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coquetterie spirituelle

Pour se donner un air de profondeur, d’aucuns affichent une spiritualité plutôt qu’une appartenance religieuse. On soupçonne une foi de n’être qu’un héritage familial, alors qu’une spiritualité vous prête une vie intérieure. Les simagrées de la méditation et du recueillement en jettent plus que la prière. Dites que vous fricotez avec le mystère, une indicible présence, le numineux, on oubliera que votre âme n’est qu’un fantôme dans la machine — et sans doute finirez-vous par être la dupe de cette tartuferie jouée aux autres comme à vous-même.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Lassitudes

[ attitude ] [ tendance ] [ politiquement correct ]

 
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fauteuils

Ils conditionnent une socialité assouplie, sans exigence, ouverte, mais sur le jeu. Du fond de ces sièges, vous n’avez plus à soutenir le regard d’autrui ni à fixer le vôtre sur lui : ils sont ainsi faits que les regards sont justifiés de n’avoir qu’à se promener sur les autres personnes, l’angle et la profondeur du siège ramenant "naturellement" les regards à mi-hauteur, à une altitude diffuse où ils sont rejoints par les paroles. Ces sièges répondent peut-être à une préoccupation fondamentale : n’être jamais seul, mais jamais non plus face à face.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 62-63

[ modernes ] [ signification ] [ interprétation ] [ mobilier ]

 

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spécialisation

Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné ou renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite, qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal : un musicien, par exemple, qui, après m’avoir enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, ou n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info:

[ question ]

 

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vivre

Car le pire destin est plus beau que la mer !

Si tu pleures ou ris sur le sépulcre vide

De ton cœur ; si tu crains tes mains de parricide

Et si les doigts sanglants des froides Euménides

Du dégoût ont blessé la harpe de tes nerfs,



Lève-toi l’air est jeune et l’eau brille de brises

Et les joies de jadis soupirent dans l’écho.

Ceins-toi d’amour ardent pour ceux que tu méprises :

Le monde est tien, comment peut-il n’être pas beau ?

Auteur: Milosz Oscar Vladislas de Lubicz

Info: "Chant du chevalier Zyndram" dans "La berline arrêtée dans la nuit", trad. du polonais par Georges Sedir

[ amor fati ] [ splendeur ] [ force ] [ poème ] [ espérance ]

 

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grammaire

1° Ce qui définit un homme aujourd’hui, c’est littéralement la disparition de sa définition, qui était d’ailleurs une anti-définition puisque, comme les termes non marqués en linguistique (qui n’ont pas d’opposition, ou plutôt englobent celle-ci), le genre masculin avait en propre de désigner à lui seul les hommes et les femmes. Dépouillé de ce pouvoir indifférenciateur, tous ses autres prestiges s’effondrent. Le piédestal d’où il tombe est précisément celui du non-sexuel où il trônait par son nom générique, et d’où s’ordonnait l’humanité sexuée. Simultanément, celle-ci l’est de moins en moins ; et elle va faire payer cher à l’homme de n’être plus, après sa chute, qu’un mâle sans qualités.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1590

[ neutre ] [ genre des mots ]

 

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contemporanéité

Ce qui m’a surtout impressionnée en Dostoïevski, c’est l’appréhension qu’il ressent à l’idée de ne pas comprendre la jeune génération, sa crainte de se trouver séparé d’elle. C’est comme une idée fixe. Non qu’il redoute de n’être plus l’écrivain aimé, ou de voir diminuer le nombre de ses admirateurs et de ses lecteurs... Mais en vérité, il estime qu’une divergence avec les jeunes équivaut à une chute, à une mort spirituelle. Il défend avec courage et honnêteté ses convictions, mais en même temps il tremble, dirait-on, de ne pas remplir sa mission, de s’écarter, sans en être conscient, du droit chemin. Et tout cela est en lui extraordinairement sincère, véridique, honnête et touchant.

Auteur: Altchevskaïa Ch.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 431

[ attention ]

 
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récit de voyage

[...] nous accusons toujours Ferdynand Ossendowski :

D’être un menteur et un imposteur,

D’avoir, de connivence avec son manager, le chasseur de dollars Lewis Stanton Pale, fabriqué un voyage à sensations dans un but de lucre,

D’avoir exagéré sciemment quantité de données réelles et d’épisodes vécus.

D’en avoir inventé un nombre égal.

D’avoir forgé de toutes pièces plusieurs itinéraires qu’il n’a pas parcourus et en particulier

De n’être jamais allé au Thibet.

Le livre d’Ossendowski rentre dans cette catégorie de romans grossiers à quatre sous auxquels les allemands appliquent le terme intraduisible de Schundliteratur – qui mérite la même considération que les productions pornographiques.

Auteur: Montandon George

Info: A propos du roman "Bêtes, hommes et dieux", Clarté n°69, 1er décembre 1924

[ critique ]

 

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fantasme d'autocréation

Archéophobie ? Patrophobie ? Les morts ne sont pas attaqués pour ce qu’ils sont – morts et passés – mais pour ce qu’ils font : donner des exemples, se poser en modèles ; et tyranniser ainsi la spontanéité créatrice des nouveaux-nés. Leur poids pèse une montagne sur le cerveau des vivants. Certes, ils ne savent pas ce qu’ils font, ils sont antérieurs, mais c’est bien pourquoi ils sont impardonnables. Ils sont à jamais les premiers, les puissants à qui nous devons d’être et de savoir. La haine des morts recouvre la haine des pères, l’envie, l’ingratitude, le refus de reconnaître la moindre dette, la volonté de les éliminer pour n’être que de ses propres œuvres, né de soi-même.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/la_vie_dans_les_restes.pdf

[ filiation ] [ transmission ] [ responsabilité ]

 

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sédentaire

Ce que tu m’écris et ce que j’apprends me fait bien espérer de toi. Tu ne cours pas çà et là, et ne te jettes pas dans l’agitation des déplacements. Cette mobilité est d’un esprit malade. Le premier signe, selon moi, d’une âme bien réglée, est de se figer, de séjourner avec soi. Or prends-y garde : la lecture d’une foule d’auteurs et d’ouvrages de tout genre pourrait tenir du caprice et de l’inconstance. Fais un choix d’écrivains pour t’y arrêter et te nourrir de leur génie, si tu veux y puiser des souvenirs qui te soient fidèles. C’est n’être nulle part que d’être partout. Ceux dont la vie se passe à voyager finissent par avoir des milliers d’hôtes et pas un ami.

Auteur: Sénèque

Info: Lettres à Lucilius

[ éloge ] [ réfléchir ]

 

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transfert

La difficulté en analyse est celle de la médiété aristotélicienne, autrement dit la fiabilité, le plus déterminée possible, et le moins vindicative possible. La fiabilité dans son ennui, en quelque sorte, qui n’a pas le panache de la passion amoureuse, mais qui ne provoque pas non plus le risque d’un sentiment abandonnique. N’être que fiable est un défi modeste, mais nécessaire à la désaliénation du patient. N’être que fiable est un chemin qui mène nécessairement à l’ingratitude du patient ; parfois, dans un temps plus lointain, ce dernier reconnaîtra la valeur de l’apport ; mais rien n’est moins sûr, et le moment où l’analysant idéalise son analyste n’est pas durable, heureusement pour l’enjeu de sa désaliénation, mais plus douloureusement pour l’analyste renvoyé à sa valeur limitée.

Auteur: Fleury Cynthia

Info: Dans "Ci-gît l'amer", éditions Gallimard, 2020, page 110

[ contre-transfert ] [ qualité ] [ psychanalyse ]

 
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