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condition humaine

Qui s'écarte de la tradition est victime de l'exception ; qui reste dans la tradition en est l'esclave. C'est toujours à sa perte qu'on s'achemine dans les deux cas.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain trop humain, 1878

[ inéluctable ] [ choix ] [ objectif-subjectif ] [ conformité-déviation ] [ condition orthogonale ] [ singularité-soumission ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

alcool

Ce soir je vais partir visiter les nuages,

Je n’y suis pas encore mais ça va pas tarder,

Je vois déjà des fleurs tout autour des visages,

Tous les gens qui sont là commenc’nt à m’regarder

Car si je réussis c’est extraordinaire.

Ils ont raison d’attendre, ils seront pas déçus,

Je sens que j’m’arrondis comme une Montgolfière,

Je vais quitter la terre, personn’ me verra plus !



J’ai commencé c’matin aux petites aurores

Avec un muscadet de derrièr’ les fagots

Qui glissait comm’ du v’lours, d’ailleurs j’en rêve encore,

Et deux trois p’tits kirs qu’étaient bien rigolos,

Vers midi je marchais sur des pompes à bascule,

C’est là que j’ai compris que j’allais m’envoler.

C’est un travail très dur… Si t’avanc’s pas tu r’cules,

L’ivresse est un pays où faut pas rigoler !



T’as des gens qui picol’nt sans aucun savoir-faire,

Eh bien, voilà des gars qui s’envol’ront jamais,

Qui cess’ront pas d’ramper, qui quitt’ront jamais terre

Alors que moi je sens que ça va pas tarder,

J’vais survoler Paris comme un ange véritable.

J’aim’rais pouvoir emm’ner tous mes potes avec moi

Mais comm’ils s’fout’ de moi pasque j’mont’ sur la table

J’vais m’envoler tout seul et j’les emmèn’rai pas !



Il est huit heur’s du soir, y a douze heur’s que j’travaille,

Je me sens tout léger comme un petit zoizeau.

Me v’là sur le trottoir avec des gens qui braillent,

Je vais prendr’ mon élan… Je serai tell’ment beau

Que tous ces connards-là en auront plein la vue.

Allez hop ! C’est parti !… Non, c’est pas pour ce soir.

Y a vingt ans que j’m’exerce… C’est toujours pein’ perdue.

J’essaye encore demain… Après, j’arrête de boire.


Auteur: Dimey Bernard

Info: Le Milieu de la nuit

[ circadien ] [ cercle vicieux ] [ poème ] [ poivrot ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

corps-esprit

Plus alchimistes qu'il ne l'avait jamais été lui-même, ses boyaux opéraient la transmutation de cadavres de bêtes ou de plantes en matière vivante, séparant sans son aide l'inutile de l'utile. Ignis inferioris Naturae : ces spirales de boue brune savamment lovées, fumant encore des cuissons qu'elles avaient subies dans leur moule, ce pot d'argile plein d'un fluide ammoniaqué et nitré étaient la preuve visible et puante du travail parachevé dans des officines où nous n'intervenons pas. Il semblait à Zénon que le dégoût des raffinés et le rire sale des ignares étaient moins dus à ce que ces objets offusquent nos sens, qu'à notre horreur devant l'inéluctable et secrète routine du corps. Descendu plus avant dans cette opaque nuit intérieure, il portait son attention sur la stable armature des os cachés sous la chair, qui dureraient plus que lui, et seraient dans quelques siècles les seuls témoins attestant qu'il avait vécu.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: L'Oeuvre au noir

[ transmutation biologique ] [ métabolisme automatique ] [ décomposition créatrice ] [ aversion ] [ auto-observation ] [ fientes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rationalisme

Le succès des sciences physiques au cours des cinq derniers siècles est dû au fait que Galilée a restreint son champ de recherche. Tout comme mon chef de département me disait : " Ne vous préoccupez pas pour l'instant de l'administration ", Galilée disait aux physiciens : " Ne vous préoccupez pas pour l'instant des qualités sensorielles. " L'argument selon lequel " la science physique a connu un succès exceptionnel " se résume à " la science physique expliquera un jour les qualités sensorielles de la conscience " n'est pas étayé par l'histoire des sciences. Permettez-moi de le répéter pour plus de clarté : je ne dis pas que cela prouve que la science physique ne peut pas expliquer la conscience. Mais cela contredit les arguments qui tentent de démontrer qu'elle y parviendra inévitablement.

Auteur: Goff Philip

Info: L'erreur de Galilée : Fondements d'une nouvelle science de la conscience

[ contre-intuitif ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

fille-mère

Je suis la fille d’une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d’une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d’argent pour autrui, courut sous la neige fouettée de vent crier de porte en porte, chez des riches, qu’un enfant, près d’un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues… Puissé-je n’oublier jamais que je suis la fille d’une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d’un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d’éclore, infatigablement, pendant trois quarts de siècle… .






Auteur: Colette Sidonie Gabrielle

Info: La Naissance du jour

[ hommage ]

 

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philosophe-sur-philosophe

L'idée de Nietzsche est que les choses et les actions sont déjà des interprétations. Donc interpréter c'est interpréter les interprétations, et donc changer les choses, " changer la vie ". Ce qui est clair pour Nietzsche, c'est que la société ne peut pas être une autorité suprême. L'autorité ultime est la création, c'est l'art : ou plutôt, l'art représente l'absence et l'impossibilité d'une autorité ultime. Dès le début de son travail, Nietzsche affirme qu'il existe des fins " juste un peu plus élevées " que celles de l'État, que celles de la société. Il insère tout son corpus dans une dimension qui n'est ni historique, même comprise dialectiquement, ni éternelle. Ce qu'il appelle cette nouvelle dimension qui fonctionne à la fois dans le temps et à contre-temps est l'inopportunité. C'est dans cela que la vie comme interprétation trouve sa source. Peut-être que la raison du " retour à Nietzsche " est une redécouverte de l’inopportunité, cette dimension qui se distingue à la fois de la philosophie classique dans son entreprise " intemporelle " et de la philosophie dialectique dans sa compréhension de l’histoire : un élément singulier de bouleversements. 

Auteur: Deleuze Gilles

Info: De !'interview "L'éclat de rire de Nietzsche

[ création ] [ beaux-arts ] [ deuxième rideau ]

 

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rêverie

Mais une sorte de sensation obscure, qui fait gémir et trouble sa poitrine, une sorte de désir nouveau attire, chatouille, excite sa fantaisie et convoque imperceptiblement tout un essaim de fantômes nouveaux. Le silence règne dans la petite chambre ; la solitude et la paresse caressent l'imagination ; celle-ci prend feu, tout doux, tout doux, elle se met à bouillir, tout doux, tout doux, comme l'eau de la cafetière de la vieille Matriona qui s'affaire, imperturbable, à côté de lui, dans la cuisine, à préparer son café de cuisinière. Voilà son imagination qui lance de petits éclairs, voilà déjà que le livre, pris vainement et au hasard, tombe des mains de mon rêveur qui n'a même pas atteint la troisième page. Son imagination est de nouveau parée, tendue, et de nouveau, soudain, un nouveau monde, une vie nouvelle et envoûtante scintille devant lui dans sa brillante perspective. Rêve nouveau - bonheur nouveau ! Nouvelle prise d'un poison raffiné, sensuel ! Oh, qu'aurait-il à faire de notre vie réelle ? Pour son regard acheté, vous et moi, nous vivons dans une telle paresse, une telle lenteur, une telle pâleur ; pour lui, nous sommes si mécontents de notre destin, notre vie nous pèse tellement ! Et c'est vrai, regardez, c'est indéniable, comme, au premier regard, tout parmi nous est froid, austère - on dirait renfrogné... " Les pauvres ! " pense mon rêveur. Pas étonnant qu'il le pense ! Voyez ses ombres magiques, si envoûtantes, si fantasques, insouciantes, qui s'assemblent devant lui et composent un tableau magique et animé, où il se trouve lui-même au premier plan, dans le rôle du héros, évidemment, notre rêveur, dans toute sa chère personne. Voyez quelles aventures multiples, quels essaims infinis de rêves exaltés. Vous demanderez peut-être de quoi il rêve. A quoi bon le demander ! ...Mais il rêve de tout... (...) Que peut lui faire, que peut lui faire à lui, ce paresseux sensuel, cette vie que nous voulons si fort, et vous et moi ? Il la voit pauvre, pitoyable, et ne devine pas que, même pour lui, peut-être, un jour, cette heure triste finira par sonner où, pour un jour unique de cette pauvre vie, il donnera toutes ses années fantastiques. (...) Mais ce moment, ce terrible moment, n'a pas encore sonné, et lui, il ne désire rien, parce qu'il est au-dessus des désirs, parce qu'il a tout, parce qu'il est repu, parce qu'il est lui-même l'artiste de sa vie, qu'il l'a crée lui-même, d'heure en heure, selon ses nouvelles lubies. Et ce monde de contes, ce monde fantastique, quand il se crée, c'est tellement facile, tellement naturel ! Oui, je suis prêt à le croire, parfois - cette vie n'est pas une excitation des sens, un mirage, un leurre de l'imagination, elle est vraiment réelle, oui, présente - existante !


Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les nuits blanches

[ évasion onirique ] [ songe éveillé ]

 

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insonorité

Le silence est un espace avant la clarification des mots.

Auteur: Joseph Laurence

Info: Nos silences : Apprendre à les écouter, 2025

[ feuille blanche ] [ vacuité ] [ support ]

 

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introspection

Le silence et le sacré se fréquentent, se regardent, s'admirent ; tous deux ne veulent pas laisser de trace. Ils aiment s'éloigner, se cacher, s'effacer et s'enfuir parfois.


Auteur: Joseph Laurence

Info: Nos silences : Apprendre à les écouter 2025

[ auto-observation ] [ réflexivité ]

 

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mutisme

Ne rien dire c'est te protéger, me protéger, le silence est peut-être le dernier geste d'amour.


Auteur: Joseph Laurence

Info: Nos silences : Apprendre à les écouter, 2025

[ défense ]

 

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