient. Insituable dans le temps mais rappelée à chaque fois que le silence suspend le phrasé, cette provenance n'a ni la consistance d'un monde que nous pourrions atteindre, ni l'obscurité d'une origine déclarée - ou perdue -, mais elle étend sous le langage l'équivalent d'une sorte de nappe phréatique, qui est aussi le songe où il puise.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: in "Naissance de la phrase", éd. Nous, p.14

[ hantise ] [ source ] [ indicible ] [ manque terminologique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

production personnelle

Jamais devant mes livres, quelle qu'ait pu être la joie à les voir, comme on dit, sortir, c'est-à-dire devenir vrais, palpables, je n'ai pu véritablement associer cette joie à celle qui me vient devant l'existence des autres livres. Jamais, en d'autres termes, aucun de mes livres n'a eu pour moi ce franc caractère d'objet fini ou cette simplicité magique d'un infini inclus à l'intérieur des pages. C'est parce que d'une certaine façon mes propres livres - je crois que cette expérience est très commune - ne parviennent pas pour moi à s'extraire de façon complètement objective de la phrase qui les porte.



Cette phrase, qui est infinie, ne désigne rien de prétentieux, elle est au contraire le bien le plus commun : chacun a en lui une telle phrase, chacun, même s'il l'oublie, est une telle phrase, son murmure et son émission, son devenir et son silence.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: in "Tuiles détachées", éd. Christian Bourgois, p. 11

[ réalisation ] [ édition ] [ fil de la pensée ] [ littérature ] [ humilité ] [ auto-évaluation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

détachement

Ce n'est pas fréquemment que le mot "camarade" se retrouve chez Mallarmé. Aussi est-ce sans aucun doute à dessein (entre respect et malice) qu'il a été placé, et avec une majuscule de surcroît, dès l'entame de "Quant au livre", à la première ligne de "L'action restreinte", ce qui donne : "Plusieurs fois vint un Camarade, le même, cet autre, me confier le besoin d'agir." S'ensuit, comme on pouvait le prévoir, le lent et subtil écartement de ce besoin, avec pour motif central la défense du Livre et de sa solitude nécessaire, quand bien même elle serait subie. Cette action "restreinte" est pour Mallarmé la plus grande, elle agit souverainement, pour autant le puisse le texte qui la porte, et elle est sans espoir : ni le suffrage ni la gloire ni le pouvoir d'influer sur le cours du monde ne sont de son domaine, c'est envers le seul langage, en lui et pour lui qu'elle rayonne, sauvant malgré tout l'outil ou, tout autant, son ouvrier, du naufrage.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: Début du texte : "L'action solitaire du poème", in "Toi aussi, tu as des armes", éd. La Fabrique, p. 9

[ politique ] [ poésie ] [ efficacité ] [ isolement ] [ refuge ]

 

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