Vous devez vaincre la complexité de votre propre imagination afin de découvrir ce que vous dites réellement, et puis comment le dire, et aller de l'avant dans l'inconnu.
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Avant de commencer à écrire un roman, j'accroche beaucoup d'images, des reproductions, des vieilles photographies... pour construire visuellement le monde que je vais représenter. L'image est là en premier.
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Info: La revue des livres pour enfants n° 276
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Les imprimeurs savent d'expérience qu'un meurtre vaut deux monstres et au moins trois esprits errants. Car le meurtre conduit à la pendaison dont la populace est merveilleusement friande. Mais nul récit n'égalera jamais celui qui réunit meurtres et esprits errants.
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Le travail de Michael Ondaatje m'a appris à me sentir à l'aise avec les fragments, et comment penser à une grande histoire via des vignettes soigneusement préparées. Tous ses livres étaient bizarres, tous "inachevés", comme les Études de Chopin sont inachevées: pas de gestes gaspillés, pas de notes inutiles.
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Chaque fois, avant de commencer à écrire, j’ai dessiné le plan de la maison pour mieux la "voir". J’ai habité ces lieux imaginaires durant des mois, j’ai entendu les bois craquer, les huisseries gémir, le vent s’engouffrer sous les portes. J’ai vu le paysage par les fenêtres, j’ai humé l’air des jardins.
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Ça a été dit maintes et maintes fois par des créateurs d'histoires effrayantes qu'un écrivain ne peut effrayer le lecteur s'il n'est pas effrayé lui-même d'abord. Donc, vous ne pouvez exciter quelqu'un du public si vous ne l'êtes vous-même lors de la conception du scénario! Il faut d'abord faire le voyage soi-même avant d'y emmener le spectateur !
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J'ai formulé, pour un ami, ce que je crois être l'un des grands secrets du style. L'oeuvre achevée, se relire avec l'intention de rayer tous les adjectifs. La plupart se laissent faire et enrichissent le texte par leur absence. La suppression de quelques autres crée un vide qu'il s'agit de savoir combler. Très peu résistent, qui méritent seuls d'être maintenus.
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Info: Amoralités familières, p.54, Grasset, 1964
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La vision de l'hôtel d'Hong-Kong avait pourtant laissé son image si nette au fond de ma rétine que, dessinant, selon mon procédé personnel, chacun de mes personnages d'après un modèle vivant, dont je puisse contrôler chaque détail au fur et à mesure des nécessités du récit, je fis pour l'une des bonnes femmes de ma fresque, le portrait minutieux de la dite vision ...
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Info: La seconde porte
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Ecrire... n'est rien d'autre que converser. Aucun homme de bonne compagnie ne s'avisera de tout dire; ainsi aucun auteur, averti des limites que la décence et le bon goût lui imposent, ne s'avisera de tout penser. La plus sincère et la plus respectueuse reconnaissance de l'intelligence d'autrui commande ici de couper la poire en deux et de laisser le lecteur imaginer quelque chose après vous. -
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Info: Vies et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, p.21
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Comme je le dis à mes étudiants : le langage est musique. L’écriture s’apparente à la notation musicale. La musique d’un texte de fiction révèle la façon dont on doit le lire, et, au sens le plus large, ce qu’il signifie. Il est essentiel de ne pas oublier que les personnages eux-mêmes ont une musique, une tonalité et un tempo, exactement comme les personnes réelles. Pour les rendre crédibles, vous devez toujours sentir ce qu’ils diraient ou ne diraient pas.
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Info: Quand j'étais enfant, je lisais des livres
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On verra ainsi que Tcheckhov faisait du "script doctoring"*1, que les Grecs étaient habitués aux "remakes" et aux "sequels", qu'on trouve des "happy ends" chez Euripide ou Corneille, des "scrimmages"*2 chez Molière, du "suspens"chez Brecht, du "milking"*3 chez Rostand ou Shakespeare, des "cliffhangers"*4 chez Racine ou Ibsen, etc. En bref, que les sources de ce scénario à l'américaine craint et vilipendé se trouvent en Europe. Comme souvent, c'est plus un problème d'orgueil que de culture.
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Info: La dramaturgie : L'art du récit, *1 ré écriture de scénario, *2 fin heureuse qui unit tous les personnages, *3 économie de ressources, *4 question qui tient en haleine
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Construire des personnages, c'est un peu comme lorsqu'on joue aux cartes : on n'abat pas son jeu d'un coup. On montre une carte, on laisse le lecteur l'examiner, en tirer ses conclusions, puis on en montre une autre... Cela forme une accumulation de connaissances, comme avec les gens que vous rencontrez et que vous apprenez à connaître petit à petit. Lorsqu'on écrit il faut juste faire en sorte qu'il y ait plus de logique que dans la vraie vie !
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Info: la strada, 23 mars 2015
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La plus grande maladresse que puisse commettre un écrivain c'est d'agir en juge, en bourreau,en gardien, en interprète pour son personnage. Plus vous êtes visible derrière votre personnage, plus il s'efface... vous finissez par l'appauvrir, par lui voler sa personnalité et, finalement par le tuer. Mais plus vous vous effacez derrière votre personnage, plus il est vivant... et plus vous lui donnez des chances de vie, plus il devient un personnage vrai et il aura des chances de vous survivre.
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Info: La machine Tchekhov, P.17
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Celui qui en toutes choses appellerait toujours un chat " un chat " serait un homme franc et pourrait être un honnête homme, mais non pas un bon écrivain. Car, pour bien écrire, le mot propre et suffisant ne suffit pas. Il ne suffit pas d'être clair et d'être entendu : il faut plaire, il faut enchanter, il faut séduire et mettre des illusions dans tous les yeux. J'entends des illusions qui éclairent, et non des illusions qui trompent en dénaturant les objets.
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Info: Carnets t.2, p.208, nrf/Gallimard, 1994
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Comment un type qui ne s'intéresse à presque rien peut-il écrire quoi que ce soit ? Eh bien, j'y arrive; J'écris sur tout le reste, tout le temps : un chien errant dans la rue, une femme qui assassine son mari, les pensées et les sentiments d'un violeur à l'instant où il mord dans son hamburger ; la vie a l'usine, la vie dans les rues et dans les chambres des pauvres, des invalides et des fous, toutes ces conneries, j'écris beaucoup de conneries dans le genre...
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Info: Shakespeare n'a jamais fait ça
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Une approche de l’adaptation qui s’efforcerait de retrouver dans le film ce qu’il y avait dans le roman — méthode qui conduit à dénombrer des ressemblances, des différences, à comparer en somme des structures et une liste d’ingrédients — est celle qui, du côté de la fabrication, préside en général aux adaptations commerciales, lesquelles s’intéressent moins à la possibilité d’une relecture, ou d’un prolongement de l’écriture du roman par le film qu’à l’exécution d’un certain nombre de consignes prononcées par le texte (comme si le texte fournissait les recettes de son annulation). Pratiques que l’on a pu considérer comme méprisantes — à l’égard de la littérature, du cinéma, et du public...
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Info: L'Adaptation cinématographique
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Il pense qu'il doit inventer son propre artisanat adapté aux romans qu'il veut écrire :[...]
Il faut penser à l'histoire comme à un être vivant : le squelette d'abord qui est l'intrigue et qui fait tenir le récit debout. Ensuite se greffent les organes qui sont les grandes scènes qui font circuler le sang, l'air et les hormones dans l'intrigue. Puis viennent les muscles : les petites scènes qui transmettent la tension de l'histoire. Ensuite, quand le squelette est équilibré, que les organes fonctionnent, que les musclent donnent la force, on peut poser sur l'ensemble la peau, comme une toile qui enveloppe le tout pour qu'on ne voie pas ce qui vit dessous.
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Info: Le rire du cyclope
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Si vous voulez écrire une histoire fantastique avec des dieux scandinaves, des robots empathiques et des dinosaures télépathiques, vous pouvez le faire. Vous désirez aussi y mettre un vampire et une licorne lesbienne ? Allez-y, allez-y. Rien n'est interdit. Mais la possibilité infinie du genre est un piège. Il est facile de se laisser distraire par les accessoires scintillants à votre disposition et d'oublier ce que vous êtes censé faire: raconter une bonne histoire. Ne vous méprenez pas, la magie, c'est cool. Mais une mère un peu nerveuse qui chante une berceuse à son enfant la nuit alors que quelque chose se déplace silencieusement dans l'obscurité devant sa maison ? Voilà une histoire. Bien géré, c'est plus dramatique que n'importe quelle armée d'apocalypse ou de gobelins.
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