Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 94956
Temps de recherche: 0.115s

survie

Ne pas mourir est un chose. Vivre en est une autre. Nous entrons dans une ère où l'homme cultive et multiplie tous les moyens de ne pas mourir (médecine, confort, assurances, distractions) - tout ce qui permet d'étirer ou de supporter l'existence dans le temps, mais non pas de vivre, car l'unique source de la vraie vie réside au-delà du temps et contient la mort dans son unité. Nous voyons poindre l'aurore douteuse et bâtarde d'une civilisation où le souci stérilisant d'échapper à la mort conduira les hommes à l'oubli de la vie.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 73

[ risque ] [ peur ] [ modernité ] [ protection ] [ illusion consumériste ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

"Aimer un être, c’est lui dire : toi, tu ne mourras pas." (Gabriel Marcel) Cette idée d’une immortalité personnelle que l’influence de Simone Weil avait affaiblie, ressurgit en moi avec une nécessité, une plénitude de source. Simone Weil n’y croyait pas parce qu’elle aimait en Dieu seul tout être et toute chose ; son platonisme lui faisait considérer l’individu sous l’aspect limite plutôt que sous l’aspect originalité ; et la mort, dans sa conception du monde, en supprimant les limites et les apparences, dissout en même temps ce qu’on appelle la personnalité. Il faut distinguer ici deux catégories d’apparences : celles qui relèvent du préjugé et de l’opinion et qu’on a raison de considérer comme fausses, et celles qui sont l’expression de l’intime originalité des êtres et qui nous mettent en contact avec la parcelle divine enfermée dans chaque créature.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, pages 69-70

[ idéalisme ] [ réalisme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

fuite

Il est bien vrai que l’idée et le désir de l’au-delà sont trop souvent le refuge imaginaire des êtres mal doués pour l’effort et la joie terrestre. Mais le besoin d’immortalité peut naître aussi de l’expérience contraire : la joie parfaite, l’amour débordant exigent l’immortalité ; la révélation d’une réalité trop riche pour tenir dans les cadres du temps anticipe déjà sur la vie éternelle ; elle est à la fois la promesse et la preuve. […] Ainsi l’âme trop pauvre et l’âme trop riche croient également à l’au-delà – l’une par compensation : elle cherche dans un autre monde la joie que la terre lui refuse, l’autre par plénitude : elle trouve déjà le ciel dans l’excès même de sa joie terrestre. Quand l’urne de ses jours est vide, l’homme rêve l’immortalité ; quand elle déborde, il la possède déjà…

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, pages 68-69

[ amplification ] [ tendances opposées ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éternel-temporel

Avez-vous une seule fois dans votre vie, accepté et béni de tout votre être, un instant, une chose, une personne, un seul fragment de la destinée, une seule goutte du temps – une fleur chargée de rosée, la gloire d’un soleil couchant, la douceur d’un visage aimé ? Alors, vous devez accepter et bénir également tout ce qui existe, même la médiocrité et le mal, car cette heure élue est liée à toutes les autres heures du temps et cette créature unique à l’ensemble de la création.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, pages 64-65

[ divinité ] [ nécessité ] [ question ] [ épiphanie ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

conjonction des opposés

Je sais maintenant que la chair est aussi esprit et l’instant qui passe éternité.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 64

[ temporel-éternel ] [ corps-esprit ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

C’est une grande folie de croire que nous sommes aimés ou haïs pour nous-mêmes et d’attribuer à une élection personnelle des sentiments de bienveillance ou d’antipathie qui procèdent de causes essentiellement anonymes. Une femme tombe dans nos bras, et nous nous croyons orgueilleusement (comme si elle avait le choix !) "l’élu de son cœur". Mais ce n’est pas nous qu’elle aime : c’est un réceptacle pour son dévouement et un appui pour sa faiblesse. Elle nous quitte, et nous nous sentons électivement trahis. Mais ce n’est pas nous qu’elle rejette : c’est le résidu inassimilé de son amour.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 60

[ contingence ] [ malentendu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain

Niaiserie de ce que Gide appelle l’acte gratuit. La vraie gratuité, c’est la nécessité, vécue, assumée, épousée intérieurement, et qui fleurit en liberté. Un acte sans but et sans intérêt n’est pas gratuit, il est absurde. Tout l’effort de Gide tend à dissocier dans l’homme sa nature et sa liberté. La nature humaine, avec sa constellation de finalités, est conçue par lui comme une espèce de joug ou de bât imposé du dehors à la liberté. Ceci admis, il ne reste que deux réactions possibles : ou bien accepter passivement cette contrainte extérieure et arbitraire comme un animal bien dressé (et telle est bien au fond la conception gidienne de la morale), ou bien la secouer par l’acte gratuit, à la façon d’un animal révolté qui se blesse en ruant dans les brancards. On passe ainsi à côté du vrai problème, qui consiste à faire coïncider la nature et la liberté.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 56

[ critique ] [ impasse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

incomplétude

La liberté n’est pas seulement la possibilité de choisir, mais aussi la possibilité d’être choisi. Être libre, c’est être vide, disponible. On parle d’une place libre par opposition à une place occupée ; d’un homme marié, on dit qu’il n’est plus libre, etc. A l’échelle humaine, la notion de liberté implique donc, dans une certaine mesure, la notion de manque et de pauvreté : l’être libre est imparfait, indigent : il attend ce qui doit le compléter et l’épanouir, ce qui doit tuer sa liberté. Et, réciproquement, l’exercice de la liberté, c’est à dire le choix, suscite une autre pauvreté : on ne peut choisir qu’une chose à la fois ; la réalisation d’une seule possibilité entraîne l’avortement de toutes les autres.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 52

[ castration ] [ définition ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

orgueil

Il y a un malentendu entre nous et Dieu. Cela tient peut-être à ce que nous le cherchons trop au-dessus de nous. Si nous savions nous incliner plus simplement vers la terre et partager l’innocence des arbres et des oiseaux, nous retrouverions le ciel dans ce miroir. Mais nous acceptons mal de n’être que des créatures ; nous voulons toujours un peu nous créer nous-mêmes.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 37

[ simplicité ] [ quête ] [ spiritualité ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

naturel-surnaturel

En fait, le spirituel et le sensible authentique sont unis par une relation polaire : l’instant nu reproduit l’éternité ; la sensation à l’état pur implique, comme l’amour spirituel le plus haut, la fusion de l’objet et du sujet. Ce qu’on appelle apparence réside plutôt dans ce qui n’est ni spirituel ni sensible, je veux dire dans l’intellectuel et le passionnel : l’abstraction, le discours, l’attachement égoïste, et tous les produits dissolvants issus d’un cerveau ou d’un moi séparés de la communion universelle.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 31

[ temporel-éternel ] [ mondanités ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson